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La blockchain : pour quels bénéfices ?

Publié par Thomas Loisel le

La blockchain entretient la confiance de toutes les parties prenantes, en permettant de partager des informations, et d'effectuer des transactions de façon sécurisée grâce à une gouvernance décentralisée. Une transparence dont nombre de marques s'emparent.

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IBM Food Trust, la plateforme de traçabilité alimentaire

Face aux enjeux de traçabilité et de qualité dans le secteur agroalimentaire est née la plateforme IBM Food Trust en fin d'année 2018. "L'objectif est de valoriser les filières, de restaurer la confiance entre consommateurs et grandes marques, autour d'une plateforme emblématique. Aujourd'hui, cette restauration de la confiance est possible grâce à la technologie blockchain", appuie Luca Comparini, responsable blockchain chez IBM. La genèse de cette plateforme remonte à deux ans, lors des premières initiatives de Walmart pour suivre en temps réel les données sur les produits : "Rapidement, l'objectif était de collecter toutes les informations de la mangue et de connaître tous ses parcours. Avec une dizaine d'acteurs, nous avons ensuite construit cette plateforme IBM Food Trust en la commercialisant en octobre 2018. Désormais, c'est plus de 190 acteurs (Unilever, Nestlé, Carrefour, etc.) qui ont rejoint la plateforme", poursuit l'expert blockchain chez IBM.

Carrefour a décidé de doter l'ensemble de ses Filières Qualité Carrefour (FQC) de la blockchain d'ici 2022 pour garantir la traçabilité de ses produits et aboutir à un standard mondial de traçabilité alimentaire entre les maillons de la chaîne depuis le producteur jusqu'aux canaux de vente. Chez l'enseigne de grande distribution française, cette identification sur la plateforme IBM Food Trust s'inscrit dans la démarche Act for Food. "C'est une nouvelle étape dans le déploiement de Act For Food, notre programme mondial d'actions concrètes en faveur de la transition alimentaire pour tous", commente Laurent Vallée, secrétaire général du groupe Carrefour. Grâce au QR code apposé sur l'emballage du produit (vendu dans les magasins Carrefour en France), un consommateur pourra accéder, via son smartphone sur une plateforme sécurisée, à des informations relatives à la chaîne d'approvisionnement de production, comme les variétés de pommes de terre utilisées, les dates et le lieu de fabrication, des informations sur le contrôle qualité, ou les lieux et dates de stockage avant la mise en rayon. Les bénéfices de la blockchain appliquée aux filières alimentaires sont multiples : pour les consommateurs, elle répond à un besoin de transparence de plus en plus grand. Pour les éleveurs, elle leur permet de valoriser leur production et leur savoir-faire. Et enfin pour l'enseigne, elle permet de partager avec tous ses partenaires une base de données sécurisée et de garantir aux clients une sécurité alimentaire renforcée .

Des diplômes authentifiés

Particulièrement économique - plus besoin d'impression papier - et infalsifiable, la blockchain est la solution idoine pour la délivrance et l'authentification des diplômes, avec une solution pérenne fondée sur des logiciels libres. L'école supérieure d'ingénieurs Léonard-de-Vinci (ESILV) a franchi ce cap en 2016 en délivrant le diplôme d'ingénieur par la blockchain. Une singularité qui s'inscrit dans une démarche forte nouée avec la blockchain, ce sujet étant une matière à part entière à l'établissement parisien, qui forme des ingénieurs notamment dans les domaines de l'informatique et de la finance. Pour promouvoir cette spécialité, l'ESILV a lancé une certification par la blockchain de ses diplômes en partenariat avec la société Paymium. Les rendre infalsifiables et facilement vérifiables est désormais une feuille de route bien installée. "L'intérêt est double : c'est de s'assurer vis-à-vis des employeurs la preuve du diplôme et de permettre à l'étudiant d'avoir un support très professionnel", précise Cyril Grunspan, responsable majeure ingénierie financière à l'ESILV. Ce protocole permet à chacun, sans autorisation ou contrat préalable, de coopérer sur internet avec les autres participants pour stocker et mettre à jour cette base de données, dite blockchain. Concrètement, un diplôme blockchain est très simple à obtenir. "Le site diploma.report créé par Paymium offre à chaque étudiant un espace pour retrouver tous ses documents administratifs. C'est un espace confortable pour l'étudiant où il retrouve facilement ses pièces importantes, assure Cyril Grunspan. Les sites de l'ESILV et diploma.report peuvent se faire attaquer, mais même cela serait sans conséquence pour l'étudiant. La blockchain du bitcoin, elle, étant en pratique infalsifiable, l'étudiant aurait toujours la possibilité de prouver sa bonne foi".

Moyen de paiement

Lors de la Paris Retail Week 2019, Global POS, éditrice de la plateforme de paiement Easy2Play, a annoncé intégrer les paiements en bitcoins dans de nombreuses enseignes au premier trimestre 2020. "Ce sera le premier wallet pour payer en crypto-monnaie dans plus de 40 enseignes et 25 000 points de vente, dont Sephora, Decathlon et Maisons du Monde. La solution s'inscrit dans le cadre légal défini par la France pour la loi Pacte. Dans cette optique, le fonctionnement classique des marques, qui accepteront le module dans leurs points de vente, ne sera pas impacté puisque les plateformes d'échange seront en charge de la conversion des bitcoins en euros", éclaire Stéphane Djiane, CEO et fondateur de Global POS.

Le module, développé par Global POS, est soutenu par divers partenaires technologiques (ekino, Octo Technology) et sectoriels (Smartchain, Havas Blockchain, Fidal). "C'est une étape symbolique dans l'évolution des moyens de paiement en France. Cependant, plus qu'un symbole, ce que nous apportons à 25 000 points de vente, c'est la possibilité de rentrer sans risque dans l'économie 3.0. Si dans un premier temps, le service que nous proposons ne permettra de dépenser que des bitcoins, l'objectif est d'ouvrir la solution à d'autres crypto-monnaies dans le futur", ajoute Stéphane Djiane. Alors que 7 % des Français détiennent des crypto-monnaies et que 35 % des millennials en Europe souhaitent utiliser ce moyen de paiement, cet outil offre plusieurs avantages pour les retailers : "Ils pourront parler avec des tranches d'âges plus faciles à communiquer, le coût de transaction est de 0 et cela permet de développer de nouvelles relations commerciales autour de la crypto-monnaie. C'est en clair un livre ouvert de transparence". Un résumé des apports de la blockchain.

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