Quatre conseils pour choisir son outil CRM
1 Définir ses besoins
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Acheter un logiciel de CRM,
oui, mais pour quoi faire ? Tous les experts sont unanimes : avant de se lancer
dans l'acquisition d'un tel programme, mieux vaut savoir précisément dans quel
objectif. Et pour quelle cible. Selon que l'on travaille avec des entreprises
(B to B) ou des particuliers (B to C), les outils seront différents. Lorsque
l'on vend à travers un réseau de distribution (B to B to C), on peut avoir
besoin des deux types de solutions. Mais avant toute chose, mieux vaut
s'assurer que les applications existantes, de gestion ou de comptabilité, ne
possèdent pas déjà une fonction CRM. « Dans les PME en particulier, les outils
métiers font déjà beaucoup de choses : devis, commandes, livraison, factures »,
rappelle Philippe Nieuwbourg, directeur associé de Marcom Generation et
spécialiste du CRM. Pour Laurent Ridoux, associé en charge du CRM chez Deloitte
Consulting,
« il est
nécessaire de définir le périmètre de son projet, savoir ce que l'on veut faire
: des ventes, du marketing ? Quelles populations seront touchées ? Quelles
fonctions seront mises en oeuvre et à quel rythme ? » Philippe Baldin, associé
du cabinet Affluence, renchérit : « Il faut absolument mettre au point une
stratégie de relation client, en se posant des questions, telles que :
Qu'est-ce que je souhaite faire différemment ? Qu'est-ce que cela va apporter à
mes clients ? Quels sont les outils sur lesquels m'appuyer ? » Bref, noter
noir sur blanc ses vrais besoins, à commencer par la nature de la relation avec
le client : est-ce lui qui me contacte ou l'inverse ? Dans le premier cas, il
faudra envisager un outil marketing, dans le second, un centre de contacts.
2 Etudier l'offre
En matière de logiciels CRM, l'offre
est pléthorique. Malgré quelques rachats (Remedy par BMC, Clarify par Amdocs,
Com 6 par Vocalcom, ISO par Coheris, entre autres), la nature très généraliste
du terme CRM a conduit différents types d'éditeurs à se réclamer de cette
technologie. En fait, la plupart des programmes estampillés CRM sont basés sur
un certain type d'application (analytique, gestion de contacts, forces de
vente, help-desk, campagnes marketing...). Mais, si tous se présentent comme
"logiciel de CRM", certains font plus de choses que d'autres.
Pour Olivier
Savouret, senior manager chez Valoris, il est possible de segmenter cette offre
selon deux axes : soit par catégorie de CRM (selon la terminologie du Gartner
Group : analytique, opérationnel, interactif), soit par cible de clients
(petites et moyennes entreprises, mid market, grands comptes). Le premier axe
permet de mieux cerner la vocation première de l'outil. Le CRM analytique
regroupe ainsi des éditeurs comme Business Objects, SAS, SPSS, MicroStrategy,
Informatica, Cognos ou Hypérion, orientés vers l'analyse des données et le
reporting. Le CRM interactif, ou e-CRM, réunit des fournisseurs de liens CTI
(couplage téléphonie informatique) comme Genesys (Alcatel) ou Cisco, des
solutions de web call center (NetCentrex, Eptica) et des outils de gestion de
contacts (téléphones, e-mails, fax), tels que Vocalcom, Easyphone, mais aussi
Kana, eDeal ou Blue Martini. Quant au CRM opérationnel, parfois confondu avec
le CRM tout court, il regroupe les éditeurs de progiciels intégrés (Siebel,
PeopleSoft, SAP, Oracle, Pivotal, Clarify, Point) et les produits spécialisés
par fonction, comme l'EMA ou gestion des campagnes marketing, avec Chordiant,
DDB Marketic, AIMS, Epiphany. Ou le SFA, la gestion automatisée des forces de
vente, pour laquelle on trouve des éditeurs comme Selligent, Coheris ou encore
Saratoga. Pour compliquer un peu plus le panorama, il existe des logiciels
spécialisés par secteur d'activité : CAS pour la grande distribution, Dendrite
pour le médical, FDV Concept, Klee Group et JDA pour les produits de grande
consommation. Sans oublier les versions verticales des progiciels intégrés
comme Siebel ou PeopleSoft, qui en propose six dans la dernière version 8.8 de
sa suite progicielle. Si l'on choisit d'opter pour la segmentation par taille
d'entreprise, on trouve alors des éditeurs spécialisés sur la cible petites et
moyennes entreprises, comme FrontRange, KDP, Trigilog, Commence, Carthago,
Kimoce. Et de nouveaux acteurs arrivent sur ce marché en croissance. Il s'agit
des éditeurs de petits ERP pour PME, comme Generix, Adonix, Cegid, Sage (qui a
racheté Saleslogix) qui proposent des modules CRM. « Les PME possèdent déjà une
base de données clients, ne serait-ce que pour les facturer. En proposant un
simple module à connecter, ces éditeurs de progiciels de gestion peuvent
intéresser cette cible », analyse Philippe Nieuwbourg. Chacun de ces
programmes possède des caractéristiques qu'il est bon de connaître. Selon
Olivier Savouret, les logiciels pour PME sont plutôt monocanal, plug and play,
présentent peu de possibilités de personnalisation et couvrent un seul métier.
