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La boîte à outils de la Pleine conscience au travail
Chapitre III : En Pleine conscience de ses émotions

Fiche 02 : La charge émotionnelle

  • Retrouvez 8 fiches outils dans ce chapitre
  • Publié le 1 déc. 2017
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La boîte à outils de la Pleine conscience au travail

8 chapitres / 56 fiches

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Reconnaître le poids et l'influence de nos émotions dans nos activités


En résumé

Nous appelons charge émotionnelle le poids et l'influence que certaines de nos émotions apportent à nos réactions, nos attitudes, nos idées et convictions. Ce poids et cette influence sont généralement de très forte intensité, voire disproportionnés, par exemple, quand nous observons que nous mettons beaucoup d'emphase en regard d'une situation. Mettre de l'emphase n'est ni bien ou mal, mais ce " trop-plein " a un impact sur nos activités : nous ne raisonnons plus objectivement car nous sommes emportés ou débordés par nos émotions.


Pourquoi l'utiliser ?

Objectif

Prêter attention à la charge émotionnelle liée à nos réactions, attitudes, idées, nous permet d'observer les stimulations internes ou externes qui en sont à l'origine. Nous pouvons ainsi équilibrer les émotions qui nous font " grimper dans les tours ", celles qui produisent une emphase disproportionnée ou gênante dans nos relations avec les autres. Nous renforçons ainsi notre efficience professionnelle.

Contexte

Nous pouvons utiliser cet outil dans toute situation dans laquelle nous ressentons une forte émotion. Prenons comme exemple cette personne invitée à la dernière minute à une réunion, alors que sa participation y est incontournable : elle arrive à la réunion en colère, " ruminant " le fait que l'organisateur aurait pu anticiper, qu'il était évident que sa présence y était nécessaire... Envahie par ce surplus émotionnel, elle vit toute la palette des couleurs émotionnelles telles que vexation, rancune... Son énergie est absorbée par ses émotions et son raisonnement s'altère, ses interventions en réunion présentent une teinte émotionnelle décalée.

Il en est de même avec les émotions positives. Prenons l'exemple de cette personne qui apprend une excellente nouvelle avant la réunion, elle est extrêmement joyeuse et s'exprime avec exaltation, alors que le thème et le déroulement de la réunion ne le justifient pas. Là encore, notre comportement peut paraître décalé.

Comment l'utiliser ?

Étapes

En présence attentive, notez vos observations :

  • Prêtez attention à votre état émotionnel : identifiez votre émotion, nommez-la en vous aidant de la Roue des émotions.
  • Qualifiez votre émotion : + pour une émotion positive, - pour une émotion négative.
  • Observez l'intensité de la charge émotionnelle sur une échelle de 1 à 10 ; 1 correspondant à une charge faible, 10 représentant un débordement émotionnel quasi immaîtrisable.
  • Identifiez et décrivez la situation, la personne, l'objet, l'image, etc. à l'origine de cette émotion.
  • Repérez quelle en est son origine : externe (situation, personne, parole...) ou interne (imagination, souvenir...) ?
  • Méthodologie et conseils

    Cette première approche de la charge émotionnelle doit rester factuelle, l'objectif consistant à l'observer dans notre vie quotidienne. Outre la dimension inadaptée de la charge émotionnelle, celle-ci produit un mal-être, car elle est souvent source de contradiction intérieure : nous voulons travailler ou discuter avec discernement, mais un trop plein émotionnel nous envahit.

    Noter nos observations est une forme d'expression qui permet de décharger le trop-plein de nos émotions et d'en prendre conscience.x

    Avantages

    • Reconnaître la charge émotionnelle liée à nos attitudes et idées nous fait prendre du recul.

    Précautions à prendre

    • Il s'agit juste d'une observation, sans aucun jugement de valeur, du poids et de l'influence de nos émotions les plus intenses.

    Comment être plus efficace ?

