Vinted, l'histoire d'une ascension fulgurante
Créée en 2008, Vinted, la marque lituanienne qui a réinventé la vente d'occasion sur le marché de l'habillement, a souhaité, pour la première fois, prendre la parole pour dévoiler les recettes de son succès.
C'est une success story. Fondée en 2008 en Lituanie et arrivée en France en 2013, la plateforme fédère aujourd'hui 23 millions de membres, dont 10 millions en France. En permettant la revente, simple et rapide de vêtements et accessoires qui ont déjà été portés, Vinted a réussi à attirer des générations en quête de nouveaux modes de fonctionnement. Pièces vintages ou plus modernes, on en trouve pour tous les goûts et à tous les prix. Et pourtant Vinted a connu quelques soubresauts.
Un - nouveau - modèle économique payant
«Après la création de Vinted par deux cofondateurs lituaniens, la plateforme commençait à se faire un nom mais malgré plusieurs levées de fonds d'un montant total de 50 millions d'euros en 2015, elle était en difficulté», assure Natacha Blanchard, directrice RP chez Vinted et porte-parole France. Alors que l'entreprise bat de l'aile, l'implication de Thomas Plantenga, l'un des actionnaires de l'époque et aujourd'hui p-dg de Vinted, donne un nouveau souffle en 2015. Comment ? En fermant tous les bureaux européens, en centralisant le siège à Vilnius avec une antenne à Berlin, à Prague et à Varsovie et surtout, nerf de la guerre, en rendant l'utilisation gratuite pour tous les vendeurs. «Depuis 2015, le service est gratuit pour les vendeurs et l'acheteur s'acquitte d'une commission de 70 centimes plus 5 % du prix d'achat de l'article», poursuit-elle.
La TV et le bouche-à-oreille comme relais
Sans budget marketing alloué, Vinted capitalise sur une présence massive en TV. En lançant des nouvelles campagnes tous les trois mois, la plateforme gagne en notoriété et le bouche-à-oreille fait le reste : «Nous réalisons des nouveaux scripts pour réaliser des spots différents. Nous misons beaucoup sur ce média pour accentuer notre notoriété», relève Natacha Blanchard. Avec également une présence en digitale - sur les réseaux sociaux -, des campagnes OOH, Vinted est en plein boom. Sa croissance en atteste : «Nous sommes sur une multiplication par 3 du volume de transactions entre juin 2018 et juin 2019. 1 milliard d'euros de transactions seront effectués à l'international sur Vinted en 2019 et intégralement reversées aux vendeurs», avance-t-elle.
Le secret de ce succès pour faire de cette start-up le premier vide-dressing en ligne sur le Vieux Continent ? Une utilisation de l'application ultra-simple, près de 100 millions de produits disponibles sur l'ensemble des plateformes en Europe, traversée par le boom de l'économie circulaire et une conscience environnementale grandissante. «Depuis 2018, nous avons ajouté une nouvelle corde à notre arc en internationalisant les plateformes avec pour le moment cinq pays concernés : les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne et la France», renchérit la directrice RP chez Vinted
Faire de la seconde main un réflexe
Désormais, acheter des vêtements d'occasion n'a plus rien de ringard, le phénomène est même devenu "branché". Se concentrant actuellement sur le marché européen - le marché des États-Unis étant peu actif - avec 11 pays, Vinted a de grandes ambitions : «En interne, nous serons 500 collaborateurs à horizon 2020 contre 300 aujourd'hui. Nos objectifs sont de mettre en avant la diversité de nos produits, de raccrocher tous les pays afin qu'un acheteur puisse acheter un produit partout en Europe», note Natacha Blanchard. Dernier volet, tenter de séduire toutes les cibles et pas uniquement les femmes 18-35 ans et la catégorie enfants qui représente 30% des articles. En 2019, selon la plateforme, environ 40 millions d'articles de mode de seconde main seront vendus et achetés en France sur Vinted.
[Tribune] Le marché d'occasion, une opportunité pour les marques?
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