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La boîte à outils du Design management
Chapitre VI : Évaluer et financer le projet design
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- Publié le 28 nov. 2017
La boîte à outils du Design management
9 chapitres / 52 fichesCombien un projet design va-t-il rapporter à l'entreprise ? Quel est le retour sur investissement ? Au bout de combien de temps ? Quels sont les risques pour l'entreprise ?
Ces interrogations sont fréquemment posées lors de premières expériences en design. Elles sont légitimes, mais les réponses sont complexes. De nombreux facteurs rentrent en ligne de compte comme la volonté de l'entreprise de se remettre en question et sa capacité à changer de trajectoire par exemple - ce qui n'est pas évident, notamment, dans le monde industriel avec un outil de production et des investissements lourds. Face à la difficulté de répondre, beaucoup précisent " Le mauvais design coûte, le bon rapporte plus que ce que l'on imagine ". Si les entreprises ont l'impression d'une réponse ambigüe, il faut reconnaître qu'il est réellement difficile de donner des chiffres précis. Pourtant, une étude sur l'économie du design (2010) souligne que les entreprises utilisatrices du design perçoivent un impact positif sur leur chiffre d'affaires et sur la valeur financière de l'entreprise.
Des facteurs à investiguer
Les risques sont également soulignés par les entreprises ; nous distinguons dans ce dossier les risques internes qui se focalisent sur l'impact du projet design au sein de l'entreprise, des risques externes ou de marché, légal et juridique ainsi que technologique. Ces analyses permettent une évaluation fine du projet, ce que l'on appelle le scoring. Ainsi, à défaut de pouvoir garantir un retour financier à une échéance donnée, ces outils donnent les moyens au manager de ne pas subir le projet design. Cette évaluation est très importante pour convaincre un Comité de Direction du bien-fondé d'un projet design. Comme dans tout processus de décision où l'incertitude est forte et où le niveau de risque est important, le lancement du projet design sera certainement une décision politique plus que rationnelle ; les acteurs porteurs du projet devront convaincre le CODIR de la justesse de leur croyance. Cependant, le projet avançant, ils devront pouvoir faire émerger des indicateurs rationnels validant la pertinence du projet design.
Quels modes de financement ?
Combien coûte un projet design ? Comment le financer si les ressources sont limitées ? Ce thème ressort tant du discours des PME que des grandes entreprises plus vigilantes à l'utilisation de leurs ressources désormais face à la crise. Il est capital pour une entreprise d'avoir repéré les modes de financement d'un projet design. Nous observons, par exemple, que plus une entreprise est intégrée dans le système économique et les réseaux, plus il y a de chances qu'elle identifie des moyens de financement externes (subvention, concours, crowdfunding, aides étatiques...). Elle peut chercher à créer des partenariats avec des clients, des fournisseurs, voire des concurrents, pour répartir le coût.
Le design : un investissement et non une charge !
Financer un projet design doit être considéré comme un investissement et non une charge d'exploitation. Cette distinction n'est pas que comptable ; elle témoigne de la valeur associée au design. Il s'agit soit d'un actif durable et source de ressources financières, soit d'un flux financier ponctuel et pesant sur le résultat économique. Ceci dit, un manager peut conserver à l'esprit que les variables financières de mesure de la performance du design les plus souvent utilisées sont : le chiffre d'affaires, le coût du produit et le coût du développement produit. Pour plus de justesse dans la mesure, il est coutume d'y associer des variables qualitatives comme la satisfaction du client, la créativité et l'innovation. Ces mesures seront d'ailleurs intégrées dans les indicateurs plus rationnels présentés au CODIR.