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La boîte à outils de L'intelligence émotionnelle
Chapitre VIII : Gérer l'adversité et l'affrontement
Fiche 07 : Les comportements préventifs
- Retrouvez 9 fiches outils dans ce chapitre
- Publié le 1 déc. 2017
La boîte à outils de L'intelligence émotionnelle
8 chapitres / 57 fichesAdopter une stratégie de prévention
En résumé
Les formes de pouvoir en entreprise, la culture et l'absence de règles sont la source fréquente d'incompréhensions voire d'interprétations et de jugements, terrains favorables au désaccord. Les modes d'évaluation, souvent culpabilisants, amènent certaines personnes à se protéger au détriment parfois de la relation.
Pour être en mesure de faire face à ces situations potentiellement conflictuelles, il est utile d'adopter une stratégie de prévention. En étant mieux préparé, il est possible de limiter l'apparition de réactions inappropriées et de ne plus craindre celles des autres.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
- Solutionner rapidement les désaccords.
- Résoudre le plus en amont possible les situations de tensions.
Contexte
La meilleure stratégie étant de ne pas entrer dans le conflit, il est donc nécessaire d'adopter des comportements clés qui facilitent la prévention des situations conflictuelles.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Méthodologie et conseils
Gérer son stress : savoir trouver un équilibre entre les différentes pressions exercées sur soi par la vie professionnelle et personnelle, et la capacité d'y faire face. Le stress a un impact sur la concentration et la mémoire. Sous stress, l'analyse de la situation est souvent biaisée, interprétée et rapidement jugée.
Les mails, le téléphone, les dérangements, les actes managériaux, les relations clients augmentent les risques d'apparition de stress et par conséquent d'émotions parfois inadaptées. Il est donc important de faire retomber rapidement la pression tout en restant à son poste de travail. La clé est de s'entraîner lorsque tout va bien, afin que ces techniques deviennent des automatismes et ne soient pas " oubliées " au moindre événement stressant.
Comprendre les autres : faire preuve de tolérance, de respect et d'ouverture d'esprit afin de valoriser vraiment les différences :
- Chacun de nous est différent.
- Ce que nous croyons normal n'est peut-être que culturel.
- Des comportements identiques peuvent avoir une signification différente.
- Il se peut que ce que nous voulons exprimer soit compris autrement par les autres.
- Il se peut que ce que nous comprenons ne soit pas ce que les autres nous ont dit.
- La plupart des gens se comportent de manière rationnelle, il suffit de comprendre de quelle rationalité il s'agit.
Recharger ses batteries : mettre en oeuvre des actions utiles pour rester en forme sur le plan physique et émotionnel. La récupération va porter sur les aspects physiques, pour identifier ses zones de tensions, rester stable et avoir la bonne dose d'énergie. Recharger ses batteries émotionnelles consiste à savoir s'entourer de personnes qui comptent pour soi et apportent des satisfactions.
Traverser ses peurs : reprise par Goleman, cette technique permet de reconnaître profondément ses peurs irrationnelles et d'accepter de les ressentir. En utilisant cette capacité à entrer pleinement dans l'émotion, celle-ci se dissout peu à peu. Vouloir la rejeter accentuera encore le malaise.
Avantages
- L'accumulation de stress rend plus vulnérable aux conflits et aux émotions désagréables. Adopter des comportements préventifs limite l'apparition de tensions en maintenant un climat détendu et de confiance dans les relations.
Précautions à prendre
- Le conflit est une source d'énergie pour la relation et les protagonistes. Une vision négative de cette énergie appauvrira la relation, la confiance faisant place à la méfiance. Ne pas craindre cette énergie est donc un prérequis incontournable.
Comment être plus efficace ?
Dépasser ses peurs irrationnelles en repérant ses comportements rigides et défensifs
Certaines situations provoquent des peurs irrationnelles, qui vont nécessiter la mise en place de mécanismes de défense. Ils permettent de maintenir certains sentiments à un niveau non-conscient. Ces sentiments sous-jacents concernent l'image de soi, et notamment les aspects de soi jugés négatifs par la personne. Ainsi ces mécanismes de défense la protègent en empêchant une reconnaissance consciente des sentiments au sujet de soi-même. Ce faisant, les mécanismes de défense déforment la réalité et génèrent des situations conflictuelles. Ces mécanismes sont difficilement accessibles à la conscience, ce qui n'est pas le cas des comportements rigides et défensifs.
