L'e-mail marketing gagne ses lettres de noblesses
Similaire en apparence au marketing direct traditionnel, le marketing par e-mail offre des possibilités nouvelles grâce à sa rapidité d'exécution et à la facilité du suivi des résultats. Il pose aussi de nouvelles contraintes liées au respect de la vie privée des internautes.
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Le courrier électronique devient progressivement un outil à part entière du
marketing direct sur le Web. Aux Etats-Unis, les analyses de eMarketer
prévoient une augmentation de l'importance du marketing par e-mail : de 3 % des
budgets publicitaires sur le Web il y a deux ans, il devrait passer à 15 %
d'ici 2003. En France, la situation y est aussi favorable. Le courrier
électronique reste l'usage principal de l'Internet - 76 % des réponses vont
dans ce sens lors d'un sondage Taylor Nelson Sofres. Et près de 75 % des
dirigeants d'entreprises considèrent Internet comme un moyen pour communiquer
plus efficacement avec leurs clients. Le marketing par e-mail utilise deux
canaux de communication distincts.
Amy Porter (MessageMedia)
: " Le marketing par eMail n'a rien à voir avec le marketing
direct classique ".
Les envois de masse sur un fichier
d'adresses e-mail, d'abord. Cette méthode peut être utilisée aussi bien pour la
conquête que pour la fidélisation. Elle paraît similaire au marketing direct
traditionnel, cependant il y a plus de différences que de points de
ressemblance. Viennent ensuite les lettres d'information ou "newsletters"
diffusées à périodicité régulière aux abonnés, qu'ils soient clients d'un site
de e-commerce ou bien recrutés en fonction de leurs centres d'intérêt. Les
lettres d'informations sont par nature un outil de fidélisation. Ici, l'éditeur
offre aux annonceurs de l'espace à l'intérieur de la lettre. La ressemblance
avec les annonces dans la presse "papier" est flagrante, mais le média lui-même
impose nombre de contraintes inédites au contenu inséré.
Facilité de mise en oeuvre
Les avantages du marketing par e-mail viennent
de la facilité de sa mise en oeuvre. La création du message est à la portée de
n'importe quel concepteur HTML. Le coût de la diffusion est extrêmement faible,
sans comparaison possible avec le message en marketing direct classique. La
campagne peut être préparée et exécutée en un temps très court, quelques
semaines voire moins. Et les techniques de tracking, grâce à l'utilisation des
liens URL, permettent un calcul précis des retours, du taux de transformation
et des coûts. Le nouveau média présente quelques contraintes techniques. Le
message doit pouvoir s'afficher à la taille de la fenêtre dans n'importe quel
logiciel de messagerie électronique, ce qui limite les possibilités de
création. Il doit aussi respecter la taille d'un e-mail, quelques dizaines de
Kilo-octets sur le disque dur, pour passer sans encombre par tous types de
connexion internet, y compris les plus lentes. Cela limite l'utilisation des
techniques d'animation (Flash, etc). La contrainte la plus forte est celle
d'obtenir l'accord préalable des destinataires. Cet accord sera articulé en
plusieurs niveaux dits "de permission" (voir encadré). Les violations du niveau
de permission accordé et les envois sans accord préalable, représentent la plus
grande tare de ce mode de communication. « Le marketing par e-mail n'a rien à
voir avec le marketing direct classique, estime Amy Porter, directrice
marketing de Message Média. Recevoir un e-mail, ce n'est pas comme recevoir un
courrier dans sa boîte aux lettres. Dans le marketing direct classique, il faut
au prospect un quart de seconde pour comprendre le caractère du courrier et le
cas échéant l'envoyer à la poubelle. Cela ne lui coûte rien. Avec l'e-mail, il
n'y a pas de reconnaissance immédiate. Le fait même de recevoir un message
marketing par e-mail exige une dépense d'énergie de la part du destinataire. »
Amy Porter soulève un autre point de différence : « avec le courrier classique,
votre boîte aux lettres n'est jamais complètement remplie. Avec l'e-mail, si !
Si vous ne relevez par les e-mails tous les jours, les messages marketing
risquent d'encombrer votre serveur de messagerie, voire de rendre votre compte
inutilisable. » Et si le prospect utilise un fournisseur d'accès Internet par
modem, le temps de récupération du courrier marketing est répercuté sur sa
facture téléphonique. Il y a donc un transfert des coûts vers le prospect.
