Jérémy Boué : "Hydratis répond à un besoin jusque-là peu identifié"

Comment est née l'idée de créer la marque Hydratis ?

Jérémy Boué : L'idée d'Hydratis est née d'une expérience personnelle. À 19 ans, alors que je vivais en Australie, j'ai rencontré mon associé, Théo Heude, et nous avons été confrontés à des épisodes de déshydratation. Là-bas, nous avons découvert des solutions permettant d'améliorer l'hydratation du corps, et elles se sont révélées très efficaces. De retour en France, nous avons réalisé qu'il n'existait pas de produits équivalents, hormis des solutions destinées aux nourrissons souffrant de diarrhées ou aux sportifs utilisant des boissons énergétiques très sucrées.

En creusant le sujet, nous avons pris conscience que beaucoup de gens souffrent de déshydratation sans en reconnaître les symptômes. Nous avons alors voulu proposer une solution accessible (environ 10 euros le tube de 20 pastilles) et adaptée aux besoins quotidiens. C'est ainsi que le projet Hydratis a vu le jour.

Quel processus avez-vous suivi pour développer le produit ?

J.B. : Nous avons commencé à travailler sur Hydratis à la mi-2019. Ne venant ni du domaine scientifique ni du secteur médical, nous nous sommes entourés d'experts pour développer la formulation. Nous nous sommes inspirés de solutions utilisées pour traiter la déshydratation sévère, notamment en cas d'épidémies, afin d'adapter ces connaissances aux besoins du quotidien.

Le développement de la formulation a pris environ un an. Au-delà de l'efficacité du produit, nous avons également dû penser à son format et à son goût. Nous avons opté pour des pastilles effervescentes afin d'offrir une solution pratique et agréable à consommer. Nous avons lancé Hydratis avec trois saveurs, ce qui représentait un investissement conséquent, d'autant plus que nous n'avions pas encore d'investisseurs à ce stade. Aujourd'hui, nous avons innové et proposons 10 saveurs (Ndlr : Fruits des bois, Pêche, Citron fleurs de Sureau, Anans, Neutre, Citronnelle gingembre, Pastèque, Coco, Pomme cannelle et Miel citron).

Votre marque a connu une croissance particulièrement rapide. Comment expliquez-vous ce succès ?

J.B. : Aujourd'hui, la marque Hydratis est présente dans plus de 8 500 pharmacies en France et vend en moyenne 11 tubes par minute. Ce succès s'explique par plusieurs facteurs.

Tout d'abord, nous avons répondu à un besoin jusque-là peu identifié. Il ne s'agissait pas simplement de vendre un produit, mais aussi de sensibiliser le public à l'importance d'une bonne hydratation. Ce travail d'éducation a joué un rôle clé dans notre développement.

Ensuite, le bouche-à-oreille a été un élément déterminant. Nos clients achètent Hydratis pour eux-mêmes mais aussi pour leurs proches. Beaucoup de personnes partagent leur découverte avec leur entourage, que ce soit pour prévenir les crampes, améliorer la récupération sportive ou simplement se sentir mieux au quotidien.

Notre passage dans l'émission Qui veut être mon associé ? sur M6 a également eu un impact majeur. À l'époque, nous étions déjà présents dans 3 000 pharmacies, ce qui est rare pour une jeune marque. L'émission nous a permis de toucher un large public et d'humaniser notre projet en mettant en avant notre équipe et nos valeurs.

Quelle est votre stratégie de communication ?

J.B. : Jusqu'à présent, nous avons principalement misé sur le digital et sur des campagnes en pharmacie. Mais nous souhaitons aller plus loin en explorant d'autres canaux, comme la radio, la télévision ou l'affichage urbain.

Nous misons aussi sur l'événementiel, notamment dans les festivals et les compétitions sportives. Le sport est un axe fort pour nous, car l'hydratation joue un rôle clé dans la performance et la récupération. De nombreux athlètes utilisent déjà Hydratis, et nous avons commencé à nouer des partenariats avec des sportifs professionnels sur les réseaux sociaux pour toucher un public plus large.

Par ailleurs, nous avons renforcé notre expertise scientifique en recrutant deux chercheurs en interne et en investissant dans des outils de mesure de l'hydratation corporelle. Nous participons également à des événements professionnels, comme le salon Pharmagora, où nous organiserons une conférence sur l'hydratation.

Avez-vous rencontré des critiques ou des réticences autour de votre produit ? Comment y répondez-vous ?

J.B. : Oui, surtout au début. Certains se sont moqués du concept de "rendre l'eau plus hydratante". Ce scepticisme vient d'une méconnaissance du sujet. En France, l'idée que l'eau seule ne suffit pas toujours à bien s'hydrater reste peu répandue, alors qu'elle est largement acceptée dans des pays comme les États-Unis ou l'Australie.

Nous avons aussi décidé d'éviter de communiquer trop spécifiquement sur l'usage d'Hydratis après une consommation d'alcool. Bien que ce soit une application possible du produit, les médias avaient tendance à réduire notre message à cet aspect, alors que notre démarche est bien plus large et axée sur la santé et le bien-être au quotidien.

Quels sont, aujourd'hui, vos projets et ambitions pour Hydratis ?

J.B. : Hydratis est encore une jeune entreprise en pleine expansion. Il y a un an et demi, nous étions quatre dans l'équipe, aujourd'hui nous sommes vingt. Notre priorité est de nous structurer tout en renforçant notre impact. Nous collaborons avec des professionnels de santé, mais aussi avec des pompiers et des militaires, pour améliorer leur hydratation sur le terrain et prévenir les risques liés à la déshydratation.

Nous avons aussi des ambitions à l'international. Pour l'instant, la France reste notre priorité, mais nous envisageons un déploiement dans d'autres pays dans les prochaines années.

Enfin, nous voulons encourager une utilisation régulière d'Hydratis. Aujourd'hui, nous comptons environ 2 millions d'utilisateurs en France, mais nous estimons que trois personnes sur quatre ne s'hydratent pas correctement au quotidien. Notre mission est donc de continuer à sensibiliser et à accompagner ces personnes vers une meilleure hydratation.