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La boîte à outils de L'intelligence émotionnelle
Chapitre VII : Construire la confiance
Fiche 02 : La saine attitude
- Retrouvez 6 fiches outils dans ce chapitre
- Publié le 1 déc. 2017
La boîte à outils de L'intelligence émotionnelle
8 chapitres / 57 fichesLes positions de vie fondamentales
En résumé
Nos vérités ne sont que des croyances, elles nous sont utiles ou inutiles, voire même limitantes en fonction de nos projets. Les relations interpersonnelles dépendent en grande partie des opinions à l'égard de soi-même et à l'égard de l'autre.
L'image, bonne ou mauvaise de soi-même et de l'autre détermine les " positions de vie ". Ces représentations mentales influencent l'attitude, les comportements et les ressentis vis-à-vis de nos interlocuteurs. Il existe quatre positions de vie fondamentales. Chacune résulte de la combinaison entre sa propre valeur et la perception de celle de l'autre.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
- Construire réellement la confiance.
- Faire face aux comportements défensifs des autres.
- Favoriser les relations basées sur l'affirmation de soi, sans passivité, agressivité ni manipulation.
Contexte
Développé par les théoriciens et praticiens de l'Analyse Transactionnelle dont Éric Berne son fondateur et Franklin Ernst, cet outil est utile pour favoriser les coopérations gagnantes (cf.outil 48). Il permet de gérer les situations tendues et de ne pas s'enfermer dans des attitudes-refuges.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Méthodologie et conseils
- La position " je suis OK et tu es OK " : la personne reconnaît sa propre valeur et aussi celle de l'autre. Elle s'estime valable, à la hauteur, compétente ou appréciable. Elle a une bonne image d'elle-même et de l'autre. C'est dans cette position que la personne accepte les autres tels qu'ils sont avec leurs propres opinions. C'est la position qui prédispose à la coopération.
- La position " je suis OK et tu es NON OK " : la personne reconnaît sa propre valeur mais pas celle de l'autre. Elle s'estime valable, à la hauteur, compétente ou appréciable. Elle a une bonne image d'elle-même par comparaison avec l'autre qu'elle perçoit moins valable. Dans cette position, la personne se sent et se croit supérieure. Elle méprise les autres et pense qu'ils ont besoin d'elle.
- La position " je suis NON OK et tu es OK " : la personne se reconnaît une faible valeur mais elle estime l'autre comme étant valable, à la hauteur, compétente ou appréciable. Elle a une bonne image de l'autre mais pas d'elle-même. Dans cette position, la personne se sent et se croit en situation d'infériorité, elle se dévalorise. Les autres sont perçus comme des juges à qui elle laisse souvent le pouvoir de décider et d'agir pour elle.
- La position " je suis NON OK et tu es NON OK " : la personne se reconnaît une faible valeur et estime l'autre comme n'étant pas valable, ni à la hauteur, ni compétente ni appréciable. Elle a une mauvaise image de l'autre et d'elle-même. Dans cette position, la personne ressent un sentiment de désespoir, elle ne fait confiance ni à soi-même ni à l'autre.
Avantages
- Avoir une représentation positive de soi et de l'autre, avoir confiance en soi et en l'autre sont les conditions indispensables pour construire la confiance. La confiance en l'autre et en soi est essentielle pour développer des relations d'un très haut niveau de qualité avec ses interlocuteurs.
Précautions à prendre
- Faites preuve d'ouverture d'esprit pour voir que les comportements et attitudes de l'autre ont de la valeur et du sens pour lui.
- Il faut vouloir comprendre profondément le point de vue de l'autre et être capable de l'expliquer.
Comment être plus efficace ?
Mieux identifier les attitudes-refuges et savoir y faire face
Afin de se placer et de placer l'autre dans une position positive, il est utile de repérer précocement les manifestations des comportements inefficaces et d'y apporter la réponse la plus appropriée.
- La passivité (je suis NON OK, tu es OK) : c'est " l'art de tout mettre en oeuvre pour ne pas résoudre les problèmes ".
