E-marketing.fr Le site des professionnels du marketing

Recherche
Magazine Marketing

Plugged : adieu le rock, place au lifestyle

Publié par Maud Vincent le - mis à jour à
Plugged : adieu le rock, place au lifestyle

Afin de continuer à vivre en kiosque, Plugged s'affranchit de la seule musique rock "indé" pour s'affirmer comme un masculin généraliste. Yann Crabé, directeur de la publication, explique pourquoi désormais la "niche" ne paie plus. Interview.

Je m'abonne
  • Imprimer

Lancé en 2011 et se revendiquant prescripteur en matière de rock "indé", le mensuel Plugged évolue avec une nouvelle formule et un positionnement repensé pour les hommes de moins de 50 ans, urbains, curieux et prescripteurs.

Ce nouveau masculin "qui connecte les trentenaires" se veut "un magazine branché qui délivre un regard précurseur et avant-gardiste" (1). Sorti en kiosque le 27 février dernier, le nouvel opus propose 150 pages d'actualité culturelles, conso et art de vivre autour de quatre rubriques : "Music" qui décrypte la scène musicale, "Screen" qui revient sur les séries, les films et les acteurs à ne pas manquer, "Toys" qui met en avant les joujous technologiques du moment et "Style", méli-mélo lifestyle à la sauce masculine (mode, accessoires, food, bien-être, voyages, styles de vie).

Pour Yann Crabé, son éditeur, si le changement est brutal, il est avant tout une nécessité. Interview :

emarketing.fr : Pourquoi avoir procédé à un repositionnement et faire de Plugged non plus un magazine spécialisé sur le rock indépendant mais un généraliste masculin ?

Yann Crabé : Tout simplement parce que les ventes se sont tassées, passant de 23 000 exemplaires à moins de 15 000. L'économie actuelle de la presse fait qu'il est très difficile d'instaurer un titre de niche. La tendance est générale. Huit magazines positionnés sur ce créneau ont récemment arrêté leur diffusion et des titres reconnus comme l'Américain Rockstar ou bien Mojo, numéro 1 en Angleterre, souffrent d'une baisse des ventes.

J'ai conscience que pour ceux qui nous lisent depuis trois ans, le choc est rude. Mais ce repositionnement éditorial vers un masculin généraliste est une nécessité pour ne pas disparaître. C'est ce que j'ai souhaité expliquer aux fans du Plugged initial dans un post sur la page Facebook du magazine.


De fait, nous n'avons pas le choix : nous devons impérativement nous adresser à une audience plus large et aller vers une plus grosse diffusion. Le tirage du nouveau Plugged qui est de 100 000 exemplaires a été multiplié par 3,5. Nous avons gardé le même prix de vente : 5,95 euros.

emarketing.fr : Pourquoi avoir conservé le nom Plugged ?

Yann Crabé : Si le magazine s'élargit à d'autres centres d'intérêt que la seule musique rock, il garde l'ADN du Plugged initial. Défricheur, pointu et avant-gardiste, il révèle et met en avant les talents de demain. Nous avons été les premiers à faire la couverture sur Skill the Use ou Revolver. Cette capacité à renifler les futurs talents, nous la déclinons désormais autours d'autres rubriques lifestyle et culturelles. C'est pour cette raison que je me suis entouré de rédacteurs en chef spécialistes : Edouard Rostand pour la musique (ex rédacteur en chef de Trax magazine), Yves Le Corre pour le cinéma (journaliste cinéma pour Vivre Paris et Trois Couleurs), Yazid Amer pour la technologie (ex rédacteur en chef de Stuff) et Estelle Surbranche pour la partie lifestyle (ex rédactrice en chef de Spray et Flavor).

emarketing.fr : Cette nouvelle formule ressemble à un mix entre GQ et Les Inrocks. Est-ce votre positionnement ?

Yann Crabé : Mes sources d'inspiration sont davantage internationales : Esquire ou encore Geek ou Stuff dans le domaine des nouvelles technologies. Nous ne sommes pas un magazine de luxe à l'instar d'un GQ mais haut de gamme dont le coeur de cible est un homme urbain de 35 ans, urbain, curieux et prescripteurs. Plugged s'adresse aux hommes déjà bien installés dans leur vie, qui possèdent un pouvoir d'achat et veulent se faire plaisir et se tenir au courant des dernières tendances, mais qui disposent de peu de temps. J'ai voulu faire un magazine qui me ressemble et que j'aurais moi-même envie de lire.

(1) Source : communiqué de presse

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande