AccueilMéthodologieLa boîte à outils de la Pleine conscience au travailEn pleine conscience dans ses activitésLa proportion
La boîte à outils de la Pleine conscience au travail
Chapitre VI : En pleine conscience dans ses activités
Fiche 03 : Le biorythme personnel
- Retrouvez 8 fiches outils dans ce chapitre
- Publié le 1 déc. 2017
La boîte à outils de la Pleine conscience au travail
8 chapitres / 56 fichesConcilier notre biorythme personnel avec notre rythme professionnel
En résumé
Le biorythme personnel définit nos différentes phases de tonus dans une journée. Par l'attention au présent, nous pouvons ressentir les différents types d'énergie par lesquels nous passons au cours d'une journée. On peut constater quatre principaux types d'énergie :
- Énergie centrée sur la motricité : l'activisme, les mouvements, l'envie de bouger.
- Énergie centrée sur la relation : relationnel, émotions et sentiments, climats.
- Énergie centrée sur les sensations : faim, soif, coup de fatigue.
- Énergie centrée sur le mental : activité intellectuelle, idées, conceptualisation.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La pleine conscience de notre biorythme nous indique les moments les plus propices pour nous, par type d'énergie et d'activité et nous permet ainsi de mieux gérer notre agenda. Cela nous donne des clés pour concilier l'exigence du rythme professionnel liée au besoin de performance ou de production, avec notre biorythme interne.
Contexte
Le biorythme personnel est utile quand nous éprouvons le besoin de nous adapter à un rythme externe, quand nous ressentons un décalage ou une baisse de tonus, et que cela nuit à nos activités ou à notre équilibre interne.
Nous pouvons l'utiliser aussi lorsque nous changeons d'activité, de poste ou chaque fois que notre rythme habituel peut être modifié.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Pendant deux semaines prenez note des différents tonus que vous ressentez en vous-même, par tranche horaire. Identifiez votre type d'énergie principale par une couleur, par exemple :
- En bleu, quand vous êtes au mieux de votre performance intellectuelle : envie de réflexion pour produire un document par exemple.
- En orange, quand vous avez envie d'échanger avec les autres, que vous savez que c'est le bon moment pour vous.
- En rouge, quand vous avez envie de bouger, d'aller faire un tour dans le couloir.
- En vert, quand vous avez besoin d'une pause, que vous ressentez une baisse physique, quand vous baillez, que vous avez envie de dormir.
À la fin de votre temps d'observation, produisez le modèle type de votre biorythme interne sur une journée standard.
Méthodologie et conseils
Avec cette collecte de données, vous constaterez une certaine répétition de vos biorythmes quotidiens chaque jour : utilisez ces informations pour gérer votre agenda en conciliant votre biorythme avec ceux de vos collègues et les besoins de votre service.
Certaines personnes sont plutôt du matin, en pleine activité dès les premières heures du jour, alors que d'autres sont plutôt du soir.
Certains préfèrent appeler leurs clients l'après-midi car c'est là où ils se sentent le plus disponible dans la relation, alors que d'autres préfèrent le matin pour échanger avec leurs collègues, en tête-à-tête ou en réunion.
Certains ont envie de bouger plutôt le matin, d'autres le soir, quand ils se sentent avec une bonne énergie physique.
Et majoritairement, nous avons tous une baisse d'énergie avec envie de dormir, après les repas pendant la digestion, ou avant, quand nous avons faim. Notre biorythme n'est pas mal ou bien, la question est de l'observer sans le subir, ce que nous permet la pleine présence.
Avantages
- Permet d'observer nos moments de performance personnelle en termes de réflexion, de relation avec les autres, d'activités physiques, de tonus corporel.
Précautions à prendre
- Pendant votre observation, il s'agit de bien capter les signaux que votre corps vous envoie et qui vous font agir sans rationalité. Avoir envie de bouger est différent d'être obligé de se lever de sa chaise pour aller à une réunion.
Comment être plus efficace ?
Des rythmes professionnels différents
Le rythme professionnel est celui que la nature de notre profession nous impose. Par exemple :
- Pour un commercial : prospection téléphonique, rendez-vous en clientèle, trajets, rédaction de propositions commerciales, suivi après-vente, réunions d'équipe, mails...
