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La boîte à outils de l'Intelligence collective
Chapitre II : Faire grandir sa posture de leader

Fiche 03 : L'échelle d'inférence

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  • Publié le 30 nov. 2017
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La boîte à outils de l'Intelligence collective

7 chapitres / 65 fiches

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Des données observables aux actions



En résumé

L'échelle d'inférence (ou échelle d'induction) a été mise au point par Chris Argyris et reprise par la suite par Peter Senge dans La Cinquième Discipline. Elle illustre comment des personnes peuvent construire des croyances différentes après avoir été exposées aux mêmes données (faits réels et observables).

En montant l'échelle, la personne transforme les données objectives et observables en des opinions subjectives ou conclusions basées sur des interprétations et des hypothèses. Les croyances sont alors adoptées comme étant la réalité et la vérité, fondées sur les expériences passées.


Pourquoi l'utiliser ?

Objectif

  • Comprendre que nos croyances influencent grandement les données choisies parmi celles observées dont découlent nos décisions et nos comportements.
  • Prendre conscience du mécanisme d'abstraction en oeuvre lorsque l'échelle est gravie rapidement.
  • Rendre explicite le processus de pensée qui peut limiter nos choix d'options.
  • Apprendre également comment les autres arrivent à leur propre point de vue.

Contexte

L'échelle d'inférence peut être utilisée à la fois au niveau individuel et en groupe.

Bien ancrée dans la pratique d'une équipe, elle permet de mettre à jour les différentes étapes des raisonnements des membres de l'équipe. Cet outil permet ainsi à chacun de découvrir le cheminement qui l'amène à prendre ses décisions et à passer à l'action.

Elle met à jour les mécanismes sous-jacents des raisonnements, des croyances et des mécanismes de prise de décision. Elle permet d'améliorer notre communication avec les autres grâce à l'ouverture et à la réflexion.

Comment l'utiliser ?

Étapes

  • Prendre son temps, réfléchir et faire preuve d'ouverture : prendre conscience de ses propres pensées, croyances et raisonnements et de ceux des autres personnes impliquées permet d'identifier les similitudes et les différences des interprétations respectives.
  • Pratiquer un questionnement productif et positif : plutôt que de rester accroché à son raisonnement, essayer d'adopter les points de vue et les raisonnements des autres personnes impliquées.
  • Faire part de son point de vue et argumenter de manière positive : partager son contexte et le raisonnement derrière les idées, et pas uniquement les idées.
  • Transformer les affirmations abstraites en affirmations concrètes : à partir d'une affirmation générale, rechercher les faits originels, des éléments de contexte ou des exemples.
  • Être prêt à avoir tort : d'autres hypothèses et conclusions sont du domaine du possible. L'essentiel est d'être productif et d'arriver à la meilleure solution possible.

Méthodologie et conseils

Nous pouvons descendre au bas de l'échelle pour observer et comprendre quelles hypothèses, quelles croyances et quels filtres ont conduit à notre interprétation des données. Il est important de voir si les données sélectionnées et nos hypothèses sont aidantes et nous font avancer dans notre relation aux autres ou bien si elles sont limitantes, interprétatives et nous bloquent face aux autres.

Avantage

  • Cette démarche permet rapidement de prendre conscience de ses mécanismes internes, de questionner ses croyances et d'avoir une meilleure connaissance de son fonctionnement face aux autres.

Précautions à prendre

  • Même si un fait semble évident, il ne l'est pas forcément pour tout le monde.
  • Il est difficile de désapprendre, d'abandonner les croyances forgées sur nos expériences et notre vécu. Or nous avons tous besoin de donner du sens à ce que nous vivons, en interprétant, en faisant des hypothèses et en tirant des conclusions.
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