Nick Leeder (Google), fana de data
Pour le mastodonte du web, la data doit être envisagée comme un outil d'optimisation de l'expérience utilisateur.
Je m'abonne"Don't be evil". C'est avec cette devise en tête que deux étudiants de Stanford, Larry Page et Sergueï Brin, ont donné naissance, en 1998, au moteur de recherche Google, dans leur garage californien. Pour satisfaire cette volonté d'oeuvrer pour un monde meilleur, la société, organisée depuis l'été 2015 autour du conglomérat Alphabet, a lancé toute une série de services visant à simplifier le quotidien des internautes : messagerie en ligne (Gmail), système d'exploitation mobile (Android), régie publicitaire (AdWords)... La recette ? D'après Nick Leeder, directeur général de Google France, "la data est le moteur de Google". Un actif primordial dans l'activité de la firme de Mountain View, qu'il convient donc de chérir, comme il l'explique : "Avec la data vient une responsabilité : les utilisateurs nous confient leurs données personnelles. C'est pourquoi nous devons maintenir la confiance qu'ils nous portent." Ce contrat de confiance prend la forme de trois engagements forts de la part de Google : transparence, sécurisation et la flexibilité. Si Google affirme n'utiliser les données que "pour améliorer la qualité de ses services", c'est également le coeur de son business. Dernier exemple en date, le lancement d'Audience Center 360, une solution de Data Management Platform made in Google et intégrée à la suite Google Analytics 360.
Un shopping mobile et en continu
Avec plus de la moitié des requêtes effectuées sur le moteur de recherche, le mobile est l'un des principaux axes de développement de l'année à venir pour Google, aux côtés de la vidéo. Un medium prisé des e-commerçants, le m-commerce représentant 11% des achats en ligne en 2015 d'après RetailMeNot, une tendance qui devrait se poursuivre à la hausse. "Avant la démocratisation du mobile, le plus gros du parcours client était invisible", se souvient Nick Leeder, le smartphone oeuvrant pour un shopping discontinu en "cassant la barrière entre physique et virtuel". "La notion de retail physique n'a aujourd'hui plus de sens pour le consommateur, seul compte le commerce et le mobile est une passerelle", résume-t-il. Conséquence, "pour un e-commerçant, ne pas avoir de stratégie mobile reviendrait à fermer le site 7 jours sur 7". Et le Franco-Australien est formel : "si l'entreprise est trop en retard sur le développement de la proposition mobile, les clients s'en vont". Car Nick Leeder est convaincu que "les utilisateurs vont beaucoup plus vite que les entreprises". Evoluant dans un marché français qu'il concède un peu long au démarrage, malgré une prise de conscience générale depuis environ 3 ans, le directeur général de Google France confie passer la moitié de son temps avec des clients, grands groupes ou start-up, sur cette question de transformation digitale, "tant d'un point de vue business que culturel, le numérique impactant la société avant l'économie". Une conviction notamment incarnée par la récente installation dans un de ses data centers de DeepMind, une intelligence artificielle capable de diminuer la consommation énergétique de l'entreprise ; un bon point pour l'environnement, mais aussi pour les finances de Google.
Biographie
1996 : Diplômé d'un MBA de l'INSEAD, école française d'administration des affaires
1998 : Débute sa carrière dans les médias au sein du groupe australien Fairfax Media
2011 : Rejoint Google en qualité de directeur général Australie et Nouvelle-Zélande
2013 : Nommé directeur général de Google France