Interconnexion sans fausse note à l'Opéra
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L'Opéra National de Paris vend sur ses deux théâtres du Palais Garnier et
de l'Opéra Bastille 800 000 places par saison, dont seulement 25 % par
abonnement. Si les "occasionnels" (un ou deux spectacles par an) constituent
les trois quarts de la clientèle de l'Opéra National de Paris, ils ne réalisent
qu'un tiers de son chiffre d'affaires. Les "fidèles" (six spectacles et plus),
soit seulement 16 % de la clientèle, réalisent, quant à eux, 51 % des recettes
de l'ONP. Au cours de ces cinq dernières saisons, l'Opéra National a procédé à
une nouvelle segmentation de sa clientèle. Cinq catégories ont été retenues :
"amateurs classiques", "amateurs avertis", "amateurs avides", "fous de danse"
et "intellectuels novateurs". Aujourd'hui, plus de 300 000 profils sont ainsi
classifiés dans la base de l'Opéra National de Paris. A l'ONP, le multicanal
répond à une volonté de conquérir une clientèle supplémentaire, mais également
d'optimiser la rentabilité par une meilleure adéquation du mode de contact aux
segments de clientèle. L'intégration du multicanal s'est faite progressivement
: - Saison 1996-97. Deux modes de réservation : la vente par correspondance
deux mois à l'avance, la vente au guichet 14 jours avant. - Saison 1997-98.
Mise en place d'un centre d'appels externalisé chez Atos (repris aujourd'hui
par SNT), qui traite plus de 400 000 appels par an. - Saison 2000-01.
Ouverture de la réservation en ligne, qui rencontre tout de suite un franc
succès auprès du public très urbain et CSP + de l'ONP. - Saison 2001-02.
Ouverture d'une réservation téléphonique interactive (RTI) sur la base d'un
serveur vocal interactif donnant accès à une assistance humaine. « Le système
ayant été agrégé successivement, il n'était pas optimal. Nous avons donc lancé
un appel d'offres, remporté par Prosodie et MGN. En 2002, nous avons ouvert un
nouveau site internet, ainsi qu'un nouveau serveur vocal, et interconnecté tous
les canaux avec le système de billetterie et la base de données », explique
Françoise Roussel, directrice marketing et relation client de l'Opéra National
de Paris. La refonte de son système d'information sera l'étape indispensable à
la finalisation du multicanal. La base de données centrale est alimentée par
quatre sources distinctes : les fichiers extérieurs, les enquêtes clientèle,
les données prospects (demandes de documentation, boutique en ligne, abonnement
aux newsletters) et la billetterie, elle-même alimentée par cinq canaux
(courrier - lecture automatique des documents -, guichet, téléphone, RTI,
Internet).
Nouvelles clientèles et hausse du panier moyen
Les effets sont rapidement constatés : - Conquête de
nouvelles clientèles, en particulier européennes et internationales. 70 % des
clients achetant sur Internet sont de nouveaux clients. - Augmentation du
panier moyen (de 119 euros par client pour la saison 2000-01 à 136 euros sur la
saison 2002-03). - Optimisation de la gestion entre documents papier et
informatique. - Développement des services complémentaires : newsletter avec
promotions ciblées, accès spécifiques aux distributeurs via Extranet, rappels
sur les mobiles trois jours avant le spectacle (plus de 30 % de la base clients
est renseignée en numéros de mobiles). Aujourd'hui, plus de 10 % des places
sont vendues par Internet (et jusqu'à 17 % pour la danse, soit presque autant
que dans les théâtres new-yorkais). Le téléphone représente 12 % des
réservations. La vente par correspondance est le seul canal commercial qui
subit une chute (- 5 %). « Le modèle multicanal nous permet de projeter un
rythme industriel sur une offre, non pas de luxe, mais suffisamment impliquante
et affective pour ses acheteurs pour qu'ils soient en droit d'attendre un
traitement personnalisé », souligne Françoise Roussel.