Claudine Richon (E-DMS)
: "Nous avons un taux de retour situé entre 7 et
10%, parfois 15% ".
Aux Etats-Unis, l'envoi des e-mails non sollicités, les "spams", doivent
aujourd'hui obligatoirement être identifiés dans la ligne sujet : "ceci est un
spam". Mais personne ne le fait, au risque de desservir l'annonceur. « Quand
ces messages non ciblés sont envoyés à un million de personnes, cela va
provoquer trop de mécontents, nuire à l'image de l'entreprise. Les mauvaises
nouvelles voyagent très vite », explique Amy Porter.
Un transfert de la quantité vers la qualité
L'évolution du marketing direct
vers le marketing par e-mail est aussi caractérisée par un transfert de la
quantité vers la qualité. En marketing direct, on cherche à avoir une liste la
plus grande possible pour espérer 2 à 3 % de réponses. Dans le marketing par
e-mail, cette démarche est fortement déconseillée. Les listes de plusieurs
dizaines de millions de noms violent toutes les règles de permission car jamais
personne ne donne son autorisation pour recevoir tout type d'information.
L'autorisation est souvent limitée à un domaine : bourse, animaux etc. Le
marketing par e-mail ne doit pas être considéré comme de la publicité mais
comme un dialogue personnalisé en ligne. C'est son grand avantage par rapport
aux bannières qui n'offrent qu'un taux de retour faible, inférieur à 1 %. En
revanche, sur un fichier ciblé le taux de retour peut atteindre 10 à 20 %. La
bannière est un média passif, qui attend d'être vu. L'e-mail est intrusif et
actif. « Le marketing par e-mail est plus adapté à la fidélisation des clients
qu'à l'acquisition. Une fois le contact établi, on peut aller un peu plus loin
dans le détail », estime Amy Porter. Dans cette logique, les fichiers
généralistes loués n'égaleront jamais en performance une liste "maison" ou
encore celle d'un spécialiste de consommation et de comportement. De plus, les
fichiers généralistes en location affichent parfois des taux de retour NPAI
inacceptables - jusqu'à 75 %, selon Amy Porter. « Pour l'annonceur, l'approche
e-mail est semblable à celle du marketing traditionnel, explique Xavier Gregory
Layre, directeur e-mail marketing chez 24/7 Media Europe. On loue des fichiers,
on fait de la segmentation et du ciblage, on teste les créations. Ce sont les
mêmes techniques. Mais l'e-mail donne à l'internaute un peu plus de flexibilité
et de pouvoir. Dans le marketing direct traditionnel, la démarche de
désabonnement est contraignante et rigide. Avec l'e-mail, il devient beaucoup
plus simple de se désabonner d'une option tout en restant abonné par exemple à
la lettre d'information. » Il y a donc là du travail à faire pour l'éditeur,
dans le développement des possibilités de désabonnement ou de changement du
niveau de permission. Les prestataires de notoriété, comme Message Média ou
24/7 Média, militent pour l'utilisation préférentielle des fichiers constitués
grâce aux inscriptions volontaires des internautes. « Pour l'annonceur, la
liste avec l'option inscription est une garantie de la volonté de l'internaute
de recevoir des informations. C'est la preuve de la qualité des adresses qu'il
achète. Plus le niveau de permission est haut et plus le taux de réponse sera
élevé. Avec l'option double inscription, il est 30 à 40 % supérieur à celui de
la liste avec l'option Désinscription », estime Xavier Gregory Layre. Pour
l'internaute, l'option inscription est un élément de mise en confiance. Pour
maintenir cette confiance, chaque message doit avoir une mention en tête de
page : "vous recevez ce message parce que vous êtes abonné à telle liste" et en
bas de la page, un lien URL vers la page de désabonnement.
