RGPD : le monde de la pub appelle Google à mieux communiquer
Dans une lettre ouverte, les organismes professionnels français du monde de la publicité que sont l'UDA, l'UDECAM, le SRI, le GESTE et l'IAB France, appellent Google à régler le problème d'interopérabilité qui a drastiquement coupé les revenus des éditeurs depuis la mise en place du RGPD.
"Accélérer votre calendrier pour rétablir au plus vite une véritable interopérabilité des outils et le fonctionnement pérenne du marché (...) mettre en place un processus permanent de concertation avec les instances professionnelles afin de partager de futures décisions qui impacteraient l'ensemble de vos partenaires". Voici les principales demandes adressées par l'UDA, l'UDECAM, le SRI, le GESTE et l'IAB France dans une lettre ouvert à Google.
Les organismes professionnels du monde de la publicité en France reprochent au géant américain la façon dont il a appliqué "sans concertation", le règlement général sur la protection des données depuis le 25 mai. Une décision qui s'est traduite par "une coupure massive des achats venant de DBM, la DSP de Google", comme nous vous l'expliquions la semaine dernière, et qui a eu "un impact majeur sur les revenus et les coûts d'une grande partie des acteurs", étant donné le poids énorme que la firme fait peser sur l'ensemble de la chaîne technologique publicitaire.
Pour aller plus loin :
GAFA, startup, médias... Une semaine après, quelles réactions au RGPD outre-Atlantique ?
Voici l'intégralité de cette lettre :
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Le Règlement Général sur la Protection des Données, entré en application le 25 mai, constitue une avancée marquante pour les consommateurs européens, en améliorant le contrôle qu'ils exercent sur la collecte et l'utilisation de leurs données personnelles et en renforçant la transparence des entreprises.
Google, comme l'ensemble des acteurs concernés, s'est engagé dans la mise en conformité au nouveau règlement. Pour autant, votre mise en oeuvre de ce Règlement a été subite et sans concertation et a eu un impact majeur sur les revenus et les coûts d'une grande partie des acteurs, à tous les niveaux de la chaîne de valeur publicitaire.
Du fait de votre présence sur toute la chaîne technologique publicitaire et de vos parts de marché -tant au niveau français, qu'européen ou mondial-, les décisions de votre entreprise ont des conséquences significatives du point de vue économique et stratégique pour l'ensemble du secteur : annonceurs, agences, régies, médias et acteurs technologiques. Votre position unique vous confère bien des avantages mais aussi des responsabilités vis-à-vis de ce marché.
Ce qui est en jeu ici, c'est l'économie des médias, déjà soumise à une transition numérique difficile et donc la pluralité, la diversité et la richesse de l'offre de contenus en ligne. L'usage des données raisonnable et respectueux de la vie privée des utilisateurs à des fins éditoriales et publicitaires est un enjeu majeur pour de nombreux éditeurs européens et pour l'accès des citoyens à une offre numérique, gratuite ou payante, de qualité. L'enjeu est aussi celui de la préservation d'une économie numérique publicitaire européenne dynamique et pérenne, créatrice de croissance et d'emplois aujourd'hui et demain, dans laquelle des entreprises de toutes tailles se différencient par l'innovation et bénéficient de conditions de développement stables et équitables.
Or, depuis le vendredi 25 mai, annonceurs, agences, acteurs technologiques, régies et éditeurs médias subissent les conséquences indésirables des nouvelles règles que vous avez imposées à travers les conditions d'utilisation de vos propres outils publicitaires programmatiques et de leur non-interopérabilité avec d'autres acteurs. Ceci a entrainé une coupure massive des achats venant de DBM, votre plateforme technologique d'achat (DSP). Cela a eu pour conséquence de restreindre les possibilités pour les marques d'accéder aux espaces publicitaires des médias de leur choix dans les conditions habituelles et pour les médias et leurs partenaires technologiques de se voir couper d'une partie significative de leurs revenus. Nous sommes attachés à préserver un internet ouvert, transparent, riche et divers, principes que votre entreprise déclare soutenir. Nous relevons en parallèle que Google a indiqué clairement vouloir trouver les solutions pour éliminer les effets collatéraux de ses décisions d'ici à la fin de l'été. Nous appelons votre attention sur le fait que, compte tenu de leur taille, de nombreux acteurs qui ont été atteints par vos décisions ne peuvent attendre plusieurs mois la résolution de cette situation.
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C'est pourquoi les associations signataires de cette lettre vous demandent :
- d'accélérer votre calendrier pour rétablir au plus vite une véritable interopérabilité des outils et le fonctionnement pérenne du marché ;
- de mettre en place un processus permanent de concertation avec les instances professionnelles afin de partager de futures décisions qui impacteraient l'ensemble de vos partenaires
Enfin, nos associations représentatives de l'ensemble du marché, vous informent par la présente qu'elles sollicitent des rendez-vous auprès de l'Autorité de la Concurrence et un rendez-vous auprès du Secrétaire d'Etat chargé du numérique, Monsieur Mounir Mahjoubi, afin de partager les conséquences d'une telle dépendance technologique et d'alerter sur les effets collatéraux de votre interprétation du Règlement. Nos associations se tiennent à la disposition de vos équipes pour échanger de façon constructive et ouverte sur les moyens de remédier au plus vite à la situation actuelle dans le respect des intérêts de tous.
UDA - UDECAM - SRI - GESTE - IAB FRANCE
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