Rouje, un succès éclatant
Depuis ses débuts il y a quatre ans, la marque de prêt à porter premium Rouje est un véritable modèle de développement 2.0. Retour sur cette success story et sur le parcours atypique de sa créatrice, Jeanne Damas, aux 1,4 million de followers sur Instagram !
Je m'abonnePour Jeanne Damas, tout a commencé avec un Tumbl'r de photos " réalisé de manière totalement désintéressée " en 2006, lorsqu'elle avait 14 ans. Ce blog, sur lequel elle partageait les photos de son quotidien à Paris, de ses looks et de ses voyages portait en lui l'essence de ce qui deviendrait dix ans plus tard la marque Rouje. " Je ne pensais pas créer ma marque de vêtements un jour, indique Jeanne Damas. Pourtant, je réalise avec le recul que j'étais en train de façonner l'identité visuelle et l'ADN de Rouje. "
Rapidement repérée par une agence de mannequins, IMG, elle plonge dans le grand bain de la mode parisienne. " Grâce au mannequinat, j'ai pu rencontrer des créateurs, créer des collections capsules avec des marques et, surtout, me rendre compte de mon goût pour la mode ! "
Au fil des ans, la communauté de " followers " de cette autodidacte, passée de Tumbl'r à Instagram, devient de plus en plus importante. " Ces années m'ont permis de fédérer une grande communauté qui me suivait et qui contenait de potentiels clients ", se satisfait Jeanne Damas, qui, en 2016, franchit le pas et lance la marque Rouje, aidée d'un associé, Jérôme Basselier.
Univers de marque
La marque décolle dès ses débuts. Ses collections plaisent. " Nous créons d'abord pour nous, par rapport à nos envies, à ce qui pourrait nous plaire à nous, à nos amies, à nos mères et nos grand-mères ", commente l'entrepreneure, qui débute avec de la vente en ligne.
Une fois validé son concept, la marque entame sa mue vers le commerce physique avec des corners et des points de vente éphémères. En septembre 2019, une boutique ouvre ses portes dans le quartier de Montorgueil, à Paris, avec un objectif simple : " faire vivre l'univers de la marque ".
Forte de son succès dans le prêt-à-porter, la marque se diversifie et étend sa gamme au maquillage. Autre diversification, plus inattendue : l'ouverture d'un restaurant esprit brasserie à côté de sa boutique. Là encore, l'idée est de donner corps à l'expérience Rouje, de la prolonger. " Cela faisait sens pour moi, car je suis fille de restaurateurs ", justifie Jeanne Damas.
Savoir se défendre
L'entreprise grandit rapidement : de 5 personnes en 2016, l'effectif passe à 40, dont 6 au studio de création.
Rançon de ce succès, l'été dernier, la réputation de Rouje est entachée d'une crise comme les réseaux sociaux savent les attiser. Un site chinois de vente en ligne, AliExpress, propose une robe quasi similaire à l'un de ses modèles, à un prix beaucoup plus bas (ndlr. 12€, vs 180€ pour l'original). La marque est immédiatement accusée de " dropshipping " (forme de e-commerce par laquelle le site vendeur fait livrer le client final directement par son fournisseur).
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" Certains sites copiaient nos vêtements et utilisaient nos photos pour vendre des faux. Nous avons été accusés de dropshipping, alors que c'était de la pure contrefaçon ! ", s'insurge Jeanne Damas, qui a tiré des leçons de ce scandale. " Notre erreur a été de ne pas assez communiquer sur l'intérieur de l'entreprise, notamment sur les 6 personnes qui travaillent au studio de création. "
Autre conséquence : une envie de transparence toujours plus grande vis-à-vis des clientes : " Notre démarche est toujours plus responsable. Nous avons déjà obtenu des certifications pour les tissus, mais nous allons aller plus loin. "
Enfin, cette pépite de la mode parisienne prévoit, pour les années à venir, de renforcer sa présence à l'international. Réflexion est en cours pour savoir comment.
Prêt-à-porter, cosmétiques
Paris (1er)
Jeanne Damas, cofondatrice, 28 ans ; Jérôme Basselier, cofondateur, 51 ans
SAS
Création en 2016
40 salariés
CA 2019 : NC