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La boîte à outils du Design management

Chapitre VII : Concevoir le projet design avec les technologies

  • Retrouvez 4 fiches outils dans ce chapitre
  • Publié le 28 nov. 2017
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La boîte à outils du Design management

9 chapitres / 52 fiches

Le sèche-mains de Dyson, Airblade, est typiquement un produit où le design a tiré profit de la technologie.

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Le petit moteur sans balai effectue 100 000 rotations par minute et génère de l'air qui est propulsé à travers deux fentes. Un rideau d'air se crée ; le mouvement ascendant et descendant des mains fait glisser l'eau. Les mains sont sèches rapidement ; le procédé est hygiénique ; la consommation d'énergie est moindre. L'ensemble des connaissances scientifiques et techniques ainsi que les compétences de l'entreprise de James Dyson, designer de son métier, en matière de conception et de production industrielles, a permis le développement de ce produit novateur. La maîtrise du processus est ce que l'on appelle la technologie, à la différence de la technique qui ne concerne que le savoir-faire empirique.

Savoir transférer les compétences clés

Si tous les projets design ne donnent pas naissance à un produit aussi original, il n'empêche que le design exploite fréquemment la technologie mais il est également source de technologie car créateur de nouvelles connaissances. L'entreprise est amenée de facto à penser au transfert des connaissances sur deux horizons temporels. Tout d'abord, sur le court terme, elle doit favoriser le transfert entre les acteurs concernés par le projet design, notamment grâce à la formalisation, la socialisation, l'intériorisation et la combinaison. Ensuite, sur le moyen et long terme, elle doit permettre le transfert des savoirs entre les générations de collaborateurs. Il s'agit de la mémoire organisationnelle.

Le design, une vraie ressource technologique

Nous prenons le parti dans ce dossier de considérer le design comme une ressource technologique et non comme un simple outil d'habillage. Au niveau du management stratégique, cette approche impose de chercher les technologies à maîtriser et celles émergentes, de recruter et former les personnes compétentes pour exploiter ces technologies, et de protéger ces technologies. Le design est considéré comme une source de valeur à préserver ; la valeur peut être financière mais aussi identitaire et symbolique. La protection concerne le patrimoine design par les droits de propriété intellectuelle (DPI) : les dessins et modèles, les marques, les logos, les droits d'auteurs, etc. Il faut également sauvegarder ce patrimoine pour garantir le transfert des connaissances aux personnes compétentes et autorisées (cas de la GED ou Gestion Électronique des Documents), pour valoriser tous les produits, concepts-produits et prototypes créés au cours de l'histoire de l'entreprise. Un des enjeux reste ici, toutefois, d'éviter la fuite du patrimoine vers des intrus par l'espionnage industriel.

La nécessité de creuser 3 grandes actions

En somme, concevoir un projet design avec les technologies conduit l'entreprise à mettre en place 3 grandes actions : (1) un suivi juridique, (2) une veille technologique et (3) un knowledge managementspécifique. Des moyens sont nécessaires pour réussir cette démarche : des ressources financières (DPI, participation à des salons), des espaces physiques (archives, lieux d'échange), des personnes (juristes, chargés de veille, responsables de systèmes d'information). Nous avons cherché dans les outils de ce dossier à proposer des orientations accessibles à toutes les structures, même les PME. En effet, les technologies de l'information et de la communication facilitent grandement à l'heure actuelle la mise en oeuvre des actions citées plus haut. En revanche, une mise en garde est faite en fin de dossier car la cybercriminalité se développe fortement et peut s'avérer nuisible au projet design. Le lecteur est encouragé à se documenter sur cette thématique pour prendre conscience du risque.

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