L'évolution des comportements d'achat face au Covid-19, selon Nielsen
Nielsen a identifié les principales étapes dans l'évolution des comportements à venir et lance un site dédié aux impacts du Covid-19 sur les consommateurs et la distribution.
Je m'abonneLa dernière semaine pré-confinement a vu les Français accélérer leurs achats de stockage, a fortiori après l'allocution du Président Macron à 20H jeudi 12 mars. Lors de cette semaine atypique, le chiffre d'affaires a dépassé 2,7 milliards d'euros alors qu'en moyenne le chiffre d'affaires hebdomadaire est de l'ordre de 2 milliards d'euros. Depuis le début de la propagation du virus en France, les produits de grande consommation ont connu différentes phases. Si le mois de février a vu le marché français fluctuer plus fortement que d'habitude, c'est vraiment à partir du passage au stade 2 de la pandémie (le 28 février) que les ventes en magasin ont connu des hausses atypiques de façon récurrente, souligne Nielsen dans son analyse des phénomènes de consommation récents.
Quelle consommation en période de confinement?
Pour Daniel Ducrocq, Directeur des Services à la Distribution, "jusqu'ici, malgré les craintes et rumeurs qui ont circulé, la France n'a pas eu à souffrir de pénurie ni même de ruptures significatives, à l'exception de quelques catégories de produits, en particulier sur les sites des drives, difficilement accessibles et avec un assortiment réduit."
Nielsen a identifié 6 étapes dans l'évolution des comportements d'achat face au Covid-19, et la vie en confinement correspond à la 5ème étape. Celle-ci se caractérise par une réduction drastique de la fréquence d'achat, un "réassort" du garde-manger qui devient compliqué (même en ligne), des préoccupations grandissantes sur les prix pratiqués alors que la pénurie affecte certaines catégories de produits selon les pays. Dans certains pays, le panier a eu tendance à continuer à augmenter, avec des consommateurs prêts à dépenser plus pour ses achats d'hygiène et santé.
Si en France, les foyers se sont déjà bien stockés ces dernières semaines, le confinement national crée un environnement totalement nouveau, avec notamment la substitution des déjeuners pris à l'extérieur (cantines, restaurants d'entreprise, fast-foods, brasseries...) par la prise de repas à domicile. C'est ce besoin mécanique de davantage de produits alimentaires qui va nourrir la croissances des semaines à venir - malgré de nouvelles contraintes pour faire les courses. Comme observé en Italie, les hypermarchés devraient logiquement souffrir de cette période de confinement, estime Nielsen, les Français étaient incités à privilégier les courts déplacements autour de leur domicile. Les commerces de proximité vont mécaniquement en profiter, tout comme le e-commerce, sur sa lancée des dernières semaines .