DossierLe comportement des consommateurs
Considéré auparavant comme une simple "cible marketing", le consommateur a pris un tout autre statut au fil des dernières années. Informé, exigeant, décodant les discours, n'hésitant pas à utiliser tous les moyens technologiques à sa disposition pour faire entendre sa voix..., il a inversé les rapports et mène le jeu face aux entreprises. Le tout sur fond de nouvelles préoccupations, qu'elles soient éthiques ou liées à la conjoncture économique. Synthèse de ces mouvements qui affectent en profondeur le marketing de ce début de siècle.

Sommaire
1 Glossaire
Pour comprendre les termes les plus usités lorsque l'on évoque le consommateur d'aujourd'hui.
Impulse purchase, impulse buying. Achat non prémédité avant d'entrer dans le point de vente et réalisé à la vue de l'article ou de ses conditions de vente (prix, promotion, quantités limitées, modalités de paiement…). Il s'est considérablement développé avec l'essor de la distribution en libre-service. « Ces achats sont par définition plus spontanés, moins contrôlés, plus émotionnels que rationnels et s'accompagnent pratiquement toujours de commentaires affectifs » observent Christian Derbaix et Michel Tuan Pham. Le temps consacré à l'achat, ou en tout cas celui consacré au processus de décision, est en général beaucoup plus court que pour un achat raisonné ou tout au moins prémédité. « L'achat impulsif renvoie à des expériences variées en termes de motivations, de processus de réponse du consommateur mais aussi d'évaluation des conséquences d'un tel achat. Le désir lié à l'impulsion découle de l'état affectif du consommateur à un moment donné, dans une situation donnée, mais risque alors de disparaître avec cet état, ou bien peut provenir d'une exceptionnelle adéquation entre les désirs et besoins d'un consommateur et le potentiel émotionnel, expérientiel et symbolique d'un produit ; dans ce dernier cas l'impulsion ne cessera qu'avec l'achat », précisent Annie Bonnefont et Magali Giraud.
Manière d'être, d'agir et de réagir d'un consommateur directement accessible à l'observation extérieure. Caractéristique de l'action et de la réaction d'un consommateur face à une situation particulière, en fonction d'un environnement physique et psychologique particulier, le comportement peut être influencé par de nombreux stimuli (type de produit, attitude et degré d'implication du consommateur, situation d'achat, groupes d'influence et leaders d'opinion, effet de mode…), le plus souvent variables d'un individu à l'autre. Il exprime ce que les individus font, par opposition à ce qu'ils disent ou même disent qu'ils font. « La stimulation de la demande dépasse l'idée naïve de satisfaction des besoins au sens strict, décriée par certains. L'analyse du comportement du consommateur cherche à identifier les déterminants de ce comportement (besoins, motivations, attentes, critères de choix, etc.) en vue de permettre à l'entreprise de s'y adapter ou de les influencer dans une vision concurrentielle. On se situe dans une perspective dynamique », explique Bernard Pras.
Déclinaison du marketing reposant sur l'identification et le ciblage de générations particulières. Bien que la variable « âge » soit prise en considération, il ne faut pas confondre la démarche du marketing générationnel avec celle qui consisterait à pratiquer une segmentation démographique. Une classe d'âge comporte une moyenne fixe. Alors qu'une génération comporte une moyenne qui évolue dans le temps. S'il fallait considérer une variable chronologique, ce ne serait pas l'âge de l'individu, mais son année de naissance. Dans ces conditions, une génération réunit des individus qui ont sensiblement le même âge et qui partagent majoritairement les mêmes centres d'intérêt, les mêmes expériences, les mêmes manières de penser, les mêmes valeurs sociétales… L'étude de la génération (Boomers, Xers, Yers, Matures…) comme variable marketing discriminante remonte aux années 1960 avec les travaux Daniel Yankelovich. L'approche est définitivement admise comme pertinente lors de la parution du livre de J. Walker Smith et Ann Curlman du cabinet Yankelovich Partners Inc., Rocking the Ages, en 1997. On parlera alors de marketing « transgénérationnel » d'une marque lorsque celle-ci cherche à atteindre indifféremment plusieurs générations. Benoît Heilbrunn explique à ce sujet que : « Les marques transgénérationnelles jouent donc un rôle symbolique majeur d'inversion des rapports d'autorité (et donc de pouvoir) entre les générations. Ainsi, par leur rôle d'éducation à l'autonomisation des enfants qui font de ces derniers des ambassadeurs efficaces, de telles marques modifient les structures hiérarchiques et les

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