La boîte à outils de la stratégie
Chapitre V : Structure et stratégie organisationnelle : définition et exemples
Fiche 02 : La taille de l'entreprise
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- Publié le 12 août 2016
La boîte à outils de la stratégie
8 chapitres / 56 fichesLa petite entreprise a toujours une structure assez simple. Quand le nombre de salariés augmente, la coordination n'est plus spontanée et la nécessité de formalisation apparaît. La taille induit aussi une plus grande division du travail ; cette spécialisation et la standardisation qui l'accompagne engendrent une plus grande efficacité, mais en contrepartie un risque de bureaucratisation. La grande entreprise décentralisée doit rechercher un compromis entre le coût de la coordination et le coût de l'autonomie de ses unités (risque de dérive).
Le déterminant principal de la structure
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'entreprise adapte sa structure en s'organisant pour accompagner sa croissance. Si elle tarde à réagir, elle peut connaître une sous-organisation et rencontrer des difficultés (crise de croissance). Elle peut aussi, à la suite d'un recentrage ou à cause d'une surévaluation de l'activité, se retrouver avec une composante bureaucratique disproportionnée.
Contexte
La taille est le déterminant principal de la structure de l'entreprise. Quand l'entreprise grandit, il devient nécessaire d'accroître sa spécialisation, d'accentuer la coordination et de formaliser ce qui pouvait rester jusque-là implicite et non écrit. Les lourdeurs de la bureaucratisation (poids des règles, impersonnalité, conformisme) sont difficiles à éviter.
Comment l'utiliser ?
Étapes
En grandissant, l'entreprise présente des caractéristiques structurelles en évolution :
- TPE (Très Petite Entreprise) ou micro-entreprise : moins de 10 salariés. Faible spécialisation, faible coordination et très faible formalisation. Stade artisanal, le fondateur est au coeur de l'activité.
- PE (Petite Entreprise) : moins de 50 salariés. Spécialisation moyenne, coordination réduite et faible formalisation. Stade entrepreneurial, le dirigeant est en prise directe avec ses collaborateurs.
- PME (Petite et Moyenne Entreprise) : moins de 250 salariés et, soit un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 M€, soit un total de bilan inférieur à 43 M€ (définition de la Commission européenne). Réelle spécialisation, forte coordination et formalisation variable.
- ME (Moyenne Entreprise) : moins de 500 salariés. Forte spécialisation, forte coordination et réelle formalisation. La spirale bureaucratique s'amorce, avec des rigidités et une centralisation excessive.
- GE (Grande Entreprise) : plus de 500 salariés. Forte spécialisation, forte coordination et forte formalisation. À ce niveau de développement, les entreprises américaines ont tendance à se diversifier et les entreprises européennes à s'internationaliser.
- TGE (Très Grande Entreprise) : plus de 10 000 salariés. Très forte spécialisation, très forte coordination et forte formalisation : la quasi-totalité des entreprises du CAC 40.
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI), entre PME et TGE, sont trop peu nombreuses en France alors qu'elles constituent l'essentiel du tissu économique en Allemagne.
Méthodologie et conseils
Les caractéristiques de la structure d'une entreprise évoluent fortement selon sa taille.
D'après Henry Mintzberg, à mesure qu'elles grandissent, les entreprises passent par des périodes de transition structurelle qui sont des changements de nature plutôt que de degré. Ce processus ne s'effectue pas en douceur, mais de façon discontinue et abrupte.
Avantages
- La recherche de la taille critique consiste pour l'entreprise à atteindre un seuil, en termes d'expérience et de pouvoir de marché, pour être compétitive dans son industrie.
Précautions à prendre
- Les cercles vicieux de la bureaucratie, dénoncés en 1963 par le sociologue Michel Crozier, sont une dérive de l'idéal bureaucratique, rationnel et efficace, décrit par Max Weber en 1920.