"Voilà", la plateforme événementielle d'Orange et de Publicis est "live"
Orange et Publicis Groupe annoncent la création d'une joint-venture de tech événementielle, que les deux acteurs espèrent voir se muer, d'ici 2024, en la première licorne du secteur. Son nom : Voilà.
Je m'abonneEt voilà ! Orange et Publicis annoncent, le 21 mars, le lancement officiel de "Voilà", plateforme événementielle d'organisation de lives en distanciel. Plus qu'un outil, la plateforme cloud est une start-up dont le capital de quelque 20 millions d'euros a été abondé, à parts égales, par le groupe de télécommunication Orange et l'agence de communication Publicis Groupe. Avec une ambition forte : devenir la première licorne de la tech événementielle en France d'ici 2024. Voilà, "c'est la rencontre du géomètre et du saltimbanque", s'amuse Stéphane Richard, président-directeur général d'Orange. "Orange possède la maîtrise des outils technologiques – la plateformisation – et Publicis, le savoir-faire de l'événementiel. C'est le bon cocktail." Le projet a d'ailleurs tout de suite plu à Maurice Lévy, président du Conseil de surveillance de Publicis Groupe : "L'événement est la pointe la plus acérée de la communication : c'est là que se manifeste de manière la plus visible et forte, la dimension émotionnelle. Si nous savons nous servir des écrans et des visio depuis longtemps, il manquait encore le lien - l'interaction - et c'est ce que nous avons voulu créer avec ce projet."
Voilà mise sur "la flexibilité et la qualité"
Conçue dans un contexte de Covid-19 qui a impulsé l'émergence de solutions alternatives à l'organisation d'événements physiques, la plateforme digitale permet de réunir, en marque blanche, notamment pour des marques ou des salons (à l'instar de VivaTech ou du Festival de Cannes), jusqu'à 100 000 participants en direct, dans tous les pays. Pour organiser des webinars, le lancement d'un produit, une conférence, des événements en interne ou une présentation presse, par exemple. Avec la promesse de trois atouts majeurs : la qualité, la souplesse et la gestion de la chaîne de valeur de A à Z.
"Nous avons décidé d'être très radicaux en arrêtant de faire du digital le miroir du réel, en assumant les différences, commente François Bitouzet, directeur général de Publicis Live et co-fondateur de Voilà. Nous avons donc travaillé le live digital pour lui donner de la force. La plateforme mise sur la qualité avec du Full HD et une latence très basse à 4 secondes, explique-t-il en précisant les fonctionnalités : ainsi, un dispositif d'"overlay" (superposition) permet d'ajouter, "au-dessus" de la vidéo la possibilité d'un chat, d'un sondage ou l'envoi d'émoji ; et une fonction d'"extended screen" offre au participant la possibilité de regarder la vidéo sur un grand écran tout en interagissant (chat, questions-réponses et réaction en émoji) sur mobile, après le scan d'un QR Code. De quoi adresser les usages toujours plus mobiles.
"Ces fonctionnalités permettent de rester immergé dans le dispositif de live et d'apporter du confort", ajoute François Bitouzet. L'immersion est aussi rendue possible par le développement en interne d'un outil baptisé "Cloud Mixer" via lequel les organisateurs du live peuvent ajouter à un flux vidéo, des images, un autre flux vidéo ou, même, de la 3D pour visualiser, à distance, un objet dans toutes ses dimensions. "Nous sommes prêts pour le metaverse", glisse le co-fondateur de Voilà.
Enfin, la plateforme gère la chaîne de valeur de A à Z, via un back office, soit l'envoi des invitations au nom de l'organisateur, la conception du site Web dédié à l'événement (personnalisé pour chacune des marques), la gestion du replay et le monitoring des audiences. Histoire de simplifier la complexité de la chaîne de valeur - la plateforme est bien sûr accessible en SaaS.
Objectif : licorne... et 30 millions de CA
Le projet "Voilà" a démarré en 2020, en mode intrapreneurial. 31 personnes, collaborateurs d'Orange et de Publicis, se sont autosaisies de la problématique de l'événementiel et ont travaillé à ce projet, avant de quitter leur groupe respectif pour lancer la start-up. "Les équipes se composent de 31 personnes, dont 30 % de femmes. 65 % vivent à Paris et 35 % en Bretagne", précise François Bitouzet. L'objectif de Voilà est de devenir une licorne d'ici 2024 en France, en réalisant plus de 30 millions de chiffre d'affaires et un marché adressé en France de plus de 10 %. Son nom, Voilà, "un mot français que tout le monde comprend dans le monde" devrait l'aider à se faire connaître à l'international.
En 2021, la plateforme a été testée en "mode friends and family pour proposer un produit qui fonctionne, robuste et efficace", complète le cofondateur de Voilà. 40 événements ont d'ores et déjà été organisés, pour Orange et Publicis, mais aussi de grands groupes du luxe. Pour 2022, Voilà annonce la signature d'un partenariat avec le Palais du Festival de Cannes. Le ticket d'entrée pour l'utilisation de la plateforme est inférieur à 5 000 euros, auquel s'ajoute un supplément en fonction du nombre de participants et du temps passé, mais aussi de la couche technique demandée (émoji, par exemple).