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Vers de nouveaux imaginaires

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Mangas, mobiles, baladeurs MP3, baskets… voilà ce qui fait rêver les jeunes aujourd'hui. Et qui devrait conditionner les produits et services de demain. Tour d'horizon avec François Bellanger, fondateur de Transit City.

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«Les référents traditionnels ont vécu pour laisser place à de nouveaux imaginaires », commence François Bellanger, manager de Transit City. Pour lui, les jeunes générations n'ont plus du tout les mêmes attentes ni les mêmes rêves que leurs aînées. Exemple : l'avion. Synonyme d'évasion pour des générations entières, il est aujourd'hui synonyme d'attente et de temps perdu à l'enregistrement et en salle d'embarquement pour les plus jeunes. Leurs référents : les mangas, les marques de baskets ou encore l'iPod. C'est lors d'un voyage au Japon que François Bellanger s'est rendu compte de l'influence des animations japonaises sur les marques et les moyens de transport. Une tendance qui pourrait très bien s'exporter en Europe… d'ici à quelques années.

Baignés depuis leur enfance dans l'atmosphère des mangas, les jeunes designers nippons en tirent leur inspiration. Résultat : les moyens de transport, un savant mélange de dessins animés et de films cultes, ont un look futuriste, à l'instar du modèle Fastech présenté à l'exposition universelle de Aichi. Avec ses aérofreins en forme d'oreilles, ce Shinkansen (TGV local) ressemble à une souris ou à un chat, au choix. Car les Japonais ne craignent pas de mélanger réalité et fiction en instillant un côté ludique à leur environnement. « La culture des mangas est en train de redessiner la ville, souligne François Bellanger. On ne peut penser à la ville sans penser aux mangas. » Ainsi, Toyota propose l'IMTS (Intelligent Multimode Transit System), un projet futuriste de bus automatique où le chauffeur est remplacé par une peluche !

De la fiction à la réalité

« A la fin de la guerre, les Japonais ont eu besoin de se réinventer des héros, explique François Bellanger. Il y a eu trois étapes dans l'histoire du robot au Japon. En 1958, Astro, le robot-enfant ; en 1963, Tetsujin 28, un robot télécommandé par un petit garçon ; puis en 1975, Mazinger, que l'on a connu en France sous le nom de Goldorak, où le garçon se trouve dans le robot. » Et aujourd'hui ? Toyota vient de proposer son prototype de véhicule électrique personnel, entre le scooter et la voiture, baptisé le i-unit, ou encore le i-foot où le conducteur se tient sur une sorte de siège à pattes. « En 2001, déjà, Toyota avait testé sur PlayStation une automobile aux codes similaires à ceux de l'iPod : la Pod, ajoute François Bellanger. Elle a notamment comme caractéristique de battre de la queue quand elle est contente. » Si Citroën a imaginé une voiture-robot dans sa publicité sur la C4, l'idée devient réalité aujourd'hui sous l'égide de Toyota, ou encore, dans une moindre mesure, de Daihatsu avec sa toute récente Copen qui vient d'être commercialisée en Europe. Et pour rester dans la fiction, Toyota teste certains de ses prototypes à l'instar de la Triathlon… sur le jeu vidéo Gran Turismo 4 sur PlayStation de Sony ! Il en va de même pour la Copen de Daihatsu. « Les jeux vidéo sont le cinéma de demain », estime François Bellanger.

De la basket à la voiture

Quant à Nike, elle pourrait bien devenir la marque de voiture du futur. « Au Japon, sur le site Nikelab, les internautes peuvent participer à un jeu et proposer leur projet pour transformer la Nike en robot, explique François Bellanger. Les gagnants reçoivent leur paire de baskets accompagnée de leur robot. » Alors, de là à voir le robot se transformer en voiture, il n'y a qu'un pas que Nike a franchi avec la Nike One que l'on peut tester… sur PlayStation également. « Les enfants qui jouent aujourd'hui aux jeux vidéo seront peut-être les inventeurs de la voiture de demain », souligne François Bellanger. Mais aussi les consommateurs de demain, qui voudront sans doute tester la voiture Nike en vrai, une voiture inspirée du physique d'un athlète.

Nike, l'inventeur de la mobilité urbaine de demain ? François Bellanger précise qu'un blogger est allé encore plus loin. Ce dernier a en effet imaginé le “Nike Spark Suit”, une sorte de costume grâce auquel, en 2012, l'automobiliste qui l'aura revêtu pourra recycler l'énergie dégagée par ses mouvements pour l'utiliser afin de démarrer et de conduire la Nike One ! « Une voiture 100 % écolo », ajoute François Bellanger. Toujours novateurs en matière de concepts, les Japonais ouvrent-ils une nouvelle voie ? Pour François Bellanger, cela ne fait aucun doute. Reste donc aux marques de prendre en compte cette nouvelle donne afin de faire rêver le consommateur de demain.

 
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Aurélie Charpentier

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