Ciblage comportemental : Criteo poursuit sa croissance
Le spécialiste du reciblage personnalisé, créé à Paris en 2005, surfe sur une croissance à trois chiffres et mise sur l'innovation technologique.
Je m'abonneVoilà une success story qui en rendrait jaloux plus d’un… Inventeur du reciblage publicitaire personnalisé, Criteo a signé avec son premier client, PriceMinister, en 2008. Depuis ce partenariat, 2000 autres acteurs du Web ont souscrit à son offre de display "inspirée du search", parmi lesquels des sites marchands tels qu’eBay, Zappos, Zalando, 3 Suisses ou encore La Redoute. Le chiffre d’affaires de la société, créée à Paris en 2005, a atteint 200 millions de dollars en 2011, trois ans donc après le lancement de son offre. Il était de 60 millions de dollars en 2010.
Comment expliquer cette réussite ? La technologie, « ADN de la société », assure Grégory Gazagne, directeur général France Europe du Sud et Amérique Latine : « Nous avons décidé de ne pas déposer de brevet. Quand vous expliquez ce que vous faites, vous êtes facilement copiable. Cela nous force à innover constamment. » Criteo possède le deuxième centre de recherche algorithmique en Europe (après celui de Google à Zürich), compte 200 ingénieurs parmi ses 500 salariés et prévoit d’embaucher encore 250 personnes en 2012, dont près de la moitié au pôle R&D.
Des bannières générées en 6 millisecondes
Concrètement, Criteo propose aux annonceurs des bannières publicitaires personnalisées selon le comportement de navigation des internautes. Aux côtés du produit ou du service dont la fiche a été auparavant consultée par l’internaute, d’autres références sont recommandées. « Plus de la moitié des ventes générées par Criteo le sont sur des produits qui n’ont jamais été vus par l’internaute sur le site marchand », précise Grégory Gazagne. Criteo génère la bannière sur mesure en 6 millisecondes. Depuis ses cinq data centers répartis dans le monde, la société traite plus de 100 000 requêtes par seconde. Selon Nielsen, elle touche aujourd’hui 95 % des internautes européens.
Le modèle de Criteo est 100 % au CPC (coût par clic). En septembre 2010, la société met en place une plateforme self-service d’enchères en ligne. Criteo Performance Optimization Platform permet de contrôler leurs leviers 24 h/24 et de fonctionner en budget ouvert, ce que font 70 % des clients de Criteo. Le taux de clic est six fois supérieur au taux moyen de 0,1 %, selon Nielsen. À noter que Criteo a mis en place un bouton sur ses bannières permettant aux internautes de se désabonner de son système. Ce lien d’information explique également le fonctionnement de sa solution aux internautes.
Aujourd’hui, Criteo souhaite poursuivre sa croissance à trois chiffres, en s’intéressant notamment de plus près au small et medium business. Le m-commerce fait aussi partie des perspectives stratégiques, mais à plus long terme. La société a, en revanche, abandonné la recommandation interne aux sites (elle avait notamment créé un module pour Amazon). La société ne voit pas d’« opportunité suffisante », selon Grégory Gazagne, pour prolonger cette activité.