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La boîte à outils de la Pleine conscience au travail
Chapitre VIII : En pleine conscience de Son équilibre perso/pro
Fiche 07 : La démarche de progrès intérieur
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- Publié le 1 déc. 2017
La boîte à outils de la Pleine conscience au travail
8 chapitres / 56 fichesMa synthèse de progrès pour mon équilibre interne
En résumé
Par l'attention au présent, nous avons constaté que nous sommes là, ici et maintenant. Nous avons aussi observé et pris note de nombre de nos attitudes en faveur ou en défaveur de notre équilibre. La démarche de progrès intérieur apporte une synthèse globale pour nous-même. Elle permet de déterminer vers où nous voulons aller dans notre paysage interne, de définir une cible d'amélioration de notre bien-être, de meilleur équilibre intérieur, et d'en suivre la progression. Nul n'est besoin de chercher la perfection qui n'existe pas, mais plutôt un état souhaité, par des objectifs simples.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La démarche de progrès intérieur contribue à définir la personne que nous voulons être, instant après instant, en se fixant une orientation à moyen terme.
Contexte
Cet outil constitue une synthèse globale. Nous l'utilisons quand nous décidons de nous engager dans une voie de réel changement pour soi-même. Grâce à la pleine présence, chacun détient une aptitude au changement, à ajouter de nouvelles " compétences internes " à son être, sans contrainte supplémentaire, mais plutôt avec une grande détente.
Comment l'utiliser ?
Étapes
- Relisez toutes vos observations notées depuis plusieurs semaines, plusieurs mois. Faites une synthèse et laissez décanter pendant quelques jours.
- Reprenez votre synthèse et faites un tableau à trois colonnes : dans la première, listez les états internes que vous souhaitez diminuer ; dans la deuxième colonne, listez les situations qui les favorisent ; dans la troisième, définissez ce que vous allez mettre en place chaque jour avec la pleine présence, pour ne plus les vivre.
- L'objectif doit être simple et approprié à vous-même.
- Donnez-vous deux à trois mois et voyez tous les jours, avec l'attention au présent, comment vous progressez.
- Au bout de trois mois, si vous sentez que le progrès est acquis, ajoutez un nouvel objectif simple, et ainsi de suite...
Méthodologie et conseils
La clé est la pleine présence : il est fondamental de nous appuyer sur l'attention au présent, chaque jour, pour se rappeler à soi. C'est elle qui nous amène à la régularité de la pratique de notre objectif de progrès intérieur.
Mais ne soyons pas trop dur avec nous-mêmes en cas de loupé. Par exemple, notre objectif de progrès intérieur est d'arriver à l'heure en réunion pour ne plus ressentir les tensions créées par les remarques de nos collègues et devoir rattraper les propos déjà échangés ; finalement, nous commençons la semaine en arrivant en retard dès notre première réunion : stop la culpabilité, stop la dégradation, stop la bonne raison qui justifie le retard.
Regardons plutôt les éléments qui ont favorisé ce retard : nous nous sommes mis à écrire un mail urgent juste avant de partir à la réunion ; nous avons discuté avec un collègue à la fin de la réunion précédente... Peut-être que nos objectifs de progrès intérieurs prioritaires sont plutôt d'apprendre à dire non, quand nous avons un rendez-vous, de partir cinq minutes plus tôt que d'habitude, de ne pas se mettre à faire une chose au dernier moment, de rester centré sur notre objectif de ponctualité, en toute détente, en pleine conscience.
Avantages
- Permet d'équilibrer son énergie de façon générale.
- Soulage nos tensions et développe notre sérénité dans la durée.
Précautions à prendre
- Notre premier objectif de progrès doit vraiment être simple et atteignable, pour rester confiant sur notre capacité à réussir.
- La persévérance est la clé : toujours en nous appuyant sur l'attention au présent.
Comment être plus efficace ?
