Consommation responsable : 6 labels éthiques qui (re)donnent confiance aux consommateurs
Dans un contexte de défiance des consommateurs, comment les labels peuvent aider les marques et enseignes à retrouver le coeur des consommateurs ? L'enjeu est alors de montrer un réel souci de qualité et d'équité dans toute sa chaîne de production des produits.
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La certification "B Corp" : preuve d'un impact social et environnemental vertueux
Le certification est attribuée par le B Lab, un organisme sans but lucratif. Elle permet aux sociétés de montrer leur engagement à la fois sociétal et environnemental en toute transparence.
" Ce label représente un élan positif dont les entreprises et la société civile ont besoin ! Il implique une dynamique constante et exigeante d'amélioration avec des actions concrètes sur les volets sociétaux, économiques et environnementaux. Nous nous reconnaissons pleinement dans cette démarche entrepreneuriale ", confirme Antoine Lemarchand, directeur général de Nature & Découvertes, première ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) à avoir été certifiée B Corp en 2015.
Les marques et enseignes qui postulent doivent compléter une évaluation en ligne suivant un référentiel établi sur 200 points. Elles doivent alors obtenir un minimum de 80 points. La marque Blédina a par exemple atteint le score de 83,1 points : "Nous sommes fiers de rejoindre le mouvement B Corp et de contribuer à l'émergence d'entreprises qui agissent pour laisser une empreinte positive sur la société et la planète. Cette certification confirme que notre responsabilité est de réussir la révolution de l'alimentation pour reconnecter les hommes à leur alimentation", explique Markus Sandmayr, directeur général de Blédina, France.
Début 2018, plus de 50 entreprises françaises ont obtenu la certification, preuve que le mouvement prend de l'ampleur. Ainsi, la marque de soins pour enfants et femmes enceintes Mustela explique sur son site qu'avec cette certification B Corp, cela lui permet de renforcer quatre piliers d'engagement :
- la garantie de naturalité et de sécurité des produits,
- le respect de l'environnement avec 100% des produits éco-conçus,
- l'investissement dans la recherche dermatologique depuis plus de 60 ans,
- et l'accompagnement des jeunes parents afin de contribuer au bon développement de l'enfant.
Ce que confirme Jean-Paul Berthomé, président des Laboratoires Expanscience, qui ont obtenu la note de 98,1 sur 200, faisant de la marque Mustela, la première marque dermo-cosmétique française certifiée B Corp en mai 2018 : "Faire partie d'une communauté internationale d'entreprises citoyennes et intégrer le principe de " bénéfice étendu " au coeur de notre modèle économique prend tout son sens pour notre laboratoire engagé à préserver le capital santé de chacun et à contribuer au mieux vivre de ses communautés".
Bleu-Blanc-Coeur : pour une agriculture santé
Créée en 2000, à l'initiative d'un collectif de paysans, scientifiques, agronomes, consommateurs et médecins, l'association Bleu-Blanc-Coeur a pour mission d'accompagner le changement des modes de production des aliments. L'objectif étant d'arriver à une démarche agriculture à vocation santé et proposer aux consommateurs une alimentation plus saine. Cette démarche est reconnue d'intérêt nutritionnel et environnemental par les Ministères de l'Agriculture, de la Santé et de l'Environnement.
" L'action Bleu-Blanc-Coeur permet une réponse globale aux attentes de consommation responsable des clients d'aujourd'hui, dans un souci de préservation à la fois de la terre, de la santé des animaux et de celle des hommes. Cette démarche a donc pour avantage d'être globale et non concentrée sur une verticale (Sans OGM, sans antibiotique etc.)", explique Amélie Binard, responsable communication de l'association Bleu-Blanc-Coeur.
Le logo Bleu-Blanc-Coeur est apposé sur des produits alimentaires qui proviennent :
- de fermes engagées avec l'association (lait,viande, oeuf, pain etc.),
- d'animaux en bonne santé, ayant reçu une alimentation diversifiée,
- et de cultures diversifiées, avec des modes de productions favorables à la biodiversité.
