Halal : pour un organisme de certification unique
D'après les résultats de la nouvelle enquête Solis, les consommateurs sont favorables à une harmonisation de la certification et déclarent être insuffisamment informés sur le sujet.
Solis, cabinet spécialisé dans les études marketing, publie les résultats de sa dernière enquête sur le marché du halal (*). Cette enquête a été conduite auprès des populations originaires du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) vivant en Île-de-France sur les thèmes suivants : les comportements d’achat des produits halal (type de produits achetés, lieux d’achat, notoriété / marques achetées, intention d’achat…). Le degré de connaissance et les attentes sur la certification halal (notoriété et degré de confiance dans les principaux organismes de certification halal, facteurs influant sur l’acte d’achat…). Les sources d’information en matière d’actualité sur l’islam, la pratique de la religion et la connaissance sur des affaires récentes de “cross-contamination” (**).
La croissance importante de ce marché au cours des trois dernières années a conduit à une forte exposition des consommateurs à cet univers de produits à la fois sur les lieux de vente et à travers la publicité commerciale des marques mais également dans les grands médias qui ont fait largement écho à l’actualité de ce marché.
Les récentes polémiques relatives à la réputation halal de certaines marques, la suspicion sur le respect du rituel religieux lors de l’abattage avec notamment les débats récurrents autour de l’électronarcose et l’étourdissement conduisent les consommateurs à s’interroger sur les procédures d’abattage et la traçabilité de la production.
Face à ces questions, une majorité (50,3 %) se déclare insuffisamment informée avec néanmoins une proportion importante (43,1 %) qui estime être au contraire suffisamment informée, sachant qu’une faible proportion de personnes (6,5 %) ne se prononce pas sur le sujet.
La mention “halal”, en arabe ou en français, figurant sur les produits constitue pour 67 % des sondés, le principal facteur d’assurance de la réputation halal. Cette indication est une condition à minima pour informer le consommateur et influencer son achat. Il faut lui rajouter deux facteurs complémentaires : la légitimation par une personne morale (l’organisme de certification) et / ou une personne physique (le commerçant musulman).
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Le marché compte aujourd’hui plusieurs dizaines d’organismes ou d’associations - dont une grande partie reste méconnue des consommateurs - délivrant une certification sur la réputation halal de la viande ou des produits élaborés (charcuterie, plats cuisinés, aides culinaires, sauces, soupes…).
Face à cette offre, identifiée notamment à travers les tampons sur l’emballage des produits, une large majorité des acheteurs (62,9 %) se déclare favorable à un label délivré par un organisme de certification unique. En revanche, une minorité significative (24,4 %) y est opposée pour des raisons tenant, selon elle, d’une part à un risque d’inflation du coût des produits du fait du monopole de la certification et, d’autre part de la perte de liberté dans le choix du certificateur. Enfin 12,7 % des sondés ne se prononcent pas sur cette question.
(*) 576 individus majeurs, originaires du Maghreb, acheteurs de produits halal, résidant en Île-de-France. Les interviews se sont déroulées en face à face entre le 21 et le 29 mars 2011. L’échantillon a été recruté sur des quotas de sexe, d’âge, du pays d’origine des individus ou des parents pour les personnes nées en France métropolitaine. Les résultats ont été redressés sur la base des estimations exclusives établies par Solis et extrapolés pour la région Île-de-France.
(**) Aliment halal contaminé par un aliment non halal, notamment lors du processus de production.
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