Respecter les règles d'éthique
« Le problème du
marketing par e-mail, c'est que tout le monde ne respecte pas obligatoirement
les règles d'éthique, confie Claudine Richon, directeur général d'E-DMS. Le
marketing direct sur Internet pose la question de la protection de la vie
privée. On ne peut pas toujours savoir où vont les informations personnelles :
les centres d'intérêt de l'internaute, son âge, ses revenus, son adresse
personnelle et professionnelle. » L'actualité vient de donner raison à Claudine
Richon : Epic, Junkbusters et Privacy International, trois principales
organisations de défense des libertés individuelles en Europe et aux
Etats-Unis, viennent de demander des enquêtes sur les pratiques du commerce des
données personnelles des internautes. La librairie Amazon est la première
visée. Les associations demandent un accès de chacun des clients à son profil
et la possibilité pour tous de supprimer ces informations ou au moins
d'interdire leur commercialisation. Et promettent les poursuites judiciaires
aux récalcitrants. Les professionnels du marketing se montrent, en effet,
sensibles à ce problème qui touche directement leur crédibilité. Aux
Etats-Unis, il existe aujourd'hui une tendance vers la réduction du routage par
des tiers. Seul le possesseur des adresses e-mail doit pouvoir les manipuler,
et la base de données ne doit pas quitter son serveur. Ce qui impliquerait
l'arrêt des ventes des fichiers d'adresses e-mail. En attendant, la permission
garantie et la transparence sont autant de solutions de mise en confiance des
internautes. Respectant ces deux conditions, E-DMS collecte les adresses sur
son site en proposant aux internautes la mise en relation avec les vendeurs des
produits ou des services qu'ils recherchent. Les adresses recueillies résultent
d'une démarche volontaire équivalente à l'option inscription. Cela garantit de
bons résultats. « Nous avons un excellent taux de retour, situé le plus souvent
entre 7 et 10 %, parfois 15 %. De fait, nous sommes quasiment prêts à garantir
5 % minimum, tous sujets confondus », confie Claudine Richon.
Comment choisir les fichiers de qualité ?
« Quand il
s'agit de recruter par e-mail sur un fichier en location, je procède toujours
par une phase de test, explique Marie-Anne Canto, directrice marketing de
l'agence WIS. Je définis la cible, par exemple "jeune femme entre 15 et 25 ans,
habitant en Ile-de-France", et je demande à plusieurs brokers de me fournir un
échantillon, entre 1 000 et 2 000 adresses. Cela me permet de voir les écarts
en taux de réponse et donc la qualité de chaque fichier. » Vient ensuite la
question des permissions. « Je contrains les brokers à signer un contrat
établissant qu'ils sont responsables du respect des règles déontologiques de la
collecte, poursuit Marie-Anne Canto. C'est la seule méthode valable pour
protéger mon client annonceur. Le broker doit me communiquer ses adresses pour
que je puisse gérer moi-même les envois. Ils sont généralement réticents à
laisser sortir leurs fichiers, mais j'en fais une condition incontournable.
D'ailleurs ils peuvent protéger leurs listes avec des adresses-pièges,
exactement comme dans le marketing direct classique.
Marianne Canto (Wis)
: " Les brokers sont responsables du respect des règles
déontologiques de la collecte ".
Cette maîtrise des envois est indispensable pour gérer le dédoublonnage quand
je loue plusieurs listes aux différents brokers pour une même opération. Cela
me permet aussi de tenir compte de la liste e-Robinson de la Fédération des
entreprises de vente à distance. Et si ce n'est pas moi qui gère les envois,
alors j'ignore combien il y a de mauvaises adresses dans le fichier. Or, le
taux des NPAI dans les fichiers e-mail atteint parfois les 60 % ! A ce sujet,
j'impose dans les contrats la clause de paiement à l'envoi abouti. En absence
de cette clause la relation commerciale éditeur - agence - client risque de
manquer de transparence. »
Comment constituer un bon fichier
Les problèmes de qualité affectent aussi des fichiers
d'adresses e-mail des professionnels. « Le ciblage n'est pas toujours optimal,
constate Jean-David Benichou, P-dg de I-Media, qui pratique l'e-mailing
interentreprises. L'adéquation n'est pas toujours parfaite entre les centres
d'intérêts indiqués par les internautes et le message. Parfois, il y a jusqu'à
25 % de non-correspondance de ce type dans un fichier. C'est imputable au fait
que les choix proposés à l'inscription ne sont pas suffisamment exhaustifs. »
Ce phénomène serait à l'origine des taux de retour inférieurs aux attentes des
clients. « Constituer un bon fichier n'est pas une tâche facile », observe
Sohrab Heshmati, P-dg d'Impact Net. Ce broker dispose d'un fichier de 600 000
adresses en France. Les adresses sont collectées auprès de 700 sources
différentes : sites de commerce électronique, lettres d'information, listes
d'envois, jeux concours. « Il est aujourd'hui de plus en plus difficile
d'acheter les adresses. Il y a quatre ans, les fournisseurs d'accès Internet
faisaient commerce de leurs fichiers. Aujourd'hui, ils s'en mordent les doigts
», confie Sohrab Heshmati. Première cause de ce tarissement de la source : le
comportement des internautes. Assaillis par des mailings, ils ont tendance à
demander la suppression de leurs adresses des fichiers. Quand il s'agit du
fichier d'un site de loterie, une radiation ne cause pas de préjudice majeur.
