« Teradata surfe sur la dynamique du big data »
Éric Joulié, président de Teradata France et vice-président Europe de l'Ouest de Teradata Corporation, explique la stratégie du groupe après le rachat d'eCircle, spécialiste du marketing digital full service. Il présente ses solutions à travers plusieurs exemples clients.
Comment se porte Teradata ?
L’analyse de données est un marché en croissance, donc notre entreprise l’est également. Depuis notre séparation de NCR et notre introduction en bourse sur le NYSE en 2007, notre capitalisation a été multipliée par trois et nous disposons de plus de 900 millions de dollars de cash. Notre chiffre d’affaires est passé, en quatre ans, de 1,7 milliard de dollars à près de 2,4 milliards. Notre effectif mondial a augmenté de façon très significative passant de 5 500 à 9 400 personnes. Nous avons enregistré une très forte croissance en 2011 : +22 % par rapport à l’année précédente, et nous espérons encore une croissance à deux chiffres cette année.
Pourquoi avoir acheté un spécialiste du marketing digital ?
Nous voulions proposer une solution complète à nos clients et monter dans la chaîne de valeur. Nous souhaitions également surfer sur la dynamique du “big data”, nous sommes convaincus qu’elle sera portée en premier lieu par le marketing.
Prenons une image : avec Aprimo, leader en matière de marketing intégré, nous avions un très bon cerveau. Avec eCircle, leader du marketing digital, nous ajoutons les jambes et la possibilité d’exécuter et de diffuser de l’information via le bon canal (SMS, e-mail, réseau social). Aprimo et eCircle sont deux entreprises très complémentaires.
Cette offre pourra s’appuyer sur les analyses qui seront réalisées en amont avec les puissantes solutions Teradata et Aster Data pour le big data.
Comment avez-vous choisi eCircle ?
Nous avons cherché la meilleure société dans ce secteur. Après avoir étudié leur technologie, leur complémentarité avec le groupe mais aussi leur culture d’entreprise, notre choix s’est porté sur eCircle, le leader européen dans ce domaine. Teradata n’achète pas uniquement les solutions eCircle mais aussi son savoir-faire et l’expertise de ses hommes. Son p-dg, Wolker Wiewer, rejoint l’équipe dirigeante de Teradata EMEA et celle d’Aprimo. Nous avions besoin de collaborateurs en capacité de parler de marketing avec nos clients. En retour, eCircle bénéficiera de notre expertise dans l’analyse de données et de notre puissance financière pour accélérer le développement de ses produits.
Quels sont les clients de Teradata ?
Les secteurs d’activité qui ont besoin d'analyser de gros volumes d’informations comme la banque, la grande distribution, les télécoms, le transport. Mais aussi, plus récemment, les secteurs de l’énergie et du manufacturing.
Par exemple, pour BNP Paribas, au cours de l’année qui a suivi la mise en exploitation de l’application CRM, plus de 11 millions d’actions de sollicitation ont été initiées, et la moitié d’entre elles ont généré un contact client utile (jusqu’à 80 % dans certaines agences). Près de quatre millions de rendez-vous ont été pris et 1,5 millions de “à revoir” planifiés. Autre élément majeur de ce bilan mentionné par la BNP la première année : une augmentation de 80 % du nombre d’ouvertures de dossiers client et de prises de rendez-vous.
Dans le secteur des télécommunications, nous travaillons avec les trois grands opérateurs français. À partir des solutions mises en place par Teradata, ces opérateurs sont capables, par exemple, de travailler sur le “churn” et d'anticiper les désabonnements à partir d’une analyse pointue des événements déclencheurs. Les opérateurs, qui sont toujours à la pointe, commencent à intégrer les données issues des réseaux sociaux et, par exemple, à identifier les clients qu’il ne faut surtout pas perdre parce qu’ils sont des leaders d’opinion. Le départ de ces prescripteurs est un risque réel car ils peuvent influencer les personnes qui font partie de leur cluster.
Dans la grande distribution, les usages à partir de l’information de détail sont très variés. Certains distributeurs ont développé à partir de la data collectée sur les ventes (le détail ticket) et de l'analyse qui en est faite, des alertes automatiques de non-ventes sur un certain nombre de produits-phares dont les ventes déclinent, alors que ces produits sont censés se vendre à tout moment de la journée. Les distributeurs font aussi des analyses pointues sur les produits peu vendus mais qu’il ne faut surtout pas déréférencer des rayons, car ils sont achetés par les clients sur lesquels le distributeur réalise les marges les plus importantes.
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