- Les investissements faits dans le marketing vous paraissent-ils à la hauteur des enjeux?
Le problème, c'est qu'encore une fois, les investissements d'aujourd'hui sont le reflet du monde d'hier. La preuve, ce sont toutes ces agences et ces marketers qui doivent se battre sur chaque euro afin de prouver l'efficacité de leur nouvelle manière de travailler. Il s'agit donc de commencer petit et de prouver le haut ROI de cet investissement, pour, ensuite, le faire progresser. Et la difficulté, c'est de trouver les KPI pertinents pour faire cette démonstration.
- Il semble qu'aujourd'hui, le marketing n'est plus que question de data. Qu'en pensez-vous?
La maîtrise des data est certes une science, mais également un art. Et si elle permet parfois de sophistiquer ses pratiques, elle peut également provoquer de gros dommages. Or, je ne suis pas certain que les données soient, aujourd'hui, exploitées à bon escient, c'est-à-dire pour comprendre davantage ses clients, ses attentes, ses aspirations, ses comportements. Car la plupart du temps, elles ne servent qu'à confirmer des a priori que nous avons déjà.
- Vous dites que les marques ont tort de s'intéresser au ciblage générationnel, notamment en ce qui concerne les millennials. Pourquoi?
Je comprends les annonceurs en ce que les millennials représentent une part énorme de la population mondiale, et donc des consommateurs. Je les comprends aussi en ce que c'est la première génération qui est si connectée. L'erreur, c'est de la segmenter par âge. Car dès lors qu'on utilise Uber, qu'on se fait livrer ses repas, qu'on poste sur Facebook, on intègre ce que j'appelle la Génération C... qui a en commun d'être hyperconnectée, et ce quelle que soit son année de naissance. Et c'est elle dans sa globalité que devraient cibler les marques.
- En 2014, vous pensiez que le social media serait le futur du Web. Le croyez-vous toujours?
Je dirais même que le social media est le futur de la communication. Et le problème, c'est que cette puissance devrait s'accompagner d'une grande responsabilité certes de marques, mais surtout de nos leaders... Or, c'est loin d'être toujours le cas. Et ceci pourrait bien entraîner des désastres, notamment au niveau géopolitique.
L'autre point, c'est que si le social media va gagner en puissance, ce ne passera pas forcément par les plateformes Facebook ou Instagram. Ces dernières évolueront, seront peut-être remplacées, mais ce qui va s'accentuer, c'est que les consommateurs seront de plus en plus connectés les uns aux autres et qu'ils s'influenceront toujours davantage.
- Quelle tendance disruptera le marketing?
Le social media et le mobile ont déjà bouleversé le marketing. Et ce n'est que le début! Nous ne pouvons même pas imaginer le degré de mutations qu'ils vont continuer à apporter à l'humanité tout entière. Idem pour l'intelligence artificielle, la réalité augmentée, la réalité virtuelle qui n'en sont qu'à leurs prémices.
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