Les logiciels qui visent le mid market ont, quant à eux, une couverture
fonctionnelle plus large, mais privilégient souvent un seul métier. Enfin, les
progiciels "entreprises", selon la terminologie de Valoris, qui ciblent les
grands comptes, sont extensibles en nombre d'utilisateurs, proposent des
déclinaisons sectorielles, sont paramétrables et multicanal. Mais ils réclament
une intégration plus lourde.
3 Evaluer la solution
Difficile d'évaluer les logiciels de CRM. Les éditeurs ont étendu les fonctions
de leurs produits, sorti des versions packagées pour les PME, décliné leurs
programmes par secteur.
Résultat : « Il
y a un an, on pouvait encore dire que tel progiciel était meilleur qu'un autre.
Aujourd'hui, c'est plus délicat, il reste peu de lacunes au niveau
technologique », estime Xavier Philippe, consultant CRM chez Deloitte
Consulting. Constat partagé par Philippe Nieuwbourg : « Faire un benchmark du
marché des logiciels de CRM s'avère ardu car il est difficile de trouver des
comparaisons objectives entre les outils. » L'entreprise qui peine à s'y
retrouver peut alors faire appel à un consultant extérieur. En veillant à
l'indépendance de ce conseil vis-à-vis des éditeurs. On peut aussi opter pour
un couple intégrateur/éditeur. Le premier étant chargé de la mise en oeuvre,
offrant ainsi une certaine garantie de bon fonctionnement. En sachant, comme le
précise Philippe Baldin, que « plus le progiciel est sophistiqué, plus il est
difficile à mettre en oeuvre. Certains intégrateurs nous disent : "On commence
par enlever des fonctions !" ». Néanmoins, certains ont élaboré des méthodes
d'évaluation. C'est notamment le cas de Valoris. Ce cabinet a établi un
référentiel de toutes les fonctions existantes dans les logiciels de CRM. Les
consultants leur attribuent un niveau de priorité en fonction de la demande
leur client. Cette méthode étudie le "noyau" du programme : signalétique
client, historique, workflow, reporting. Les aspects marketing : ciblage,
scoring, campagnes, géomarketing. La fonction ventes : gestion des
opportunités, stocks, contrat, portefeuille des commerciaux. Le volet service :
administration des demandes, factures, suivi. La gestion des canaux : e-mail,
courrier, téléphone, Web. La sectorisation par métiers, si elle existe. Plus
les caractéristiques communes à tous les logiciels : ergonomie, flexibilité,
sécurité, extensibilité et maintenance.
« Il faut bien
étudier les automatismes de saisie. Cela paraît anecdotique, mais une bonne
ergonomie peut remporter l'adhésion des utilisateurs », rappelle Stéphanie
Wailliez, consultante au CXP (1). Evaluer le coût du logiciel n'est non plus
une mince affaire. En ces temps de disette, les remises sur les prix catalogues
sont plutôt conséquentes.
« Certains
éditeurs ont des price lists avec des remises qui vont jusqu'à 50 %. D'autres
font un chiffrage en fonction des capacités financières du client. Les
négociations sont ouvertes », relate Olivier Savouret. Qui distingue quatre
catégories de coûts : la licence, la maintenance, l'intégration, les coûts
induits (serveur d'application, base de données). Pour cet expert, la
fourchette de prix d'un logiciel va de moins de 1 000 euros par utilisateur
pour une PME, à environ 2 000 à 3 000 € pour une entreprise du mid market, et
de 4 000 à 6 000 € pour une grosse structure.
4 Etablir un cahier des charges
Pour éviter au maximum les oublis et les mauvaises
surprises, les spécialistes conseillent tous de rédiger un cahier des charges
précis, qui recense l'ensemble des fonctions souhaitées. Ce questionnaire
détaillé sera établi en interne si la société possède un service informatique,
ou par un prestataire qui assure l'assistance à maîtrise d'ouvrage. « Le cahier
des charges permet de formaliser les processus. Exemple : la gestion d'une
commande sera décrite en détail », explique Philippe Nieuwbourg. Xavier
Philippe conseille de formaliser les documents qui seront envoyés à une short
list de trois ou quatre éditeurs. Les experts conseillent aussi de confier à
l'éditeur un ou deux processus clés du projet CRM en lui demandant d'exécuter
une maquette de sa solution sur ces deux actions. S'il s'agit d'un progiciel
standard, ce sera une simple démonstration, "démo" en jargon. Si l'implantation
est faite avec un intégrateur, celui-ci pourra aller plus loin dans la
présentation du logiciel. Mais certains spécialistes restent sceptiques sur
cette pratique, de plus en plus utilisée. « C'est délicat, cela demande du
travail de la part de l'éditeur, mais aussi du client. Et ce n'est pas toujours
très probant en termes de résultats, estime Olivier Savouret. Il est possible
de demander de customiser quelques écrans. Mais, au-delà, il s'agit d'une vraie
prestation qui demande rémunération. » (1) Le CXP a été racheté récemment par
GigaGroup, cabinet américain d'analyse des technologies de l'information.