Mais, quand il s'agit d'un fournisseur d'accès, la radiation signifie le plus
souvent que l'internaute va ouvrir un compte ailleurs et abandonnera son
ancienne adresse. Pour le fournisseur d'accès, c'est une perte sèche. Tous les
propriétaires de fichiers cherchent à les protéger. « Nous refusons aujourd'hui
15 % des commandes car leur contenu ne correspond pas aux attentes de
l'ensemble des internautes », poursuit Sohrab Heshmati. La facture des
opérations varie suivant le ciblage. Des opérations prévues sur une grande
quantité d'adresses avec un ciblage faible, par exemple la vente de disques,
engendre des coûts unitaires bas. Parmi les 600 000 internautes recensés dans
les fichiers d'Impact Net, « tous ont été informés dans les termes de la loi
Informatique et Liberté », affirme Sohrab Heshmati. Combien ont véritablement
exprimé leur accord pour recevoir du e-mailing ? C'est la question qui fâche. «
En France, il y a un vide juridique dans l'interprétation de la permission »,
répond Sohrab Heshmati. Pour le patron d'Impact Net, l'efficacité d'une
opération de marketing par e-mail est de quatre à cinq fois supérieure à celle
des bannières, qui a tendance à baisser de plus en plus. En revanche, il est
impossible de garantir le taux de clics sur une opération donnée car ce
paramètre peut varier entre 1 et 30 % suivant le ciblage. Impact Net s'est
aussi essayé à des e-mailings non ciblés, voire des bus mailings par e-mail. Il
a abandonné ces formules, jugées peu attractives car, avec l'e-mail, une
prestation personnalisée ne coûte pas beaucoup plus cher qu'un bus mailing,
pour une efficacité de loin supérieure.
Des outils de plus en plus nombreux
Les outils pour aider à la réalisation de sa campagne de
marketing par e-mail sont de plus en plus nombreux. Comme MessageReach de
Xpedite, un outil autonome à destination d'une cible professionnelle.
L'utilisateur se connecte sur le site pour envoyer ses messages soit vers sa
propre liste, soit vers une des listes proposées en location sur le site.
L'outil permet ensuite de personnaliser le message avec le nom et d'autres
champs variables situés à n'importe quel endroit du document. MessageReach gère
les désabonnements grâce à un lien inséré en bas de chaque message et qui
permet de bloquer un compte par rapport à un client. La fonction tracking avec
plusieurs URL pointant vers différents produits dans le message permet de
suivre les liens utilisés par chaque destinataire. « Nous ne pouvons travailler
que sur des listes avec l'option Inscription, affirme Matthieu Fitoussi,
directeur commercial et marketing chez Xpedite. Des spams sauvages sont mauvais
pour la notoriété. Et le risque est trop important car, si un internaute devait
se plaindre auprès de son fournisseur d'accès, et bien celui-ci pourrait très
vite bloquer tous les messages provenant du même endroit. Alors pour une
plainte, toutes les adresses provenant de ce fournisseur d'accès nous seraient
interdites. Imaginez le problème si il s'agissait d'un poids lourd comme
Wanadoo, et combien on perdrait d'adresses ! » D'autres outils prévus, comme,
par exemple, l'Open Wave de la société Outrade, permettent d'externaliser la
messagerie et entre autre, le e-mailing, et offrent la puissance technique
d'une plate-forme d'envois mutualisée. « Le client gère lui-même sa liste avec
une interface HTML, la suppression, l'ajout des membres, la modération. Dans le
cadre d'une campagne, les inscriptions sur le site du client sont en réalité
enregistrées directement sur le serveur d'Outrade. Le coût moyen est de 20
centimes par message, avec la gestion des NPAI. A l'avenir, le logiciel sera en
