La blockchain est-elle le remède miracle au marketing?
Le marketing fait face à des défis qui menacent son développement, parmi lesquels les faux influenceurs, la difficulté d'authentification ou encore des transactions fastidieuses, voire frauduleuses. La blockchain, virage ou mirage ? Décryptage.
Née en 2008 de l'avènement du bitcoin, première monnaie virtuelle décentralisée, la blockchain passionne pour son potentiel à faire émerger un environnement de confiance entre les marques. Si son influence demeure encore incertaine, il est à noter que la technologie repose sur la gestion d'une liste d'enregistrements, certifiée et protégée contre la falsification, et basée sur un système de confiance en peer-to-peer : "La blockchain qui se veut décentralisée, transparente, lisible par les parties prenantes, est demain une réponse à ceux qui introduisent du "faux " dans les registres, car il est possible, par la blockchain, de remonter dans l'historique et de savoir qui a saisi de fausses données", résume Clément Jeanneau, cofondateur de Blockchain Partner, société de conseil sur les technologies blockchain. Certains grands groupes, comme Thales, Accenture, Microsoft ou HSBC, ont à titre d'exemple piloté un processus de blockchain à des fins de traçabilité (historique du parcours d'un produit, par exemple) et d'authentification (du contenu numérique, notamment), contribuant à la maturité de cette tendance.
Contrecarrer la fraude
Combattre l'industrie de la fraude publicitaire qui pèse plus de 7 milliards de dollars dans le monde, est l'une des réponses que peut apporter la blockchain : "La blockchain advertising permet de supprimer certains intermédiaires entre l'annonceur et l'éditeur, témoigne Emilien Ercolani, PDG d'Omniow, société de conseil spécialisée en blockchain. Prenons un exemple : je suis un annonceur qui réalise des dépenses publicitaires et je veux être certain que la somme soit utilisée à 100% pour la diffusion, et me permette surtout d'accéder aux vraies données sur l'impact de ma publicité auprès du public visé. La blockchain présente de nombreux atouts pour répondre à ce défi, qu'ils soient en termes de traçabilité, de transparence ou de contrôle sur les impressions et le paiement. Cette technologie est vraisemblablement le meilleur moyen de désintermédier certains process existants et, par extension, de réduire l'opacité qui règne dans le milieu de la publicité numérique".
Des cas d'usages qui se multiplient
Pour les acteurs de la grande distribution, la blockchain permet de renforcer la traçabilité et la sécurité de la chaîne d'approvisionnement. Une aubaine dont s'est saisi Carrefour, qui pour garantir aux consommateurs la traçabilité des produits et la transparence de la filière, a déployé la technologique blockchain à la poularde fermière d'Auvergne et aux oranges Filière Qualité Carrefour. Grâce à un QR code apposé sur l'emballage, le consommateur peut accéder à une interface dans laquelle de nombreux éléments sur la vie du produit sont martelés : lieu de naissance, de production, mode d'élevage, label... Pour les oranges FQC, le consommateur peut découvrir depuis janvier 2019 les informations relatives aux pratiques de culture, de récolte, aux zones de production etc.
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Les technologies fondées sur la blockchain permettent également d'exclure les biens de contrefaçon. Par cette solution, Usave.io garantit une origine sûre et traçable de l'or éthique et respectueux de l'environnement à mesure qu'il progresse dans la chaîne d'approvisionnement : "Par cet outil, c'est la garantie que l'extraction de l'or a été réalisée dans des conditions légales et saines, en plus de s'assurer de la bonne conduite de la mine d'or au coffre sécurisée à Monaco", assure Emilien Ercolani d'Omniow, qui a travaillé avec Usave.io sur ce projet. Seul revers de la médaille d'une solution blockchain : son premier prix tourne autour des 30 000 euros.
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