Les Google Glass vers un second souffle auprès des professionnels
Google arrête la commercialisation des Google Glass. Mais le géant américain n'enterre pas le projet, qui a déjà séduit quelques marques. Les professionnels, prochaine cible du produit ?
Google arrête la commercialisation de ses Google Glass. Lancé en 2013, ce drôle d'objet, qui permet de surfer sur Internet grâce à l'écran intégré sur un des verres et de photographier ou filmer grâce à la commande vocale "OK Glass", n'a pas vraiment trouvé son public, entre les questions de respect de la vie privée (possibilité de prendre n'importe qui en photo sans lui révéler) et les problèmes d'autonomie, d'ergonomie ou de prix (1.500 dollars la paire). Sans parler de l'esthétisme, pas forcément discret.
Pour autant, cela ne signifie pas la fin définitive du projet. "Les Google Glass vont sortir de l'expérimentation pour entrer dans le monde réel", a expliqué la semaine dernière aux Napoléons 2015 Ed Sanders, jusqu'à présent Directeur général du marketing des Google Glass au sein de Google X, le laboratoire du groupe en charge des expérimentations aussi diverses que les lentilles connectées, la voiture sans chauffeur ou la livraison par drones. Désormais, la gestion du dossier est confiée à Tony Fadell, ancien d'Apple, et créateur du thermostat connecté Nest.
Si elles n'ont pas pris leur envol auprès du public, les Google Glass ont davantage séduit les professionnels, qui n'ont pas hésité à tester cette innovation. En France, la SNCF a testé les Google Glass pour le contrôle des billets, tandis que Kiabi a créé une application dédiée permettant à ses clientes équipées de scanner un look vu dans la rue et de rechercher sur son site la tenue correspondante.
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Les Google Glass ont aussi séduit l'univers de l'assurance, où elles peuvent trouver une réelle utilité. La Caisse d'Epargne a créé, elle aussi, son application, intitulée GLASSISTANCE, qui permet au télégestionnaire de voir en direct, grâce aux Google Glass de l'assuré, l'état de la voiture après l'accident. Enfin, L'Oréal se sert des lunettes connectées de Google pour enregistrer ses tutoriels vidéo de maquillage (voir tous ces exemples sur le blog Le Publigeekaire).
A une échelle plus large, les Google Glass ont également suscité l'intérêt des professionnels. Ainsi, la police de New York a testé deux Google Glass en décembre. Plus tôt, en Georgie, l'outil a été utilisé par un officier de police pour filmer et enregistrer tout ce qu'il voyait, du contenu qui pourra servir de preuve dans le futur, ou montrer en direct le trafic automobile.
Enfin, sur son site Google Explorer, le programme qui permettait aux particuliers de tester et partager leur expérience avec Google Glass, le géant américain a publié une vidéo d'un pompier de Caroline du Nord équipé des lunettes connectées. Arrivé sur le lieu d'un accident, l'outil lui permet d'avoir accès à des informations tout en lui laissant les mains libres pour travailler.
Après cet échec commercial, quel avenir pour les Google Glass ? Tony Fadell, nouveau responsable du dossier, a certainement déjà quelques éléments de réponse. Le succès futur de la prochaine version des Google Glass passera certainement par un usage plus ciblé et tourné vers les professionnels. On pense ainsi à la médecine, où les lunettes peuvent se muer en super-assistant connecté du chirurgien.
En attendant, les Google Glass ont donné naissance à plusieurs clones, comme celles de Sony, Epson, Optinvent ou de la startup française Laster Technologies. Toutes s'adressent en priorité aux professionnels, comme les lunettes Pro Mobile Display, de Laster Technologies, qui permettent aux techniciens d'afficher l'ensemble des informations nécessaires aux tâches les plus complexes :
D'autres marques ont choisi une autre approche en adaptant le concept à leur marché, comme Atol qui lance les premières lunettes géolocalisables. Baptisées "Téou", elles sont dotées d'un capteur intégré dans les branches qui permet de retrouver ses lunettes grâce à une application sur son smartphone. Fabriquées en France, elles seront disponibles en mars 2015.
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