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La boîte à outils de l'Innovation
Chapitre IV : Innovation ouverte
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- Publié le 30 nov. 2017
La boîte à outils de l'Innovation
10 chapitres / 67 fichesPousser les murs de l'entreprise
S'associer avec des partenaires extérieurs à l'entreprise, comme par exemple des universités, des laboratoires de recherche, des fournisseurs ou des clients, pour faire naître des produits ou des services innovants en utilisant des expertises complémentaires : c'est le principe de l'innovation ouverte. Certaines entreprises vont même jusqu'à " exporter " leurs idées ou leur savoir-faire via des licences, poussant ainsi les murs de l'entreprise pour mieux innover.
Il existe des sites Internet spécialisés dans la mise en relation technologique entre plusieurs partenaires potentiels : yet2.com, Hypios...
Oser le " libre échange " de l'innovation
Les bénéfices de ce " libre échange " sont multiples : moindre coût de l'innovation à résultat équivalent, amélioration de la pertinence de l'innovation, délai de mise sur le marché raccourci, et non des moindres, baisse du risque.
Un partenariat bien équilibré permet de construire une innovation plus riche basée sur l'apport de deux visions, de deux entreprises complémentaires. Le " libre échange " de l'innovation peut être un vrai bouleversement de culture, il véhicule souvent pour l'entreprise la crainte de perdre son savoir-faire ou la propriété intellectuelle sur des aspects vitaux du métier. C'est la raison principale aux freins existant encore à pratiquer cette technique. En 2006, une enquête révélait que seulement 25 % d'entreprises recouraient à cette pratique (enquête Bain réalisée auprès de 960 multinationales) mais que quatre dirigeants sur cinq adeptes de cette pratique la jugeaient créatrice de valeur pour leur entreprise.
Dans les secteurs hautement technologiques comme l'informatique, la pharmacie ou l'aéronautique, l'accélération des évolutions technologiques et la nécessaire complémentarité entre différentes technologies compliquent voire rendent impossible la maîtrise complète de l'ensemble des briques nécessaires pour réussir l'innovation par un acteur unique. La mutualisation des ressources entre partenaires devient une pratique incontournable pour rester dans la course à l'innovation.
L'émergence des nouvelles technologies de communication facilite le partage d'informations en temps réel et la mise en réseau d'experts complémentaires favorise de telles coopérations.
À titre d'exemple : chez Boeing, 90 % de l'aérostructure du 787 a été développée par des partenaires extérieurs. Procter et Gamble s'est fixé comme objectif de trouver la moitié de ses innovations produit à l'extérieur du groupe : une organisation spéciale s'est mise en place pour répondre spécifiquement à cet objectif avec à l'appui un site Internet dédié.
En 2009, 50 % des nouveaux produits ou services outre-Atlantique sont issus d'une démarche d'innovation ouverte. En France, cette part atteint seulement 20 %.
Tester l'innovation ascendante
L'innovation ascendante est le terme consacré pour l'innovation ouverte émanant des clients. Les innovations radicales et majeures sont associées à une grande incertitude marketing et commerciale car leurs impacts sur les habitudes des consommateurs sont si grands qu'elles peuvent générer un rejet. L'anticipation sur les usages est couplée à une grande incertitude. La rupture est porteuse de risques. Un des moyens d'anticiper au mieux ses usages et de ne pas passer à côté des réels besoins ou envie du consommateur est de l'impliquer très tôt dans la démarche d'innovation. Certaines entreprises mettent entre les mains de leurs consommateurs des prototypes sur lesquels elles leur demandent de réagir en modifiant eux-mêmes le produit : le consommateur devient une sorte de ressource bicéphale marketing/R & D.