mesure d'effectuer le tracking », explique Nicolas Berne, directeur des
activités e-mail marketing chez Outrade
Vers l'e-mailing co-brandé
Il faut dire que la réalisation des campagnes et
opérations marketing en self-service présente un certain danger, comme
l'explique Marie-Anne Canto. « La maîtrise insuffisante des outils est à
l'origine des limites actuelles du e-mailing. Les outils d'Internet permettent
de générer et d'envoyer des e-mails très facilement, en trois clics. C'est
aussi la source d'erreurs. Par exemple, envoyer un mailing avec la liste
complète des destinataires en copie. Les concurrents qui se sont abonnés à vos
envois, récupèreront la totalité de votre fichier ». L'une des solution de
contrôle, c'est encore d'envoyer le document, après la création, à sa propre
adresse, comme un BAT, pour voir ce que cela donne à la réception. A l'avenir,
de nouvelles applications de marketing par e-mail vont se développer. Par
exemple l'e-mailing co-brandé, un classique du marketing, déjà proposé par des
sites de marketing promotionnel comme Eldorawin ou Bananalotto. Ce dernier a
monté récemment une opération de co-branding avec Chronoresto. Une réduction de
50 F sur la prestation Chronoresto était offerte aux joueurs de Bananalotto
résidant en Ile-de-France. Ce type d'opération permet un bien meilleur ciblage.
Et en même temps, le développement des accès internet rapides par le câble et
par l'ADSL offriront de nouvelles possibilités techniques quant au contenu des
messages et des animations, offrant à l'e-mailing la dimension ludique de la
télévision.
Cinq critères pour connaître la valeur d'un fichier de e-mail
La régie 24/7 a développé une échelle d'estimation en cinq points, pour apprécier la valeur comparative d'un fichier destiné à la location. 1 Nature de la liste et son niveau de permission. Une liste composée avec des inscriptions volontaires est naturellement plus précieuse qu'une récupération automatisée des adresses e-mail. 2 Nature de l'audience. Une liste de professionnels, par exemple des responsables d'achats dans les entreprises ou des patrons des PME, vaut en général plus qu'une liste de consommateurs. 3 Nature du produit. S'agit-il de l'espace réservé à la publicité à l'intérieur d'une lettre d'informations ou bien d'un envoi unitaire, équivalent de l'étiquette-adresse ? Le deuxième cas de figure offre davantage de ciblage et une exclusivité du message dans l'espace. 4 L'image de marque du fichier. Le fichier d'un journal comme Les Echos vaut bien plus que celui des visiteurs d‘un site peu connu. 5 La façon dont la liste a été générée. Une liste dite de "comportement" réunit des internautes sur le principe d'un élément de comportement. Par exemple, l'intérêt exprimé pour les informations sur un sujet précis. Une liste "compilée" est constituée avec des adresses des internautes qui ont réagi à une offre. Par exemple un cadeau pour le formulaire rempli, ou encore la participation à une loterie. Une liste de consommateurs, compilée, constituée avec l'option désabonnement, offrant de la place dans une lettre d'information diffusée par un site peu connu, se trouvera en bas de la fourchette des prix : 1,20 à 1,50 franc l'adresse. Une liste de professionnels, constituée sur les critères de comportement, à partir d'un site de grande notoriété, avec l'option "double inscription", pour des envois "étiquette", est située en haut de la fourchette : 4 à 4,50 francs l'adresse. Il s'agit cependant de chiffres moyens : certains fichiers très ciblés peuvent être proposés à plusieurs dizaines de francs l'adresse.
