Mondial Assistance aide ses clients avec Aida
Pour rationaliser ses services d'assistance aux usagers, Mondial Assistance a mis en place un système complet de pilotage des interactions avec ses clients titulaires d'une assurance voyage. L'assureur a choisi d'implanter le progiciel généraliste Siebel avec l'aide de Cap Gemini Ernst & Young.
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Le titulaire d'un contrat d'assurance Mondial Assistance, en panne de
voiture ou malade à l'étranger, sera dès cet été secouru plus rapidement grâce
à Aida. Ce n'est pas l'héroïne de l'opéra de Verdi, mais l'intégration du
progiciel Siebel au système d'information de l'assureur. Ce projet Aida (pour
Application Intégrées des Assistances) a été initié à partir d'un constat
effectué par l'assureur. « Depuis cinq ans, de nouveaux besoins ont vu le jour,
comme l'assistance au retour à l'emploi ou les services d'entretien des
véhicules, qui nécessitent des actions de longue durée. Or, nos métiers
traditionnels que sont l'assistance aux personnes ou aux véhicules concernaient
des événements fortuits et de courte durée », explique Maurice Brom, directeur
de l'assistance et des systèmes d'information de Mondial Assistance. Pour faire
face à ces nouveaux services, Mondial Assistance a dû repenser son
organisation, ce qui a abouti à la création du concept de "suivi longitudinal
du client", autrement dit une capitalisation d'informations sur le bénéficiaire
pour le privilégier lui et non plus résoudre son problème temporaire. L'autre
critère inhérent à ces contrats d'assistance aux personnes, c'est leur qualité
de produits annexes à un autre support : carte de crédit, contrat de garantie
automobile, assurance habitation, etc. Les premiers clients de Mondial
Assistance sont donc les professionnels (sociétés d'assurance, établissements
bancaires, constructeurs automobiles) qui vendent les contrats, avant les
usagers. Concernant ces derniers, la filiale d'Elvia (voir encadré) proposait
jusqu'à présent un niveau de service indifférencié, quelle que soit la nature
du client. « Nous avions besoin de personnaliser notre relation avec les
bénéficiaires, d'où la création d'un fichier clients et la différenciation du
niveau de service entre les usagers », ajoute Maurice Brom. Cette
personnalisation de l'assistance est aussi une occasion privilégiée de capter
des informations intéressantes pour les professionnels : typologie des
conducteurs pour les fabricants automobiles ou raisons des appels pour les
assureurs.
Résoudre les problèmes internes
Côté
pratique, c'est l'outil téléphonique qui est très majoritairement utilisé pour
rentrer en contact avec l'usager en difficulté (le pourcentage du mail est
encore insignifiant). Le système d'information se doit d'être disponible 24
heures sur 24, 365 jours par an, avec un pic d'activité en août, période durant
laquelle le nombre d'appels double. Le personnel d'accueil doit donc être
disponible, multilingue et connaître une multitude de clauses (plus de 1 500
contrats). D'où la nécessité d'outils informatiques adaptés. Plusieurs facteurs
internes ont dû être résolus avant l'implantation d'Aida, décidée en 1998. Un
fort investissement des personnels dans le système en place, une croissance
rapide des cas d'assistance (multiplié par deux en trois ans), un plateau
téléphonique très visité par les clients B to B, peu avares de critiques sur
l'existant, et enfin l'émergence du CRM. Le projet de refonte des applications
informatiques avait trois objectifs majeurs : maîtriser les coûts internes et
externes, grâce à l'accès à l'Internet et des postes de travail intégrés ;
mettre en place de nouveaux services ; apporter une valeur ajoutée avec des
statistiques sur les missions d'assistance. L'accent a été mis sur la vitesse
d'installation de la nouvelle architecture et la responsabilité technique du
projet a donc été confiée à un prestataire, en l'occurrence Cap Gemini (1). Les
attentes de Mondial Assistance étaient multiples : une expérience sur les
outils de CTI, CRM et cartographie ; des références opérationnelles ; un
engagement fort, mesuré à travers un appel d'offres qui a duré plusieurs mois ;
une qualité de l'équipe choisie par l'intégrateur, sachant qu'elle devait vivre
