Publicité TV : un nouveau référentiel carbone pour réduire l'empreinte
L'Alliance des Médias TV & Video (ADMTV) vient de sortir le lundi 7 avril la deuxième version de son référentiel carbone pour la publicité télévisée. Il s'agit d'une nouvelle version enrichie et adaptée aux évolutions du paysage audiovisuel, afin d'obtenir une vision sur la quantification et la réduction de l'empreinte environnementale du secteur publicitaire.

Deux ans après le lancement de sa première version, le "TV AD Carbon Framework" fait peau neuve avec une méthodologie affinée. Cette nouvelle mouture prend désormais en compte l'évolution des mesures d'audience de Médiamétrie ainsi que l'impact croissant des téléviseurs connectés de nouvelle génération sur la consommation audiovisuelle.
L'une des innovations majeures de cette V2 réside dans l'intégration d'une modélisation spécifique pour la TV segmentée, un format publicitaire en pleine expansion qui permet de diffuser des messages ciblés à différents foyers regardant le même programme. Selon les données de l'AFMM (Association Française du Multimédia Mobile), ce segment a connu une croissance de 42 % en 2024, représentant désormais près de 8 % des investissements publicitaires télévisuels en France.
Une approche transversale et harmonisée
L'ADMTV a particulièrement veillé à la compatibilité de son référentiel avec les autres initiatives du secteur. Cette harmonisation s'articule notamment avec le Digital Carbon Framework développé par le SRI (Syndicat des Régies Internet) et l'Alliance Digitale, ainsi qu'avec le méta-référentiel One Frame de l'Union des Marques.
D'après une étude publiée en mars dernier par l'Observatoire de la publicité responsable, près de 68 % des annonceurs considèrent désormais l'impact environnemental comme un critère déterminant dans leurs stratégies médias, contre seulement 41 % en 2022. Cette évolution témoigne d'une prise de conscience accélérée du secteur.
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La télévision affirme son efficience carbone
Un aspect particulièrement intéressant du nouveau référentiel est l'introduction d'une métrique de comparaison basée sur la seconde vue par contact. Selon les données communiquées par l'ADMTV, cette approche démontrerait que la télévision linéaire et la BVOD (Broadcast Video On Demand) seraient 2 à 3 fois moins émissives que les campagnes vidéos digitales classiques.
Ces résultats rejoignent les conclusions d'une étude internationale publiée en février dernier par ThinkTV Australia, qui estimait l'empreinte carbone moyenne d'une impression publicitaire télévisée à 0,41g CO2 contre 1,57g CO2, pour une impression vidéo sur les plateformes sociales.
Impact sur l'écosystème publicitaire
Pour Sophie Roosen, Directrice Marque & Impact de l'Union des marques, "Avoir une mesure précise de l'empreinte carbone des campagnes de communication est un enjeu crucial pour les marques". Cette perspective est partagée par les acteurs du marché, comme l'atteste le dernier baromètre EcoFolio-Média qui révèle que 76 % des directeurs marketing interrogés prévoient d'intégrer des critères environnementaux dans leur processus de sélection des régies publicitaires d'ici 2026.
Antoine Ganne, Délégué Général de l'ADMTV, insiste sur la dimension stratégique de cette initiative : "Nous répondons à une attente forte des annonceurs et agences : disposer de données précises et de méthodologies rigoureuses pour accélérer leur transition écologique."
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