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Malena Gufflet : "Promouvoir la marque Pluxee est un travail de longue haleine"

Publié par Floriane Salgues le - mis à jour à
Malena Gufflet : 'Promouvoir la marque Pluxee est un travail de longue haleine'

Directrice générale de Pluxee France depuis juillet 2023, Malena Gufflet pilote le lancement de la marque sur le marché français. Experte dans la gestion du changement, elle a notamment pour mission d'accélérer la digitalisation de l'entreprise et de développer le segment des avantages sociaux et des récompenses.

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Vous avez rejoint Pluxee en juillet 2023 en tant que directrice générale. Avec quelle feuille de route ?

Malena Gufflet : Pluxee a été créée en juin 2023 pour incarner la branche Services Avantages et Récompenses de Sodexo. Je suis donc arrivée pour lancer cette nouvelle marque en France et pour poursuivre la digitalisation de l'entreprise. Pluxee se veut une entreprise résolument numérique : elle l'est à plus de 80 % en France et mon rôle est d'accomplir le dernier kilomètre. Notamment en accompagnant nos collaborateurs et nos parties prenantes à s'adapter à un monde en constante évolution, de façon positive, et à gagner en agilité. Le très connu et historique titre-restaurant, autrefois en papier, est par exemple déjà digitalisé à 80 % et il devrait l'être à 100 % d'ici la fin 2025.

En février 2024, Pluxee a finalisé son autonomisation de Sodexo et sa cotation à la Bourse de Paris. Quelle est la genèse de cette opération ?

M. G. : En avril 2023, Sodexo a annoncé la création d'un spin-off, afin de séparer son activité d'avantages aux salariés de celle de la restauration collective et de permettre à chacune de poursuivre l'accélération de sa croissance sur son propre marché. L'ambition a donc été de lancer une nouvelle marque, Pluxee, qui agit comme une entreprise à part entière, dans 31 pays. Depuis le 1er février 2024, Pluxee est cotée au SBF 120, l'indice de la Bourse de Paris, et garde comme actionnaire de référence la famille Bellon, fondatrice de Sodexo. Pluxee s'inscrit donc dans l'héritage de ce groupe Sodexo, emblématique dans le monde entier du service à la française, notamment sur l'activité gastronomique, mais a désormais la capacité de mieux adresser les spécificités de son marché. Son lancement vise ainsi à accompagner les entreprises face aux évolutions du monde du travail, pour les aider à mieux attirer et fidéliser les talents. Et donc à renforcer leur marque employeur. Pluxee veut aussi répondre aux attentes fortes des salariés en matière de pouvoir d'achat, dans un contexte toujours tendu malgré le ralentissement de l'inflation, et de recherche de bien-être. Enfin, il s'agit de partager avec les commerçants affiliés les données utiles au développement de leur activité.

Que signifie le nom "Pluxee"?

M. G. : Nous avons choisi un nom qui fait écho à la profondeur d'offre que nous proposons. Dans Pluxee, il y a "plus", l'engagement d'offrir toujours plus de solutions et de valeur aux entreprises, aux commerçants, aux consommateurs et aux sala­riés. D'avoir un impact positif pour nos parties prenantes, en somme. Il y a ensuite le "x" qui est le symbole du lien entre les expériences que nous offrons et la proximité avec le marché de l'"ee", de l'"engagement des employés", notre métier et les dernières lettres du nom Pluxee. Ce marché est de l'ordre de 100 mil­liards d'euros en France. Cette offre, outre le titre-restaurant, correspond à toute une gamme de services qui renforcent les équilibres de vie, à l'instar de la carte-cadeau, des programmes de bien-être ou, encore, du chèque CESU pour les particuliers-employeurs. En tant que femme dirigeante, j'y suis très attachée, notamment pour aider les femmes, qui portent encore souvent la charge mentale du foyer, à accéder à des postes à responsabilités. Nous avons aussi une "brique" mobilité, notamment pour mesurer l'impact des déplacements domicile-travail et travail-domicile, une "brique" culture d'entreprise pour évaluer l'engagement des collaborateurs, ou, encore, une "brique" sérénité financière, avec une offre d'acompte sur salaire - et ce, alors que 65 % des salariés français ressentent un stress quant à leurs finances et que 49 % déclarent consacrer entre 1 à 8 heu­res par mois sur leur lieu de travail à la gestion de leurs finances (étude Mercer, 2019, NDLR).

