Keedn veut réinventer l'expérience de sondage marketing
En mettant l'accent sur le recrutement ad hoc des répondants et en limitant le nombre de questions auxquels ils sont soumis, la jeune pousse française ambitionne d'améliorer la fiabilité des sondages marketing.
Je m'abonneC'est l'un des premiers résultats à la requête Google "comment gagner de l'argent facilement". Denis Pilato, co-fondateur de la société d'études Keedn, en est persuadé : "recourir à des panels de votants rémunérés n'est pas la bonne solution pour assurer la fiabilité des sondages en ligne". Pour preuve, il avance le cas du Brexit : "si les instituts d'études ne sont pas parvenus à prédire l'issue du référendum britannique, alors qu'en est-il pour un simple sondage marketing ?". Co-fondateur et directeur associé de l'agence de communication Care (racheté par Change en 2014), il se lance en 2016 avec son directeur commercial de l'époque Julien Beltran dans une quête d'un an pour "comprendre comment construire LE bon questionnaire". La solution, du nom de Keedn, est d'abord lancée en mai 2016, avant d'être retravaillée pour trouver un modèle rentable.
Keedn, "la photo de l'opinion réelle"
Partant du constat que le système de panélistes rémunérés dessert les études marketing, la start-up mise sur le recrutement de répondants ad hoc afin d'"aller à la rencontre de cibles précises, renouvelées à chaque sondage". L'acquisition de votants, monétisée sur la base d'un euro par répondant simple pour le client final, est en effet "le coeur de la machine et la valeur ajoutée de Keedn". 500 à 1000 individus sont sollicités en moyenne pour une étude. Leur recrutement s'opère grâce à l'intégration des sondages marketing dans des espaces publicitaires de médias en ligne et sur les réseaux sociaux. Ces annonces invitent les internautes à répondre à des questionnaires généralistes imagés sur des thématiques lifestyle (le sport, par exemple) hébergés sur la plateforme Keedn, fruit d'un algorithme propriétaire, et dans lesquels sont intégrés 1 à 3 questions marketing maximum, suivant le mode d'étude choisi. C'est là l'autre force de la solution d'étude selon Denis Pilato : "on alterne les questions marketing et lifestyle afin d'offrir une vraie expérience de sondage, Keedn permet de prendre une photo de l'opinion réelle de 'vrais' gens sur une thématique qui les intéresse".
Il faut entre 24 et 72 heures à Keedn, suivant la complexité de la cible, pour livrer les résultats des insights consommateurs, tests de packaging, lancements de produits, en bref un sondage sous forme de "une validation business pour les annonceurs". Ces derniers ? Autant des "gros annonceurs" tels que Coca-Cola, son premier client, ou plus récemment Teisseire, car la jeune pousse propose une offre sur-mesure à partir de 2000 euros HT qui comprend l'accompagnement dans le ciblage des répondants, la réalisation de visuels en studio, et l'analyse de résultats par deux consultants directeurs d'études. Mais "Keedn a également ouvert le marché des études aux PME et start-up", à l'instar des produits alimentaires pour bébé Yooji, grâce à son offre automatisée commercialisée à partir de 450 euros HT. Aujourd'hui, la société réfléchit à son développement à l'international, ayant déjà signé il y a quelques semaines un contrat portant sur cinq pays européens, mais aussi du côté des questions ouvertes.