La liste ci-dessous, basée sur les travaux de Luyet et Barton, permet d'identifier son " top 3 " des comportements défensifs et rigides les plus souvent utilisés lorsque nous sommes confrontés à nos peurs :
- Perte du sens de l'humour
- Se sentir offensé
- Tensions physiques
- Perte de ses moyens intellectuels
- Vouloir avoir raison (" pas de question là-dessus ")
- Vouloir avoir le dernier mot (augmentation du volume de la voix)
- Déborder d'informations pour renforcer un argument
- Explications sans fin et rationalisation
- Jouer "pauvre de moi"
- Donner des leçons ou prêcher
- Rigidité
- Déni
- Se retirer dans un silence absolu
- Cynisme (victime)
- Sarcasme
- Se moquer des autres (être très critique)
- Montrer combien on est unique
- " C'est mon caractère, je n'y peux rien "
- Ne pas vouloir négocier
- Blâmer, accuser
- Maladie soudaine ou accident soudain
- Confusion
- Se sentir soudainement fatigué ou avoir tout à coup envie de dormir
- Intellectualiser
- Faire l'idiot
- Excentricité
- Être trop gentil
- Surdité sélective (n'entre que ce que l'on veut entendre)
- Attaque (la meilleure défense, c'est l'offensive)
- En vouloir
- Rendre trivial en utilisant l'humour
- Rire ou ricanement inapproprié
- Bouder
- " Je le sais très bien, laisse-moi tranquille " (défense d'être conscient)
- Être en état de dépendance : alcool, drogue, gens, sexe, boulot, faire les magasins, parier au jeu, chocolat, internet, jeux vidéo, etc.
CAS : Je n'ai plus peur de mes peurs
Le déclencheur de ma peur Mon poste de manager : je ne suis pas sûr d'être à la hauteur et je vais manager mes anciens collègues La modification des relations avec mes anciens collègues : ils ne vont plus vouloir de moi et me faire comprendre que je n'appartiens plus au groupe Reconnaître et nommer ma peur J'ai peur d'être ignoré, de ne plus être quelqu'un d'important aux yeux de mes collaborateurs puisque je suis passé dans l'autre camp Mon comportement adaptatif, défensif et rigide Je suis critique et souvent sans justification Je suis rigide dans mes décisions et ne laisse aucun place au débat (exemple : le déroulement du brief du matin qui est comme je le voulais et pas au goût des autres) Comment traverser ma peur J'ai fais de l'introspection et de la relaxation. Aujourd'hui je peux entrer en contact avec ma peur, la recevoir au lieu de chercher à la repousser. Du coup, je ressens moins le besoin d'utiliser mes comportements défensifs Quel besoin dois-je satisfaire ? J'ai besoin d'être rassuré quant à mon importance aux yeux des autres De quelles ressources et moyens je dispose pour satisfaire ce besoin ? Mes anciens collègues, mon manager, les résultats de l'équipe Je peux en parler à certains membres de l'équipe, qui sont aussi de bons copains Je vais leur demander ce qu'ils attendent de moi dans ce nouveau poste et leurs craintes par rapport à cette situation un peu particulière |
Contexte
Christian travaille depuis six ans dans une entreprise confection. Assidu et compétent, il vient d'être promu chef d'atelier et dirige maintenant d'anciens collègues. Depuis ce changement de statut, Christian ressent de la distance de l'équipe, voire de la jalousie de la part de certains. Il devient de plus en plus critique envers ses collaborateurs et rigide dans sa prise de décision.
Christian a décidé de se prendre en main pour revenir à des relations saines avec son équipe, prévenir d'éventuels conflits et instaurer un climat de confiance réciproque. Il a utilisé la méthode ci-dessus afin d'identifier la peur générée par sa promotion, les comportements défensifs qui en découlent et les moyens de traverser cette peur.
Résultats
Christian a pu se distancier de sa peur d'être ignoré (cf. outil 48). Il a ainsi pu identifier le besoin d'inclusion qui y était associé et trouver les ressources nécessaires assumer pleinement son poste de manager. Il a su respecter et se faire respecter par l'équipe et trouver sa place au sein du groupe. Aujourd'hui, il est épanoui et son équipe est souvent citée en exemple pour le climat de confiance qui y règne.