Notre objectif de progrès doit être simple
Les tensions sont comme une addiction : la tendance sera souvent d'y retourner car d'une part nous ne sommes pas toujours " éveillés " à nous-mêmes et d'autre part, la mécanicité de notre comportement nous ramène au connu et au confort. Si finalement nous n'arrivons pas à progresser sur notre objectif intérieur, c'est qu'il est peut-être trop difficile pour nous à ce moment. Par exemple, il est peut-être trop ambitieux pour cette personne qui arrive en retard à tous ses rendez-vous depuis des années, de prendre comme objectif d'arriver à l'heure. L'objectif est trop frontal. Il vaudrait mieux qu'elle en choisisse un autre plus facilement atteignable, par exemple être moins irritable, moins agressive, arrêter de dire non systématiquement, moins stresser dans certaines situations.
Chacun est différent : la simplicité et la facilité sont spécifiques à chacun d'entre nous. L'important est de choisir de faire de petites choses qui vont dans le sens de l'attention en pleine conscience pour nous-mêmes, de monter des marches pas à pas.
Tout en nous fonctionne en structure
Nous pouvons choisir un objectif extrêmement simple pour commencer. Prenons l'hypothèse d'une personne qui se donne pour objectif de ne plus répondre systématiquement avec irritation à chaque fois qu'un collègue la dérange alors qu'elle est concentrée sur un travail urgent, et que ce soit un objectif de progrès interne facilement atteignable pour elle. Avec la pleine présence, cette personne est plus attentive à elle-même, ce qui lui permet de voir l'irritation " monter " en elle au moment où elle va répondre à son interlocuteur.
Elle pratique quotidiennement son observation, et voit ses progrès : dans ces situations, elle prend un temps avant de s'exprimer, cela crée un espace qui lui permet de répondre calmement à son interlocuteur ; elle finit par changer réellement cette tendance mécanique d'irritabilité. Cette même personne est celle qui a aussi des habitudes de retard systématique. Et depuis quelque temps, elle constate que sa propension à être en retard diminue au bénéfice de la ponctualité sans " faire d'effort ". C'est juste que, modifiant un point dans son comportement, elle a modifié beaucoup plus.
Développer son majordome intérieur
Nous avons construit des rôles au fil de notre vie, comme des rôles de théâtre bien appris qui nous permettent de donner des réponses mécaniquement : le rôle de père, de chef, de copain, de coach, de frère, de collègue sympathique ou de collègue rigoureux, de manager empathique ou de manager visionnaire...
Nous pouvons aussi nous donner un rôle, mais interne celui-ci, qui nous ramène sur le chemin de notre propre évolution : celui du majordome. Ce rôle ne se voit pas, il ne se manifeste pas à l'extérieur. C'est le rôle qui nous ramène sur la pratique de l'attention au présent, sur notre objectif de détente, sur notre priorité quotidienne de nous libérer de notre propre mécanicité de comportement.
CAS Isabelle R.
" Dans les réunions au travail, je n'arrivais pas à me faire écouter. J'avais l'impression que les gens ne tenaient pas compte de mon point de vue. Parfois, ils me répondaient : " D'accord, c'est bon, on a compris. " Cela créait en moi de grandes tensions : je me sentais inutile, dévalorisée, alors que j'ai des choses à dire. Au fil de mes observations, je me suis aperçue que j'avais tendance à beaucoup trop parler, à donner de multiples explications pour démontrer quelque chose, voire parfois à répéter plusieurs fois une même phrase. Et c'était exactement la même chose dans ma vie personnelle. Je sentais avec mes amis que je n'avais pas de poids dans mes arguments.
Pendant quelques semaines, j'ai prêté attention à mes attitudes en réunion pour ne pas retomber dans mes propres pièges. Dorénavant, je prépare un argumentaire structuré et synthétique : les gens m'écoutent et je peux exprimer mon expertise.
L'exercice est très intéressant car je me suis servie de ma "mécanique à trop parler" comme d'un point d'attention interne dans mon corps ; c'en est plaisant au quotidien et cela m'a ouvert la voie à une sensation positive de mon corps, de moi-même. "