Comment travaillez-vous le branding de cette nouvelle marque ?

M. G. : C'est un travail de très longue haleine de promouvoir la marque. Il a d'abord fallu la faire vivre en tant que telle. Nous avons commencé par "pluxeefier", pour utiliser le jargon de la marque, l'ensemble de nos assets, pour les mettre aux couleurs de Pluxee. Nous avons modernisé notre portail pour améliorer les parcours clients de chaque partie prenante. Pour gagner en visibilité, nous sommes aussi partis à la rencontre de plus de 1 000 commerçants via une tournée dans plusieurs villes secondaires de France, comme Caen, Nîmes, Clermont-Ferrand ou Nancy. Il s'agissait aussi de recueillir des suggestions d'amélioration. Un an après la création de Pluxee, l'ensemble de nos 50 000 entreprises clientes, de nos 260 000 commerçants partenaires et des 5 millions d'utilisateurs quotidiens en France connaissent Pluxee et ont déjà eu un contact avec la marque. Pour communiquer plus largement, nous déployons de manière classique des campagnes publicitaires en affichage, sur le digital, en presse et sur les réseaux sociaux.

Nous avons également développé des concepts innovants, à l'instar du podcast PozDéj qui invite à se déconnecter du travail à la pause déjeuner en écoutant des anecdotes sur des personnalités comme Simone Veil, Freddy Mercury, Neil Armstrong ou Leonard de Vinci. Nous avons aussi créé le podcast Mieux à destination de nos entreprises clientes. Ce dernier, qui interroge sur les enjeux du monde du travail et de l'expérience collaborateur, a dépassé le million d'écoutes. Enfin, pour embarquer nos collaborateurs en interne, nous avons organisé en janvier un grand événement à Paris, avec nos clients et des personnalités comme le psychiatre et expert du bien-être en entreprise Christophe André. En septembre, nous reprenons une campagne d'affichage partout en France et notre tournée à la rencontre des commerçants d'Amiens, Poitiers et Valence. Nous fêterons également les 10 ans de la carte titre-restaurant.

Sur ce marché très concurrentiel, l'ambition de Pluxee est d'acquérir de nouveaux clients en mettant notamment l'accent sur les petites et moyennes entreprises ?

M. G. : Le segment des TPE-PME est l'un de ceux sur lequel l'offre d'avantages aux salariés est la moins pénétrée - de l'ordre de 12 % quand ce taux est de 25 % pour le reste des entreprises. Pour donner plus de facilité aux entreprises de moins de 100 salariés, nous simplifions leur démarche : elles peuvent désormais proposer rapidement, en ligne, des avantages dédiés comme le titre-restaurant pour les TPE-PME. Nous soignons aussi le conseil pour les aider à choisir les avantages qui correspondent le mieux à leur nombre de collaborateurs et à leur croissance d'activités. Fort de cet ­accompagnement, l'ancienneté moyenne de la relation que nous nouons avec nos clients TPE-PME est de 12 ans.

Pluxee investit chaque année et d'ici 2025, 10 % de son chiffre d'affaires dans la tech. Avec quelles ambitions ?

M. G. : L'enjeu est d'accélérer sur le sujet de la plateformisation pour permettre aux parties prenantes d'accéder à tous les services via une unique plateforme, de façon fluide et sans friction. Les bénéficiaires peuvent, par exemple, retrouver leurs avantages mobilité et leur titre-restaurant sur une seule application. Mais, aussi, vérifier les commerçants qui acceptent le paiement par titre-restaurant, ceux qui vendent des produits bio... Cet investissement vise aussi à se renforcer sur la cybersécurité, pour protéger les informations sensibles que nous détenons. Nous croyons également à l'investissement dans la data afin de nourrir la valeur ajoutée que nous apportons aux entreprises clientes, aux bénéficiaires et aux marchands. Il est important de pouvoir fournir aux commerçants affiliés des informations sur leurs bénéficiaires, comme les dépenses réalisées dans leur commerce, afin que ces derniers puissent ajuster leurs horaires d'ouverture ou leurs offres. Très prochainement, les commerçants pourront par exemple pousser leurs promotions via la plateforme sur laquelle se rendent les bénéficiaires.

