"L'ordinateur calcule, l'homme décide", Davy Tessier, CEO de l'agence Disko et professeur à l'Inseec Business School
Pensez-vous que les machines vont prendre, peu à peu, la place des hommes dans les entreprises?
C'est humain de penser que les machines et les robots nous voudraient du mal. Mais le programmatique, invisible pour le commun des mortels, existe depuis de nombreuses années. À la Bourse, par exemple, le trading haute fréquence est géré par des robots calculateurs. L'intelligence artificielle a installé sa propre légitimité pour mettre du rationnel dans l'irrationalité des consommateurs et transcender les limites de l'intelligence humaine. Grâce à la smart data dont se nourrissent les systèmes d'information, les stratégies marketing s'appuient sur des signaux faibles, qui façonnent des prises de décision. Mais les machines sont toujours dépourvues de conscience, qui demeure la singularité de l'homme.
Pourtant, le marketing automation est déjà une réalité. Comment imaginez-vous la composition des services marketing dans les années à venir?
Dans une cinquantaine d'années, les deux courbes d'intelligence -celle de l'humain et celle de la machine- se croiseront probablement... Selon une récente étude Gartner, 80% des métiers du marketing de 2025 n'existent pas encore en 2015... Les métiers de la "prédiction utile" auront le vent en poupe et permettront d'aider les décideurs à décider.
Que pensez-vous de l'émergence des robots humanoïdes, dans la distribution, notamment?
Il est vrai que l'on commence à en rencontrer dans les magasins ou dans les hôtels... Mais je pense que ce sont des gadgets pour créer du buzz et amuser les enfants. Cela m'inquiète réellement quand il s'agit d'accompagner la vie quotidienne des seniors, par exemple. Personne ne souhaite échanger vraiment avec un robot! Rien ne remplacera jamais le contact humain.
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