Acheminement : à qui confier ses plis ?
Aux côtés des Postes nationales coexistent un certain nombre d'opérateurs privés. A chaque entreprise de faire son marché en fonction des priorités qu'elle souhaite se donner.
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Quels sont les critères de choix d'un opérateur ? « Il s'agit d'optimiser
le trio fiabilité-rapidité-compétitivité, compte tenu de ses impératifs, qu'il
s'agisse d'une contrainte de date, de réactivité suite à un resserrement de
planning, ou d'une limite budgétaire », répond Laurence Bruat, product manager
direct marketing et presse à la direction du courrier international de La
Poste. En principe, La Poste détient un monopole sur le courrier export
jusqu'à 350 g. Mais, en pratique, elle qui affirme atteindre toutes les villes
européennes en 3 jours en tarif "Prioritaire", partage ce marché avec un
certain nombre d'entreprises, elles-mêmes divisées en deux groupes. Le premier
rassemble des opérateurs européens comme le britannique Royal Mail
International, le hollandais KPN, la Poste Suisse, l'allemand Deutsche Post, et
d'autres "petits" réputés pour leurs tarifs attractifs, comme Malte, Gibraltar
et Guernesey. A côté de ces opérateurs nationaux, exercent quelques entreprises
privées, telles que TNT Mailfast, DHL..., et des PME qui misent sur l'argument
prix. Point commun entre ces deux catégories : tous ces acteurs travaillent en
repostage, une technique qui consiste à concentrer les flux sur leur centre
principal (le Royaume-Uni pour Royal Mail, Bruxelles pour le "hub" de DHL) afin
de le redistribuer vers le pays de destination selon la formule du "ABC" (A
pour pays d'origine, B pour pays de "transit" et C pour pays de destination). «
Par rapport à un acheminement direct, vous multipliez les risques de retard, de
rupture de charge ou de fausse direction et c'est, en général, plus long »,
explique Laurence Bruat. Des risques à mettre en balance avec les tarifs
souvent attractifs des reposteurs. Enfin, troisième formule en plein
développement, le "ABB", qui est proposé par la quasi-totalité des opérateurs
postaux. Le pli prend la normalisation du pays B et affiche ainsi un look local
qui peut coller à la stratégie de l'annonceur. « Intéressante financièrement
puisque l'on applique les conditions commerciales locales, cette forme
d'injection directe suppose un minimum de dépôts qui varient selon les pays.
L'annonceur doit également être capable de gérer la préparation des différentes
normalisations nationales et le tri des plis », prévient Laurence Bruat. Il
est en revanche interdit de pratiquer le "ABA" (captation d'un trafic local par
un opérateur tiers). Comme cette entreprise française qui avait acheminé depuis
l'Hexagone des plis dont les enveloppes mentionnaient l'adresse de la filiale
allemande. Interceptés par l'opérateur local, les messages ne sont pas arrivés.
Faut-il confier tous ses plis à un seul opérateur pour bénéficier d'économies
plus importantes ? « Pour un opérateur donné, la qualité de service est
rarement équivalente sur toutes les destinations, et le coût global ne sera pas
toujours plus bas », estime Philippe Bailly, directeur France-Espagne de Royal
Mail, qui recommande les configurations "mixtes". « Les différences de prix ne
sont pas énormes, faites plutôt jouer la concurrence sur le service »,
conseille Yseult Périlhou (ETO-Basalt). Exemples : le renvoi rapide (et
gratuit) des NPAI qui permet de tenir à jour son fichier et des services de
collecte directe (l'opérateur vient chercher les plis, les affranchit et les
trie). Ou encore du conseil "gratuit" en marketing direct. En attendant des
engagements contractuels sur les délais d'acheminement ?