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Les Français friands de mode locale et durable?

A l'occasion de la Fashion Revolution Week, Max Havelaar France, en lien avec d'autres ONG, a réalisé un sondage via Opinion Way auprès des Français. Près de 60% se disent prêts à boycotter une marque qui ne produit pas de vêtements équitables.

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Les Français friands de mode locale et durable?
© Alberto Grosescu

L'industrie textile est particulièrement touchée par la par la pandémie : baisse sans précédent du chiffre d'affaires, fermeture de nombreux points de vente, annulations de commandes à la dernière minute. Cette situation n'a fait qu'augmenter la précarité des travailleurs et des travailleuses de l'amont, ceci dans un secteur archétype de la fragmentation des chaînes de production, de la maltraitance des salarié-es, de la pollution chimique et du manque traçabilité et de transparence.

Identifier des solutions concrètes pour améliorer les conditions de revenus, de vie et de travail de ces milliers de salariés est un enjeu clé. C'est pourquoi, à l'occasion de la Fashion Revolution Week qui se tient cette année du 19 au 25 avril 2021, Max Havelaar France, en lien avec des ONG, souhaite mettre un coup de projecteur sur cette urgence sociale. Le but est de dresser l'état des lieux des solutions opérationnelles afin d'y répondre. Cette urgence répond aussi aux attentes des Français qui expriment pour la plupart une prise de conscience, accélérée par la crise et attendent que les entreprises se mobilisent. En effet, 60% d'entre eux se disent prêts à boycotter une marque qui ne produit pas de vêtements équitables.

Après une crise sanitaire, les Français veulent davantage de vêtements locaux et durables

Selon un sondage inédit Opinion Way pour Max Havelaar France, les Français souhaitent se mobiliser pour des achats textiles plus responsables. Le premier critère retenu parmi les thématiques de l'achat concerne les conditions des ouvriers du textile, pour 58% des Français dont :

- 31% insistent sur le respect des conditions de travail (santé, sécurité, droits sociaux).

- 34% font de la fabrication sans recours au travail des enfants une priorité.

- 1 Français sur 5 sont pour permettre un salaire digne.

Viennent ensuite la provenance (made in France pour 40% des Français et fabriqué en Europe pour 21% des personnes interrogés) et les enjeux environnementaux : moins d'ajouts possibles de produits de produits chimiques pour 30% des sondés et une composition de matières premières durables pour 27% d'entre eux.

En résumé, les Français attendent donc que les acteurs de la filière se mobilisent sur l'enjeu social. Et cette attente est forte : en effet 60% des Français sont prêts à boycotter une marque ne produisant pas de vêtements équitables. En premier lieu dans les grandes enseignes de mode (22%) et les marques de grande distribution (16%).

Les Français se disent même prêts à faire des efforts pour faire avancer un secteur encore très peu responsable. Pour cela ils se voient :

- Acheter moins souvent (75%).

- Changer d'enseignes ou de sites de vente en ligne (67%).

- Payer un peu plus cher (55%).

- Se rendre dans un magasin spécialisé même s'il n'est plus loin de son domicile (51%).

Pour les aider dans leur choix, 42% des Français voudraient rendre obligatoire en étiquetage environnemental et social. 1 sondé sur 3 plébiscite d'ailleurs la présence d'un label indépendant.

Appel pour un nouveau " Fashion Pact " qui devrait intégrer autant le social que l'environnemental, et proposer des solutions concrètes pour le secteur

Le mouvement Fairtrade/ Max Havelaar a créé en 2016une certification innovante sans équivalent pour l'ensemble de la chaîne de transformation du textile. Ce cahier des charges intègre les questions du droit du travail et de rémunération, mais aussi de sécurité au travail et les enjeux environnementaux. Il s'agit du premier standard international exigeant un salaire vital pour les travailleurs.ses avec un délai contraignant (6 ans) qui impose aux marques d'être contractuellement responsables. Ce projet a été retenu comme innovant lors du 35e Forum de Paris pour la Paix, il s'agit maintenant de le mettre en place.

L'engagement unilatéral des entreprises n'étant pas suffisant, il faut aussi qu'il soit encadré par les pouvoirs publics et les ONG pour éviter la valorisation de " passagers clandestins ". Ce Pacte permettra le déploiement conjoint de toutes les initiatives volontaires des entreprises.


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