Retour sur la conférence "Les nouvelles frontières du marketing digital"
Retour sur la conférence organisée par l'agence Viuz sur Les Nouvelles Frontières du Marketing Digital.
C’est avec un enthousiasme non-dissimulé que je me rends à la conférence organisée par Viuz sur Les Nouvelles Frontières du Marketing Digital. Avec une telle thématique, il paraissait difficile de résister à l’invitation, que dis-je, à l’appel. Un sacré programme pour ne pas dire programme sacré. Et les lieux de participer à mon envolée mystique : Andres Menajovsky et Patrick Kervern ont eu l’idée parfaite de nous convier au musée Dapper, musée d’art entièrement consacré à l’Afrique ancienne, et où l’on peut observer de magnifiques masques, à moins que cela ne soit l’inverse. Quand on sait que le masque ne sert pas tant à cacher le visage et à dissimuler l’identité, mais le plus souvent à représenter un autre être?—?à la rencontre du sacré et du profane?—?différent de celui qui le porte et à revêtir l’espace d’un moment défini son identité,[1] je me prépare intérieurement à une célébration marketo-rituelle où chacun des participants va endosser un rôle ; je suis conquis.
C’est ainsi que porté par le souffle léger et l’excitation sourde (mais pas tant que cela) de ce programme alléchant, j’en oublie la prestation mollement correcte du match de qualification en huitième de finale de l’équipe de France au mondial du Brésil, ainsi que mes pérégrinations nocturnes sur les boulevards des maréchaux consécutifs à la fermeture inopinée du boulevard périphérique à la porte d’Orléans et les quatre heures de sommeil en ersatz d’une nuit réparatrice. Je fais mes adieux aux magnifiques rayons de soleil qui inondent ce jeudi matin du 26 juin, et indifférent (faussement) aux sourires ambigus de l’hôtesse d’accueil, je m’engouffre dans l’obscurité de l’amphithéâtre pour partager les libations de cette grande messe digitale.
Et là, après tous ces efforts et ces renoncements, mon cœur tremble, tout enveloppé d’une grosse frayeur bien légitime. Avant la communion autour d’une vraie nourriture marketo-spirituelle que nous étions tous venus chercher pour reprendre des forces et repartir au combat digital, mes confrères et moi avons éprouvé une phase de pénitence, mais heureusement courte. Dans notre passage par le purgatoire, nous avons dû endurer tous les poncifs, lieux communs et travers de notre microcosme : le jargon américanisant à l’excès, les autosatisfactions consanguines bisous bisous, et?—?coup de grâce?—?le feu nourri de métriques (pour célébrer le centenaire de la grande guerre ?) tour à tour humiliantes, intimidantes, insipides ou banales (la mobilité va devenir prépondérante dans l’avenir du web et du social?—?quel scoop !), mais jamais référencées. Et je ne parle même pas deslive tweets compulsifs des disciples en extase, tweets parfois plus proches du procès verbal de greffier de justice que de la curation à valeur ajoutée.
Lorsque j’entends un « n’ayez pas peur », je me dis que la messe est dite, sans mauvais jeu de mot.[2] Je trépigne, je m’énerve, je repense à mon lit, au soleil, au sourire-invitation de l’hôtesse, je m’apprête à me lever et quitter l’église, mais soudainement j’entends une voix proférer un « les premiers seront les plus grands gagnants », conseil anti-évangélique et pourtant salutaire. Yann Depoys (Directeur Europe eBay Advertising), je te salue. Sans ton intervention, je quittais la salle précipitamment. Et j’aurais eu bien tort.
Libéré des mes péchés digitaux, j’entends Rodolphe Roux (Directeur Marketing Groupe Pierre & Vacances) parler sans langue de bois de son approche pragmatique et réaliste de la transformation digitale?—?Oui, Facebook ne sert pas à vendre mais à qualifier un client !?—?et de son combat quotidien pour convaincre, évangéliser des foules sceptiques de païens digitaux. Rodolphe, comme tu le disais, nous sommes en souffrance et tes conseils éclairés me seront très utiles.
