Quand Renault fait du CRM en Belgique
Le constructeur français travaille depuis deux ans à un projet CRM en Belgique, fondé sur le progiciel de Siebel, avec le cabinet PA Consulting Group. Invité par le cabinet à un débat sur la GRC, Jean-François Falquerry, responsable du projet CRM chez Renault, a expliqué comment mener à bien un tel chantier.
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Comment gérer sa relation client dans un cadre de B to B to C, autrement
dit lorsque l'on vend à travers un réseau, en l'occurrence des concessionnaires
automobiles ? C'est cette réflexion que mène Renault depuis dix ans et qui lui
a fait réviser ses certitudes. Par exemple, créer un énorme datawarehouse pour
engranger le maximum de données dans l'idée qu'elles finiront par servir n'est
pas la bonne méthode. « Mieux vaut exploiter sa base clients en l'analysant, en
la ciblant et en la segmentant selon la valeur des clients. Mais attention à ne
pas rejeter les clients à faible valeur », rappelle Jean-François Falquerry.
Plutôt que mettre en place un projet global, Renault a préféré se focaliser sur
son principal canal de vente, le réseau. L'action CRM est envisagée sur le long
terme car, après une période de garantie de deux ans durant laquelle le client
est quasi captif, il faut ensuite le fidéliser à la marque. La phase suivante
consiste donc à choisir un progiciel de marketing relationnel. Avant d'être
équipés du progiciel de Siebel, les concessionnaires belges utilisaient des
supports disparates pour contacter les possesseurs d'automobiles. Les
plates-formes téléphoniques, qui servent surtout à recueillir les réclamations
; Internet, outil de comparaison et de prévente ; les événements (salons) et le
MD, souvent non ciblé. Mais cet outil, épaulé par un logiciel de gestion de
campagnes marketing et d'un autre pour le reporting, ne sert à rien si le
réseau ne l'alimente pas en informations pertinentes. « Les vendeurs veulent
faire du business. S'ils s'aperçoivent qu'ils vont générer des ventes grâce au
système, ils saisiront les bonnes données », pense Jean-François Falquerry. Et
la plus importante d'entre elles, c'est la date de fin de contrat de
financement du client, en général de 36 mois. Le bon vendeur va anticiper cette
date pour proposer un nouveau véhicule au client.
Quand le CRM crée de nouveaux métiers
Environ 45 concessions, soit 80 % du
chiffre d'affaires de Renault Belgique, sont équipées de l'outil de gestion de
contacts. Sur son PC, le chef de vente peut voir l'ensemble des contacts
clients documentés. Mais l'arrivée de cet outil logiciel a conduit le
constructeur à revoir l'ensemble de ses méthodes commerciales pour les adapter
à ce nouveau programme. « La mise en oeuvre du CRM impose la lente évolution
des métiers, à tous les niveaux », estime Jean-François Falquerry. Ces nouveaux
métiers ont pour nom "expert en programme de marketing relationnel", "analyste
marketing", "data miner" ou "contrôleur de la qualité des données". Dans six
mois, chaque vendeur belge devrait disposer d'un écran où il pourra accéder au
dossier complet des clients, avec historique des contacts et mention des
actions marketing menées. L'Espagne devrait se voir appliquer le même
dispositif, la France utilise un progiciel développé en interne, ainsi que
Marketic. Ce projet devrait permettre au constructeur d'améliorer la
satisfaction client et donc les ventes. Déjà, les campagnes marketing mieux
ciblées ont vu bondir leur taux de retour : 0,3 % pour une campagne de MD
classique, de 10 à 20 % pour une campagne CRM, selon le responsable du projet.