Ce que cache la passivité :
- la crainte de s'engager, d'échouer ;
- une mauvaise appréciation des rapports de pouvoir ;
- une dévalorisation des situations ;
- la peur des sanctions ;
- le désintérêt.
Pour réagir de façon efficace :
- rendre la personne active/l'obliger à prendre position (questions fermées) ;
- préférer des actions à de vagues analyses (ne pas disserter sur le problème, mais tenter de le traiter par des actes) ;
- parler concret au lieu de parler général (ne pas refaire le monde) ;
- soigner la relation de confiance (ne pas bousculer l'autre qui risque de se refermer) ;
- dire des choses simples (pas de philosophie) ;
- ne pas exiger la perfection (renforcer et valoriser les expressions ou initiatives de l'autre).
- L'agressivité (je suis OK, tu es NON OK) : elle induit la volonté, plus ou moins consciente, de dominer autrui, d'avoir la bonne réponse, de vouloir se mettre absolument en valeur quitte à s'opposer, ignorer, dévaloriser les autres.
Ce que cache l'agressivité :
- personne très exigeante ;
- hypersensibilité ;
- frustration non gérée (voir ci-dessus) ;
- personne en danger réel, imaginé ou grossi ;
- maladresse ;
- sentiment d'impuissance.
Pour réagir de façon efficace :
- rester calme ;
- poser le problème sur la table et le traiter ;
- montrer que vous êtes agressé ;
- s'occuper de soi ;
- savoir être directif en stoppant l'escalade ;
- laisser l'abcès se vider ;
- isoler pour ne pas polluer (si groupe) ;
- reconnaître ce qui est vrai ;
- c'est un apport d'énergie ;
- rappeler l'objectif commun ;
- rassurer l'autre ;
- ne pas rire de son agressivité.
- La manipulation : c'est cacher son objectif et employer des moyens détournés pour l'atteindre. Il consiste à amener l'autre où l'on veut sans le lui dire clairement. Il existe deux types de manipulation : consciente ou inconsciente.
Ce que cache la manipulation :
- fierté ;
- amour du jeu ;
- des croyances apprises : " la fin justifie les moyens ", " il faut diviser pour mieux régner ", etc. ;
- vouloir respecter des règles / obtenir ce que l'on veut.
Pour réagir de façon efficace :
- ne pas cataloguer la personne ;
- rester objectif, spontané, critique ;
- adopter une attitude normative, structurante, clarifiante ;
- conserver son sens de l'humour ;
- laisser une porte de sortie une fois mes intérêts préservés ;
- ne pas se culpabiliser ou se laisser déstabiliser.
CAS : Le sens des comportements individuels et collectifs
Marc est commercial dans une grande entreprise de textile. À Noël, une campagne de démarchage auprès de clients potentiels va débuter. Cette année, Marc va devoir travailler en équipe.
Cas 1 : Je suis le seul à pouvoir faire avancer les choses, alors :
Je centralise tout et gère seul la mise en place du projet.
Les autres m'envoient des mails incomplets, illisibles, quand ils répondent ! Comment voulez-vous arriver à des résultats avec une telle équipe ? !
Heureusement, que je suis là !
Cas 2 : Je veux coopérer avec les autres, alors :
Je partage, m'attendant à ce que les autres en fassent autant.
S'ils ne coopèrent pas, je suis déçu mais capable de leur dire.
Je fais confiance a priori, je mobilise mon énergie pour l'avancée du projet.
Cas 3 : Rien ne va plus, on n'y arrive jamais. Les autres sont tous incompétents, alors :
Je ne m'investis pas garde mes informations.
Je m'oppose à tout et critique tout.
Je deviens cynique et baisse les bras.
Cas 4 : C'est trop complexe, je n'y comprends rien, alors :
Je vais répondre dans le détail à toutes les demandes.
J'ai perdu trop de temps, et je me suis embrouillé.
Je ne suis pas à la hauteur et je bloque les autres.