Cortal préfère l'e-mail aux bannières
Le courtier en ligne e-Cortal fait appel à 24/Média pour monter des campagnes en direction de ses clients allemands, italiens, espagnols et britanniques. « Nous voulions découvrir le nouveau média et créer un prolongement des mailings traditionnels, témoigne Thomas Hirth, responsable marketing et développement chez Cortal Europe. Nous avons déjà testé l'e-mailing, mais jusque là de façon un peu artisanale, quasiment manuelle. Nous avions besoin d'une infrastructure adaptée pour lancer une vague de mailings sur une période courte, et sans que cela sature notre site. Car notre but était d'orienter les prospects directement vers le site, sans passer par le Numéro Vert et le centre d'appels, ni par la Poste. Comment donner dans un e-mail autant d'incitation que dans un discours long sur papier ? C'est une nouvelle forme d'écriture. » La différence des formats acceptés par les navigateurs des clients a causé quelques soucis. Lors des premiers essais, beaucoup de prospects n'arrivaient pas à lire les messages en HTML. Ils ont reçu des pages remplies avec uniquement des chiffres illisibles, et cela a provoqué une mauvaise réaction : "Cortal a pollué ma boîte aux lettres". Désormais l'entreprise privilégie la qualité de la réception, même au détriment d'une belle mise en page et des couleurs. « Notre partenaire 24/7 nous a beaucoup aidé avec des conseils sur la sélection des fichiers, poursuit Thomas Hirth. A l'avenir, nous allons utiliser les fichiers des brokers locaux. Nous avons déjà pu comparer la réceptivité des clients pour des campagnes d'e-mail marketing, pays par pays. L'Espagne est à la première place, suivie par l'Italie et l'Allemagne. La Grande-Bretagne vient en dernier. Ce n'est pas étonnant quand on sait que les Anglais sont davantage sollicités par ce type d'offre, ce qui crée une érosion plus rapide. Pour un taux de clic moyen de 2 % sur nos fichiers de suspects, l'Espagne était plus proche de 4 % et la Grande-Bretagne de 1 %. Nous avons d'ailleurs constaté les mêmes distorsions sur les bannières. Le taux de transformation du mailing par e-mail est équivalent à celui des bannières, et le coût du clic est aussi très proche pour ces deux supports. La différence se joue sur la maturité du marché. Nous allons maintenant développer la dimension de fidélisation par e-mailing personnalisé. Secret bancaire oblige, ces opérations seront menées intégralement en interne. »
Pour France Loisirs, la permission est obligatoire
France Loisirs recherchait un outil de fidélisation et de recrutement sur Internet pour épauler les opérations d'affiliation, la publicité, les événements sur le site, l'e-mail. Sa base compte aujourd'hui 80 000 abonnés. « Nous visons des prospects, des gens qui se sont déjà identifiés chez nous, mais aussi des actions avec la location de e-mails, toujours avec la condition de permission préalable. La permission est obligatoire car nous tenons à préserver notre image de marque, explique Mattieu Guinard, responsable des partenariats Internet chez France Loisirs. Dans les opérations de fidélisation nous informons nos clients de la sortie du catalogue papier avant son envoi, nous leur proposons des cyberaffaires - une vingtaine de produits à prix réduits pendant vingt-quatre heures. » France Loisirs utilise les outils de Message Média pour la reconnaissance des logiciels de messagerie. Le but est de savoir si le prospect ou le client peut recevoir des messages en HTML ou seulement en texte, ou encore s'il lit ses messages hors ligne, ce qui impose l'utilisation du format HTML sans images. « Le taux de retour en fidélisation avec le e-mail est 5 à 10 fois supérieur en taux de clic et en transformation qu'avec une bannière, poursuit Mattieu Guinard. En recrutement, le taux de retour est au moins cinq fois supérieur à celui des bannières. Il est surtout très élevé quand nous utilisons le e-mailing en HTML, plus séduisant grâce aux images et aux animations. Mais la taille du message et aussi la lecture hors ligne impose des limites techniques, d'où notre intérêt pour Message Media qui permet de gérer ces différents cas de figure. »
Pratique : savoir lire un fichier
Les fichiers d'adresses e-mails sont caractérisés par le niveau de permission que l'internaute a accordé à l'entreprise au moment de son inscription. On distingue trois niveaux de permission possible. L'option "Inscription" appelée aussi "Opt-in" : une case près du formulaire d'inscription annonce que "j'accepte que mes coordonnées soient transmises à d'autres partenaires et que ceux-ci m'envoient leurs informations". L'internaute a le choix de cocher cette case avant d'envoyer son formulaire d'inscription, pour prouver le caractère intentionnel de sa démarche. L'option "Double Inscription" ou "Double opt-in" : l'envoi du formulaire avec la case cochée est suivi par le retour d'un e-mail - formule de politesse, confirmation de l'abonnement et de l'accord de l'internaute pour que son adresse soit communiquée aux tiers, remerciements. L'option "Désinscription" ou "Opt-out" : l'inscription est présumée acquise mais chaque envoi est accompagné d'une information sur la possibilité de se faire radier de la liste. Ces trois niveaux de permission obéissent à des logiques sensiblement différentes. Dans la démarche d'option "Désinscription", l'entreprise s'octroie a priori l'accord de l'internaute, lui laissant néanmoins la possibilité de retirer son accord. Certains éditeurs trichent sur le niveau de permission : ils constituent des listes sans demander l'accord explicite de l'internaute pour la diffusion de son adresse, à partir des formulaires avec une case d'autorisation précochée et savamment dissimulée en bas de la page. Les éditeurs présentent ces fichiers comme dotés d'une autorisation "inscription", ce qui augmente naturellement leur valeur. Ces listes génèrent un taux de mécontents anormalement élevé pour un fichier avec l'option "inscription". « C'est une ruse mesquine ! Tricher sur la permission est dangereux pour l'image de marque de mes clients », s'insurge le responsable d'une agence. D'où l'intérêt de vérifier toujours de ses propres yeux la procédure d'inscription dans la liste que l'on s'apprête à louer.
