Pro2c va s'implanter en France
L'outsourceur tunisien compte finaliser à l'automne le rachat d'un important opérateur de centre de contacts en France. Pro2c pourra ainsi proposer une prestation complète aux donneurs d'ordre français et accéder à de nouveaux marchés.
Je m'abonne« Il n’existe pas de développement possible à l’off-shore sans l’in-shore. » Le directeur général de Pro2c, Alain Guettaf en est convaincu. La société, qui fait partie des pionniers de la relation client en Tunisie, annonce ainsi son implantation prochaine en France. L’entreprise finalise actuellement le rachat d’une société qui appartient à un groupe important. Le but ? Disposer de l’offre la plus large possible.
Aujourd’hui, Pro2c n’a pas accès à certains appels d'offres d’entreprises françaises : soit parce qu’il s’agit de marchés publics ; soit parce que certaines ne souhaitent pas travailler à l’off-shore ; ou encore parce que d’autres souhaitent mixer in-shore/off-shore. Des donneurs d'ordres réservent, par exemple, le niveau 1 et 2 à l’étranger, ou raisonnent en pourcentage d’appels entre les deux. C’est en raison de ce même modèle in-shore/off-shore que, début 2011, l’opérateur marocain Outsourcia a acheté le Français AS-Com, et que son compatriote Intelcia Group a acquis, en décembre, Phone Marketing.
Pro2c, qui dispose d’un centre de contacts de 250 positions à Tunis, tire également les conséquences du printemps arabe : les outsourceurs qui avaient des plateformes en France ont pu plus facilement s’adapter aux événements et transférer temporairement une partie de l’activité en France. Même si, lors de la révolution de Jasmin, la Tunisie n’a pas connu d’interruption des communications, les centres de contacts n’ont pu fonctionner à plein régime, en raison notamment du couvre-feu.
Ces perturbations n’ont duré que quelques jours, mais l’évolution de la situation politique a rendu les donneurs d’ordres très prudents. « L’obstacle psychologique est en train de se lever », assure Alain Guettaf. Signe révélateur, une entreprise italienne, qui était en discussion avec Pro2c juste avant la révolution, vient de reprendre contact. Son directeur général se souvient que quelques années auparavant, la Tunisie a vu arriver de grands opérateurs attirés par la ruée vers l’or que représentent, à leurs yeux, les centres d’appels…