Marketing digital : un marché de l'emploi saturé ou en croissance ?
Le cabinet Fed Business a mené une étude afin de déterminer le portrait-robot d'un professionnel du marketing digital d'aujourd'hui et les opportunités offertes par le marché. Voici, en avant-première, les principaux enseignements de l'enquête.
Je m'abonneFace à la montée en puissance de la digitalisation des entreprises, un nouveau métier a émergé depuis plusieurs années : celui de marketeur digital. Pour en savoir plus sur ce nouveau profil, le cabinet Fed Business, spécialiste du recrutement dans le secteur communication & marketing a mené une enquête auprès de 102 professionnels, dont la publication est prévue le 15 mars 2023. Principal enseignement : le secteur du marketing digital est loin d'être saturé. "Les entreprises recrutent : elles ont besoin d'équipes plus solides et plus compétentes car les enjeux ont évolué. Cependant, le nombre de profils digitaux sur le marché n'est pas suffisant par rapport au nombre de postes disponibles. L'offre dépasse largement la demande", expose Élodie Lefebvre, consultante référente chez Fed Business.
En effet, selon l'étude, la moitié des professionnels interrogés ont été sollicités entre 1 et 3 fois par un cabinet de recrutement au cours des 6 derniers mois. Cependant, près de 9 marketeurs digitaux sur 10 privilégient la sécurité, préférant attendre l'opportunité d'obtenir un CDI. Et ils peuvent se le permettre ! À la question "Comment envisagez-vous vos éventuels changements de poste ?", ils sont 50 % à répondre "Sereinement, il y a des opportunités à foison".
La récente apparition du métier de marketeur digital explique en partie cette pénurie de talents. "Cela va tout de même s'améliorer avec les années. De nouvelles écoles digitales ont émergé ces dernières années et de nombreux jeunes sont actuellement en train de se former", précise la consultante. Une population assez jeune arrivera ainsi sur le marché et permettra aux entreprises de combler cette pénurie.
Une rémunération en deçà des attentes
Autre élément révélé par l'étude de Fed Business : 61 % des répondants jugent leur rémunération inférieure à leurs attentes ! "Les professionnels dans le secteur du marketing digital sont très attachés à la rémunération, c'est un vrai point clé pour eux", affirme la consultante. Le niveau du salaire intervient à 79 % des cas dans le choix entre deux postes. C'est, de loin, le critère le plus important aux yeux des marketeurs digitaux. L'intérêt des missions proposées (29 %), les valeurs et cultures de l'entreprise (28 %), la proximité géographique du poste (26 %) ou l'ambiance de travail (25 %) sont nettement moins déterminants. Le contexte inflationniste justifie cette tendance.
De plus, le secteur du marketing digital attire les nouvelles générations et ces dernières sont particulièrement exigeantes : "Nous leur mettons beaucoup de choses dans la tête en école de commerce et lorsqu'ils arrivent sur le marché du travail, la réalité est quelque peu différente", explique Élodie Lefebvre. Les rémunérations digitales ont pourtant été revues à la hausse ces dernières années. La crise sanitaire, la pénurie de talents et la digitalisation progressive des entreprises expliquent en partie cette hausse (néanmoins jugée insuffisante).
La crise sanitaire a mis en exergue un besoin de flexibilité et cela concerne tout particulièrement les marketeurs digitaux. "Le télétravail est un critère désormais incontournable. Beaucoup de candidats refusent d'aller plus loin sur un poste s'il n'y a pas la possibilité de télétravailler. Perçu comme un avantage du côté des entreprises, le télétravail est devenu la norme pour les candidats", analyse Victor Gacon, également consultant chez Fed Business.
L'enquête montre également la diversité des secteurs d'activité dans lesquels ces professionnels évoluent. Tandis que les services (17 %), l'industrie (12 %) et la grande distribution (10 %) sont ceux qui attirent le plus les marketeurs digitaux, l'étude révèle que plus d'un quart d'entre eux (26 %) évoluent dans plusieurs secteurs en même temps.