Quatre conseils pour entretenir sa base de données
1 Définir des règles de gestion
Sommaire du dossier
- Fichiers clients et bases de données
- Vocabulaire de la base de données et de la gestion de fichiers clients
- Constituer une base de données
- Qualifier et enrichir sa base de données
- Analyser les données
- Les spécificités du B to B
- Gérer sa BDD
- Les métiers de la gestion de fichiers et BDD
- Juridique
- Bibliographie
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- Comment entretenir sa base de données
- Le prix de l'entretien
- Aviva soigne sa base de données
- Optimiser sa base avec le "PMU"
- Les jeux en ligne pour enrichir les bases
- Les éditions Fabbri font le choix de l'externalisation
- Les mots de la base
- Créer un datamart marketing
- Un score sain grâce à une base saine
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Avant toute action
à partir d'une base de données, il est nécessaire de définir les règles que
l'on désire lui appliquer. C'est ce que Thierry Vallaud, directeur des études
chez D interactive Business Intelligence, nomme les règles de gestion. On
classe les clients en actifs et inactifs, selon leur potentiel. « Il faut
segmenter les clients en petits, moyens et gros, chaque segment ayant une règle
de gestion », explique Thierry Vallaud. Exemple : on décide de considérer les
petits clients entrés dans la base durant les douze derniers mois comme actifs,
24 mois pour les moyens et les gros. Ces règles permettent de déterminer qui
est inactif. Ensuite, le client est soit sorti du fichier, soit relancé. « Il
est parfois plus rentable de les éliminer de la base que de les conserver »,
estime le directeur des études. Il faut aussi, selon ce spécialiste, prendre
en compte l'attrition naturelle, qui serait d'environ 12 à 14 % par an. On peut
alors soit remplacer ces individus disparus, soit les retrouver grâce aux
fichiers des déménagés (voir plus loin). « Il est possible d'en sauver de 4 à 5
%, mais en deçà d'un certain volume, environ 10 000, ces traitements sont
coûteux », prévient Thierry Vallaud. Par ailleurs il convient de procéder à
cette définition des règles dès la constitution de la base, puis de continuer à
les appliquer au fil de l'eau. Isabelle Durou, directrice de Safig Dataway
(entité de gestion de bases de données de Safig), préconise aussi de réaliser
un audit de la base, et de bien séparer les bases d'exploitation, à vocation
marketing ou commerciale, et celles qui servent aux calculs statistiques. « Les
traitements statistiques sont lourds à réaliser et l'on en a rarement besoin
tous les jours. C'est pourquoi, il est possible de faire ces calculs une fois
par semaine ou par mois, en alimentant cette base statistique avec des éléments
de la base d'exploitation qui, elle, est mise à jour quotidiennement. Ces
données peuvent être agrégées préalablement à leur introduction dans la base
statistique. »
2 Alimenter la base
Pour entretenir une
base de données, il faut l'alimenter. Donc déterminer quels sont les fichiers
utiles et nécessaires à cet objectif. Thierry Fages, fondateur du cabinet
conseil en gestion de la relation client One to One Management, en recense
plusieurs. Premier type de fichiers : ceux issus des outils de gestion
comptables, avec lesquels il convient de créer des liaisons avec la base, tout
en prenant ses précautions. « Je conseille de déconnecter le système
d'information marketing des outils plus lourds que sont les ERP », explique le
consultant. Deuxième type : les informations issues de la vente de biens ou
services. Dans ce cas, deux canaux existent : la vente directe, en B to C ou B
to B, et la vente indirecte, au travers de réseaux ou d'intermédiaires. Exemple
: la carte de fidélité d'un réseau de distribution permet de faire remonter
l'ensemble des transactions sur un système d'information central. Thierry Fages
conseille aussi de classer les données en trois types : les indispensables, les
utiles et les annexes. Les données indispensables sont les informations de
type comptable et signalétique, comme l'identité du contact, différent selon
que l'on est en B to B ou en B to C. « Lorsque l'on fait des opérations
marketing d'entreprise à entreprise, on peut parler de B to E, ou business to
employee. Car ce contact noué de longue date est l'ambassadeur de la société
chez son client. S'il quitte l'entreprise, il y a problème. D'où l'intérêt de
posséder un historique des contacts, afin de renouer le lien avec cette
personne dans sa nouvelle entreprise », détaille Thierry Fages. Il cite comme
contre-exemple l'utilisation de la base de données CHR (cafés/hôtels/
restaurants) de Kronenbourg : « Lorsqu'un cafetier changeait de bistrot, un
système automatique lui envoyait un "welcome pack". Or, souvent, ce
professionnel était client depuis des décennies de la brasserie ! Un cadeau
différent, comme une remise sur les fûts, eut été bien plus pertinent. » Dans
le cas du B to C, ces informations indispensables sont le foyer, ou tout ou
partie des éléments constitutifs de ce foyer, qui sont des prospects éventuels.