- Pour un chef de projet : lister l'ensemble des tâches à réaliser, les partager avec ses équipiers, produire un planning, suivre l'avancement avec des points individuels, organiser des réunions techniques de résolution de problème...
- Pour un manager : des temps de participation importants en réunion, échanger avec ses collaborateurs, définir la stratégie, rédiger des communications, rencontrer les fournisseurs, participer à des congrès...
Tous ces rythmes externes sont assez variés, mais ils ont tous un point commun : nous réfléchissons, même si notre travail n'est pas conceptuel ; nous sommes en relation avec d'autres personnes ; nous bougeons, a minima pour nous déplacer ; nous nous alimentons pour répondre aux besoins de notre organisme.
Et vous, quel est votre rythme professionnel ?
Décrivez votre rythme professionnel quotidien sur la base d'une semaine type en reprenant les points proposés précédemment. Sur quels créneaux de la journée êtes-vous plutôt :
- dans la réflexion (bleu) : rédaction de documents, traitement de ses courriels... ;
- en relation avec d'autres personnes (orange) : réunions, rendez-vous, entretiens... ;
- en mouvement (rouge) : déplacement en voiture, marche... ;
- en train de vous alimenter, de vous reposer (vert) : repas, pauses café...
Puis produisez le modèle type de votre rythme professionnel externe sur une journée standard. Est-il adapté à votre biorythme interne ?
Quelques clés pour s'adapter
Que nous soyons maîtres ou non de notre rythme professionnel, la meilleure façon de ne pas le subir, c'est le rappel à soi, sans changer quoi que ce soit. Et nous pouvons dans tous les cas chercher l'économie d'énergie ; si la nature de votre activité professionnelle vous donne toute liberté, alors n'hésitez pas à privilégier votre biorythme interne. Si vous n'êtes pas totalement maître de votre rythme professionnel :
- Vous avez un " coup de barre " ? Favorisez ce temps pour être en relation, elle stimule votre tonus et vous oblige à plus de présence.
- Vous avez envie de bouger mais devez réfléchir sur un sujet ? Changez de position, levez-vous, étirez-vous, allez marcher cinq minutes dans les couloirs, accordez-vous une pause avec un collègue et échangez sur le sujet en question.
- Vous avez faim mais ne pouvez aller déjeuner ? Prenez un verre d'eau.
- Vous êtes très productif dans la réflexion à partir de 17 h ? Commencez à rédiger jusqu'au moment où il est temps de rentrer chez vous, puis notez tous les points que vous avez en tête pour les reprendre le lendemain...
- ...
Si nous nous laissons happer par le monde externe, nous sommes soumis aux événements et les subissons. En revenant dans la pleine conscience de notre corps, notre biorythme se modifie naturellement, nous utilisons notre énergie avec souplesse, en nous adaptant.
TÉMOIGNAGE Sylvie Labouesse
" Pour un formateur qui anime une formation, le format de la journée est une figure imposée :
6 h 30/7 h 00 : déplacement ; 8 h 00 : préparation de la salle ; 9 h 00 : démarrage de la formation ; deux pauses café à 10 h 30 puis 15 h 15 ; 12 h 30 : déjeuner avec les stagiaires ; 17 h 00 : fin.
Animer une formation me demandait beaucoup d'énergie : même en maîtrisant parfaitement les sujets, ce métier oblige à renoncer à ses envies personnelles qui émergent pendant la journée. Sa forte composante relationnelle exige une disponibilité émotionnelle permanente avec les stagiaires ; parler et être debout tout le temps est assez fatiguant ; je dois aussi énoncer les apports théoriques clairement et pour moi qui ne suis pas du matin, ça n'était pas simple.
Pour ne pas subir ce rythme imposé, j'ai remarqué que lorsque je suis présente à moi-même, le message passe avec force, je n'ai pas de problème de fatigue, les stagiaires restent réceptifs et dynamiques. Si j'ai une baisse de tonus, alors tout devient " mou ". Pour m'économiser, si j'ai besoin de bouger, je propose un exercice et je me déplace pour conseiller les stagiaires. Après le déjeuner, je propose toujours des exercices en petits groupes pour que les stagiaires restent dans une bonne dynamique. "