Attention aux fichiers "sauvages"
En revanche l'option "Inscription" ou "Double Inscription" est basée sur un geste proactif de l'internaute qui offre la garantie d'une audience réceptive. « Les résultats sur un fichier constitué avec la permission Double Inscription sont en général de 30 à 40 % supérieurs aux résultats sur un fichier avec l'option "Désinscription" », constate Xavier Gregory Layre, directeur e-mail marketing chez 24/7 Média Europe. Selon lui, 80 % des listes sont aujourd'hui constituées avec la seule option "Désinscription", et 20 % avec l'option Inscription. Quel que soit le mode de permission utilisé, l'envoi doit impérativement débuter avec un texte de rappel - "vous recevez ce courrier parce que vous vous êtes inscrits à la liste de diffusion X..." et se terminer avec un lien hypertexte vers une page permettant à l'internaute de bloquer les envois complémentaires tout en restant abonné au produit du départ. Il existe aussi une catégorie de fichiers "sauvages", sans permission, où les adresses sont récupérées de façon automatique, par exemple, dans la liste des visiteurs d'un site, dans les groupes de discussion et forums, sans jamais en avertir les internautes. Les campagnes sur ces listes, baptisées "arrosage" ou "spam", ont la particularité de révulser l'internaute plus que de l'attirer. Voici trois signes pour reconnaître la provenance d'un fichier d'adresses e-mail. Si une grande partie des adresses est domiciliée chez un fournisseur d'accès comme Wanadoo, il s'agît d'un fichier de consommateurs avec un fort soupçon de "spam". Si la liste contient un grand nombre d'adresses de webmasters et de postmasters, elle a été constituée par la récupération automatique sur les sites, sans aucune permission. Enfin si la liste affichée comme "professionnelle" comporte 100 000 adresses ou plus, sa fiabilité devrait être vérifiée. Aucun fichier d'adresses e-mail professionnelles ne compte plus de 30 000 noms.
Nec Computer : la lettre d'information a le vent en poupe
Nec Computer fait appel au marketing par e-mail pour fidéliser les visiteurs de son site. « Tous les quinze jours, nous envoyons des lettres d'informations aux personnes inscrites sur le site, témoigne Céline Lelaure, assistante marketing chez le constructeur d'ordinateurs. Notre cible est composée des directeurs informatiques, des responsables des PME et aussi des particuliers avertis, en tout 7 000 adresses e-mail. Nous utilisons Message Reach pour l'envoi des lettres et aussi pour la prospection sur les fichiers d'entreprises de moins de 500 salariés. » Le taux de clics dans la lettre d'information est de 6 %, et parfois jusqu'à 15 %. Dans les e-mails de prospection, le taux est situé entre 3 et 4 %. « Avec Message Reach, je peux personnaliser le message, ajoute-t-elle. Or, cette personnalisation permet de doubler parfois le taux de clics. Nous le voyons bien en comparant les résultats des lettres d'information anonymes et personnalisées. L'outil nous offre aussi des statistiques, le taux de clics sur chacun des liens. Je peux savoir, adresse par adresse, qui a cliqué sur quel lien, pour intégrer cette information dans l'historique des clients. »