Le "multicanal" fait peur, à tort
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Depuis deux années, l'argument économique supplante tous les autres.
Soumises à la pression de la rentabilité, les entreprises rechignent à investir
dans des actions de fidélisation, a fortiori dans le multimédia qui leur semble
par trop hasardeux. « Les annonceurs se retrouvent aujourd'hui coincés par
rapport à leur volonté de fidéliser leur clientèle. Le rendez-vous loupé du CRM
les a sévèrement refroidis », affirme Yann Dacquay (Regenere). Uniteam, agence
spécialiste du secteur banque-assurances, ne compte que deux clients ayant
accepté cette année d'intégrer le SMS à des canaux plus "classiques". Il faut
dire que la logorrhée alimentée par les agences, les consultants et les
fournisseurs de solutions de tous poils, avec son cortège d'expressions aux
allures de concept (customer relationship management, plurimédia, multicanal,
pour ne citer que les moins abscons...), a largement contribué à la
culpabilisation des décideurs. Car, en fait, ce multicanal dont on nous rebat
les oreilles n'est rien d'autre que la prise en compte, dans la palette
d'outils mis à disposition des responsables du marketing et du MD, des
nouvelles technologies. Et, en l'occurrence, de l'e-mail et du SMS. Bref, on
ajoute deux médias à ceux qui existaient déjà de longue date : le mailing
postal, le téléphone, le contact physique. « Le problème de l'e-mail et du SMS,
c'est l'état de l'offre en matière de fichiers. Les clients, pour certains,
sont mûrs. A la limite, pour des actions de conquête, on peut prendre le
risque. Pour la fidélisation, c'est autre chose », affirme Patrick Descharmes,
Dg associé d'Uniteam. Ce qui n'empêche pas d'optimiser les différents modes de
contact en les agençant de manière réfléchie. « La plupart des agences de MD
font du multicanal en mettant des canaux les uns à côté des autres. Or, il faut
faire en sorte que ces canaux se répondent. La condition étant d'utiliser de
manière intégrée les données recueillies au moyen de ces différentes sources »,
résume Yann Dacquay.