avec les personnels de Mondial Assistance pendant deux à trois ans. Accompagner
le changement Autre pari : changer de culture d'entreprise en ce qui concerne
l'informatique. En effet, comme ses collègues, Mondial Assistance avait pour
habitude de développer des systèmes informatiques "maison". En 1998, le choix
entre réécrire toutes les applications et choisir un progiciel du marché a été
tranché en faveur de Siebel. La première difficulté à résoudre par le nouveau
système a été d'identifier la nature du contrat de l'appelant. C'est le rôle
d'un numéro dédié géré par le CTI. Une fois le type de contrat trouvé, l'appel
est envoyé au call center dit de niveau un, qui le qualifie et le transfère au
niveau deux. Un chargé d'assistance repère alors le bénéficiaire sur une carte,
ainsi que le réseau de prestataires autour du lieu du sinistre. En fonction de
toutes ces données, il propose différentes solutions avec devis incorporé. Le
prestataire bénéficie lui aussi d'un numéro dédié qui l'amène à un SVI. En
entrant son numéro de dossier, il est dirigé vers un opérateur. Le progiciel
Siebel est au coeur du dispositif, c'est lui qui automatise tous ces processus
(ce que l'on appelle aussi le workflow), par exemple en vérifiant la validité
des liens contractuels ou en créant des passerelles avec les outils
bureautiques. Aujourd'hui, environ 20 % de l'activité de Mondial Assistance
passe par ce nouvel outil CRM. Un gros effort de formation a été consenti pour
faire adhérer le personnel à ce système. « Le budget d'accompagnement du
changement doit être significatif », rappelle le directeur de l'assistance et
des systèmes d'information. Grâce à une mise en place progressive (voir
encadré) et en s'appuyant sur un intégrateur, Aida est en passe d'être un
succès, même si le facteur humain reste le problème numéro un. Mondial
Assistance espère un retour sur investissement de ce chantier au bud-get
qualifié "d'important" d'ici quatre à cinq ans. (1) devenu depuis Cap Gemini
Ernst & Young
Un chantier à étapes
Gage du succès dans l'implantation d'un progiciel intégré de CRM, il faut une mise en place étape par étape. Le démarrage d'Aida a lieu à l'été 1998. Le chantier commence par une étude de cadrage, puis par le choix d'une architecture basée sur des briques progicielles, et celui d'un intégrateur (fin 1999). La livraison du système est dite itérative, c'est-à-dire que le contrat avec Cap Gemini stipule que des solutions palliatives seront mises en place en cas de défaillance du système d'information, ce afin d'assurer une prise de risque minimale pour une activité qui doit tourner 24 heures par jour. Le prototypage se fait par versions successives (on en est à la 2.3). Une fois le système déployé et rôdé, place à la formation des utilisateurs (été 2000). Le déploiement se fait progressivement à partir de novembre 2000, type de contrat par type de contrat. Le système CRM doit être opérationnel pour la saison 2001 (juillet). Il est composé d'un ACD Nortel, d'un CTI Genesys, du progiciel Siebel et d'interfaces avec le logiciel de cartographie ArcView (Esri) et l'Intranet du groupe.
Un groupe mondial
Fondée en 1974 par l'Automobile Club de France et deux assureurs (les AGF et le Gan), Mondial Assistance est aujourd'hui une filiale d'Elvia, assureur suisse (Group Allianz). Elle exerce ses activités dans 168 pays, possède 40 filiales, emploie 5 117 personnes pour un chiffre d'affaires 2000 de 790 millions d'euros (5 200 MF). Plus de 120 millions de bénéficiaires ont engendré 30 millions de communications téléphoniques, soit une interaction toutes les trois secondes.
Les sept raisons du choix de Mondial Assistance
1- le modèle de données était cohérent avec l'activité, 2- l'équipe informatique interne était composée de généralistes, pas de développeurs, 3 - l'offre progicielle était structurée, 4 - elle permettait une connexion avec le CTI (interface avec le middleware Genesys), 5 - l'intégrateur ayant fortement recommandé un progiciel, le choix s'est rapidement porté sur Siebel qui était en 1998 l'éditeur le mieux représenté en France, 6- la visite de sites équipés de Siebel a été concluante, 7 - la vitesse de mise en place.