    Approfondir l'observation sur la charge émotionnelle

    La charge de nos émotions est polluante quand notre comportement devient ambigu ou que nous expérimentons une contradiction intérieure. Pour aller encore plus loin dans la pleine conscience de nos émotions et de la charge qu'elles portent, repartons de l'exemple de la personne convoquée au dernier moment à une réunion à laquelle elle est indispensable :

    1. Reconnaître et nommer l'émotion : la colère.

    2. Qualifier l'émotion : négative.

    3. Mesurer la charge : 8/10.

    4. Identifier le déclencheur : être prévenu de cette réunion au dernier moment alors qu'il était évident d'y participer, vu son importance.

    5. Origine de l'émotion : stimulus externe.

    Pour aller plus loin sur cette émotion polluante et disproportionnée qu'est la colère dans cette situation, nous pouvons compléter les cinq premières observations par les quatre suivantes, et les noter :

    6.Décrivez les conséquences de cette charge émotionnelle sur vos activités, sur la situation, sur les personnes alentour, sur votre environnement, et surtout pour vous-même. Ainsi, par exemple : " Je n'arrive pas à me concentrer sur le sujet de la réunion, je n'ai pas l'esprit clair. "

    7.Appréciez ce que cette charge émotionnelle apporte, en quoi elle est bénéfique pour vous. Qu'est-ce qui fait qu'on l'accepte et qu'on justifie son émotion, même très forte ? Ainsi, par exemple : " Ma colère est légitime, car il n'est pas normal d'être prévenu au dernier moment pour un sujet aussi important. "

    8.Analysez par quelle valeur ou croyance profonde cette charge émotionnelle est-elle justifiée. Ainsi, dans l'exemple : " Tout le monde sait que je suis LE spécialiste du sujet de cette réunion, et on trouve le moyen de m'y inviter au dernier moment ! "

    Posséder son point de vue ou le lâcher ?

    Quand nous sommes persuadés d'avoir raison, nous sommes en train de justifier la force de notre émotion. Nous sommes coupables et victimes à la fois, laissant une personne, une situation, entrer en nous et nous déstabiliser. Il ne s'agit pas de ne plus avoir d'émotions, mais de ne pas en laisser une charge exagérée entamer notre bien-être. Alors posons-nous cette dernière question :

    9." Et si... ? ", " Et si je faisais autrement ? ", " Et si je me trompais ? ", " Et si les choses n'étaient pas aussi importantes qu'elles y paraissent ? ". Ainsi, dans l'exemple : " Finalement, j'ai peut-être une trop haute estime de moi-même. Je vais faire un point avec l'organisateur et lui proposerai d'anticiper pour la prochaine fois. Les deux bénéfices seront : pour moi, l'organisation de mon agenda et la préparation de la réunion, pour lui, l'efficacité de la réunion ".

    Cela ne nous empêche pas d'avoir une opinion sur les choses, ni d'exprimer notre désaccord à l'autre personne. Mais le dialogue ne pourra s'établir sereinement que si nous lâchons prise.

    À chaque situation, prenez des notes pour apprendre à mieux vous connaître.

    " La charge émotionnelle que je vis à l'instant est-elle adaptée à mon intention de sérénité et d'efficience ? " Nous devons trouver une variante apaisée à notre réaction, avec pour principal objectif de préserver notre bien-être.

    TÉMOIGNAGE Kevin C.

    Kevin a utilisé l'outil et nous livre le fruit de son observation :

    " J'ai tout d'abord procédé aux étapes 1 à 5 dès le jour même, à chaud. Aujourd'hui, j'ai ressenti une grande satisfaction, d'une intensité 8 sur une échelle de 10, émotion très positive, après qu'on m'ait félicité pour la réussite de mon projet (stimulus externe). "

    " J'ai appliqué les étapes supplémentaires :

    Je me suis rendu compte que je cherchais à " faire durer le plaisir " de cette émotion très positive, et assez intense ; mais, je voyais bien que j'en faisais un peu trop. J'ai observé que je considérais légitime d'être félicité pour une réussite. En réfléchissant bien, quand j'étais petit, mes parents me blâmaient quand je ne ramenais pas la note qu'ils attendaient. Et quand j'avais de bonnes notes, ils trouvaient cela normal, ils restaient neutres. Je comprends mieux aujourd'hui l'emphase que je porte à la reconnaissance. L'important pour moi est de le voir. "

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