« Tout client reste un éternel prospect », rappelle le consultant. Autres
données indispensables : celles qui sont issues des enquêtes. « C'est un vrai
métier, mieux vaut s'adresser à un prestataire spécialisé », estime Thierry
Fages. Deuxième catégorie de données : les utiles. Il s'agit, par exemple, de
la date de naissance (à moduler en fonction du type d'activité et de relation
avec le client). La troisième catégorie, les données annexes, peut provenir
des services client ou après-vente. « Ils génèrent des événements importants
que peu de bases de données reçoivent en retour. Il y a là pourtant une mine
d'informations », estime le consultant. Les données provenant du on line,
comme les e-mails, peuvent aussi être considérées comme des informations
annexes. Mais attention à ne pas polluer la base avec tout et n'importe quoi. «
Il faut déterminer si le canal Web est principal ou accessoire. Le webmestre
doit concourir à cette hiérarchisation en décidant quelles informations il
place sur le site », prévient Thierry Fages.
3 Nettoyer la base
Une fois correctement alimentée, la base doit aussi être
nettoyée. En effet, une base de données marketing sert à générer des campagnes,
quelles soient de recrutement ou de fidélisation. Or, chaque donnée invalide
entraîne des retours (N'habite pas à l'adresse indiquée, Parti sans laisser
d'adresse) et coûte cher à l'entreprise. C'est pourquoi les adresses doivent,
par exemple, êtres soumises à la technique dite RNVP (restructuration,
normalisation, validation postale). Cette activité de nettoyage est
essentielle, quand on sait, par exemple, que 12 % de la population déménage
tous les ans... Les prestataires se servent également des fichiers Estocade et
Charade de La Poste, qui permettent de déterminer qui a déménagé et quelle est
sa nouvelle adresse. Ces deux outils servent à éliminer les doublons de la
base, et donc à éviter d'adresser deux courriers à la même personne, dont l'un
reviendra en NPAI. « Si un courrier revient deux fois en NPAI, il faut le
placer dans un fichier à part et faire vérifier l'adresse. Mais les entreprises
gardent souvent ces clients en pensant qu'ils vont se réinscrire un jour. Or,
les conserver coûte cher, sans garantie qu'ils vont redevenir actifs », avertit
Thierry Vallaud. Pour Eric Mouffranc, directeur du pôle client de Wanadoo Data
(filiale marketing direct de Wanadoo), « l'adresse est la colonne vertébrale
d'une base de données marketing. » Outre le traitement RNVP, la filiale de
France Télécom propose les fichiers du SNA (Service national de l'adresse) de
La Poste : Hexavia (toutes les voies des communes de France) et Hexaposte (tous
les codes postaux). Autre possibilité : croiser sa base avec le fichier
téléphonique de France Télécom.
4 Enrichir la base
Des sources externes peuvent êtres utilisées pour enrichir les données. Les
données Iris de l'Insee, par exemple, pour un ciblage géomarketing fin. Ou les
données Siret des entreprises dans le cas de campagnes B to B, avec les
fichiers de sociétés comme Kompass, Bottin ou Dun & Bradstreet. Cette dernière
propose un identifiant unique (numéro Siret en France ou Dun's Number à
l'international) qui permet de bien identifier chaque société. « Il est souvent
compliqué de consolider les données internes issues de sources diverses. Et
encore plus compliqué d'introduire des données externes », rappelle Sylvie
Marty, chef de produit solutions vente et marketing. D'où l'intérêt de cet
identifiant unique pour les entreprises travaillant dans le B to B, qui leur
apporte une vue homogène sur leurs clients ou prospects professionnels. Les
mégabases, riches de nombreux critères socio-démographiques sur les
consommateurs peuvent également être un moyen de rendre sa base de données plus
efficace. « En faisant une déduplication de sa base avec une mégabase, on
trouve toujours des individus communs, cela permet d'enrichir les critères
d'information sur les individus », estime Thierry Vallaud (D interactive). Les
entreprises peuvent également se servir de questionnaires pour mieux qualifier
leurs données. Mais ces enquêtes ont un prix, et plus il y a de questions, plus
cela coûte cher. C'est pourquoi, Thierry Vallaud conseille de les requalifier
une seule fois sur des questions qui ne changent pas. « Au maximum, il faut
requalifier 20 % des données », explique-t-il. Il estime le coût d'un
questionnaire entre 0,45 et 2,30 euros. Isabelle Durou propose également de
faire un scoring sur les prénoms, ce qui aide à déterminer les âges des
prospects ou clients.