Libéré de mes péchés digitaux, je me trouve un compagnon d’armes en la personne de Laurent Laforest (Directeur Digital Europe, L’Oréal Luxe) qui recommande aux marques l’utilisation des réseaux sociaux dans la perspective de vendre via le canal de distribution qui leur est propre. Un parler vrai ROI. Oui, les outils marketing Facebook sont rentables à condition d’avoir une histoire à raconter. Mille fois oui. Passer du marketing consommateur au marketing client. Laurence Bonicalzi Bridier (Directrice Associée Weborama) je te salue également.
Libéré de mes péchés digitaux, je me réconforte de porter la même conviction que Xavier Leclerc (Sales Manager, Facebook) pour qui le fan n’est pas une fin en soi. Et lorsque tu nous délivres ta promesse des People over pixels[3], je partage ton engagement sur cette voie.
Libéré de mes péchés digitaux, je jubile lorsque Thomas Husson (VP Principal Analyst, Forrester) rappelle qu’avant d’être un canal de vente, un accès media et un nouveau comportement, le smartphone et la tablette sont surtout des vecteurs du changement[4].
Libéré de mes péchés digitaux, je m’associe à Benoît Lelarge (Directeur Général Millenial Media) et à sa description des nouveaux consommateurs mobiles en magasin et à sa vision de la digitalisation du point de vente.
Libéré de mes péchés digitaux, je crois plus que jamais à la data. Et oui, c’est un sujet de comex. Encore oui, le vrai sujet c’est de connecter la data aux métiers, aux systèmes de l’entreprise, au CRM. Temps réel, data et personnalisation vont flinguer la ménagère de moins de 50 ans. Je me réjouis avec toi Laurence.
Libéré de mes péchés digitaux, je m’évade dans le monde des mathématiques et j’approfondis ma culture des solutions marketing technologiques avec François-Xavier Bois (Associé, Kernix).
Libéré de mes péchés digitaux, je bouscule mes certitudes lorsque Michael Nathan (Directeur Digital Marketing et e-commerce, Warner Bros) nous explique que nous pouvons tirer des enseignements du graphe qui vont à l’encontre de nos idées préconçues.
Libéré de mes péchés digitaux, je m’approprie les mots de Laurent Solly (Directeur Général Facebook France) qui décrit magnifiquement les deux mouvements?—?valeurs?—?essentiels de la révolution digitale, vers la compréhension de l’identité de l’individu et vers la personnalisation, la scénarisation de l’histoire, de la relation avec l’individu.
Libéré de mes péchés digitaux, enfin, je suis content parce que je ramène de la vraie nourriture (et pour tout le monde !) à challenger au sein de mon agence.[5]
Parlez-vous le langage des oiseaux ? Pour retracer les tweets de l’événement : #viuz #LesNouvellesFrontieresDuDigital
[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Masque?—?Voir aussi Le symbolisme du masque dans l’art africain : http://goo.gl/bwyxjd
[2] Le 22 octobre 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat, Jean-Paul II prononce le discours « N’ayez pas peur » qui marque le début de son pontificat, montrant sa détermination, appelant à un christianisme plus engagé et à l’ouverture des frontières (célesto-digitales ?) :http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_II
[3] Grâce à l’identifiant Facebook, on peut suivre l’utilisateur en multi-devices car l’ID Facebook est le même sur tous les terminaux, canaux. Il faut donc capitaliser sur un vecteur référentiel.
[4] Forrester, Embrace The Mobile Mindshift : http://solutions.forrester.com/mobile
[5] Wax Interactive est une agence marketing de plus de 600 experts du digital et des médias sociaux, gérant plus de 30 marques internationales et plus de 4 millions de fans Facebook. Spécialistes de la transformation digitale des entreprises, nous travaillons activement sur le sujet des réseaux sociaux, du e-commerce, du commerce prédictif, de l’ergonomie, de la mobilité des usages et de l’expérience utilisateur. Nos équipes d’experts travaillent, échangent et innovent en permanence au sein de l’agence, véritable laboratoire d’idées, de stratégies et d’analyse des bonnes pratiques. Parfaite usine à repenser les challenges pour répondre à aux enjeux business de nos clients, WAX Interactive entretien une réflexion permanente et disruptive sur les sujets clés pour les marques à l’ère du digital.