L'intelligence artificielle (IA) fait également partie des investissements "tech" de Pluxee ?

M. G. : Nous utilisons déjà l'intelligence artificielle dans le cadre du service client, en support, et de notre feedback management (l'évaluation de la satisfaction des clients, NDLR) pour automatiser le recueil d'avis. Nous croyons en l'IA comme moteur de croissance, mais surtout dans l'optique de renforcer notre humanité. L'IA doit être mise au service de nos parties prenantes pour aider les entreprises clientes à se concentrer sur l'attrac­tion, la rétention et la fidélisation des talents ; les marchands sur l'amélioration de leur visibilité et de leur chiffre d'affaires et les bénéficiaires sur leur pouvoir d'achat et leur bien-être.

Vous vous êtes fixé d'atteindre le net zéro carbone sur votre chaîne de valeur d'ici 2035. Comment avancez-vous sur cette trajectoire ?

M. G. : Nous avançons dans quatre domaines. Nous finalisons la dématérialisation du titre papier au profit du digital. Lorsque nous dématé­rialisons un titre-restaurant, nous réduisons de 96 % notre empreinte carbone, d'où l'intérêt de s'y atteler au plus vite. Le deuxième domaine d'intervention, qui nous tient particulièrement à coeur, est d'oeuvrer pour un numérique responsable. L'ensemble de nos serveurs fonctionnent ainsi grâce à des énergies renouvelables et nous devrions être labellisés sur le sujet d'ici la fin ­d'année. Tous nos services digitaux sont également pensés RSE by design. Le troisième axe est celui des achats durables et responsables. Cela fait plus de 50 ans que nous existons et travaillons avec des fournisseurs historiques. Il n'était pas question de rompre les contrats à la création de Pluxee. Nous avons choisi de travailler avec eux dans une démarche de coconstruction, via la signature d'une charte d'achat responsable pour atteindre ensemble le net zéro carbone. Enfin, notre enjeu est de diminuer l'impact de la mobilité, en donnant aux entreprises et aux collaborateurs un outil pour mesurer leur empreinte carbone et adopter facilement le forfait mobilité durable. Dès 2025, l'ensemble de nos sites aura une alimentation électrique renouvelable.

Pluxee a également créé sa charte éthique, que contient-elle ?

M. G. : Nous avons effectivement mis en place une charte éthique, qui repose sur quatre engagements : la confiance, le respect des personnes, la transparence et l'intégrité commerciale. Au niveau global, au sein de notre siège d'Issy-les-Moulineaux, un comité d'éthique et de conformité veille à ce que, dans notre culture d'entre­prise, dans nos programmes, dans nos filiales et pour l'ensemble des 31 pays où Pluxee opère, la charte soit connue, mise en oeuvre et respectée. Le comité étudie toute situation critique qui porterait atteinte à ces engagements. Nous sensibilisons l'ensemble de nos équipes à travers des programmes de formation obligatoires sur la conduite d'éthique des affaires, la lutte contre la corruption, la lutte contre le harcèlement sexuel, le respect des droits humains ou la gestion de conflits d'intérêts. Nous avons également un outil mondial à disposition de nos collaborateurs et de l'ensemble des parties prenantes, Speak Up, qui est un canal sur lequel il est possible de partager, de façon anonyme, toute situation contraire aux principes évoqués dans la charte.

Mini-bio

2007 : Malena Gufflet rejoint le groupe AccorHotels.

2020 : Elle devient directrice générale France de Booking.com.

2023 : Elle prend le poste de directrice générale de Pluxee France.

2024 : Elle est nommée membre du Comité exécutif de Pluxee Group.


 
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