La qualité des produits est donc suivie du champ à l'assiette, notamment la qualité des acides gras, avec des analyses régulières sur les produits finis afin de garantir une meilleure qualité nutritionnelle. Les marques, en suivant un cahier des charges très précis, ont ainsi à la fois des obligations de moyens mais aussi de résultats. Des audits de suivi sont ensuite réalisés chaque année.
À date, plus de 2 000 produits sont commercialisés avec ce logo, ce qui représente plus de 7 000 producteurs engagés et des marques comme Fleury Michon, Lustucru, Le Maître Coq etc. mais aussi des distributeurs avec leur MDD comme Intermarché ou Système U : "Chez Système U, notre combat pour le " mieux manger " se traduit par trois engagements concrets : la traçabilité de nos filières, la garantie de la qualité nutritionnelle de nos produits et la totale transparence pour le consommateur. Nous sommes fiers de notre partenariat initié depuis 2007 avec Bleu-Blanc-Coeur, qui s'inscrit dans cette démarche et concerne aujourd'hui 140 références, parmi lesquelles les oeufs, la viande, la volaille et les produits laitiers".
Fairtrade/Max Havelaar : le label du commerce équitable
Lancé en 1988, le mouvement Fairtrade/Max Havelaar s'est développé en France dès 1992, avec pour mission de développer le commerce équitable, dans une logique de respect des droits humains et de l'environnement. D'abord destiné au café, le label concerne aujourd'hui de nombreux produits, permettant aux consommateurs de soutenir les agriculteurs et travailleurs salariés de l'hémisphère sud ainsi que la transition vers des pratiques agricoles durables, dans le respect de l'environnement.
Deux labels Fairtrade/Max Havelaar co-existent :
- le label noir porte sur l'ensemble du produit, qu'il soit simple ou complexe, et certifie que l'ensemble des ingrédients sont conçus de façon équitable,
- alors que le logo blanc permet d'identifier qu'au moins un ingrédient est équitable.
L'enseigne Picard, spécialisée dans la vente de produits alimentaires surgelés, affiche ainsi le label noir Fairtrade/ Max Havelaar sur ses nouvelles glacières en coton bio :
" Picard a sélectionné une filière doublement labellisée : bio et équitable. Pour Picard, faire le choix du coton équitable, c'est permettre à des milliers de producteurs de vivre dignement de leur travail, dans le respect de l'environnement. Le label Max Havelaar garantit des conditions commerciales plus justes et les processus de vérifications sont solides. Pour le consommateur, le geste d'achat devient un acte de solidarité. Le label Max Havelaar apporte alors une dimension humaine au produit en connectant les consommateurs et les producteurs désavantagés", confirme l'équipe Marketing de Picard.
Standard 100 by Oeko-tex : le label qui garantit une non-nocivité des textiles
Le label Standard 100 by Oeko-Tex est le premier a avoir été créé spécifiquement pour garantir une qualité de textiles, non nocifs pour la santé et pour la peau.
Géré par l'association allemande Oeko-Tex qui regroupe plusieurs instituts de recherche indépendants, le label est attribué aux textiles qui ne contiennent aucun produit nocif (Bisphénol A, perturbateurs endocriniens, pesticides etc.) ou alors en quantité vraiment infime, bien en dessous des seuils autorisés, pour assurer qu'il n'y a aucun danger pour la santé ni pour l'environnement.
Ce label Standard 100 by Oeko-Tex concerne une mode plus durable, pour toute la famille avec des marques engagées comme Princesse Tam Tam, Vertbaudet ou encore Balzac Paris. Il a aussi un impact sur d'autres secteurs comme celui de la puériculture, à l'instar de Babybjörn avec ses porte-bébés labellisés ou encore de Pampers, avec sa gamme de couches Harmonie.
"Notre volonté est de proposer des produits innovants, sûrs et totalement écologiques. On en a bien besoin, et notre intime si sensible encore plus ... pour nous et pour nos descendants ! Les membranes imperméables et respirantes de tous nos produits (culottes, protèges-slips etc.) sont ainsi certifiées Standard 100 by Oeko-Tex ", explique Capucine Mercier, fondatrice de PliM, marque pionnière dans l'hygiène intime saine et écologique depuis 2009.
Cosmébio : le label des cosmétiques bio
Depuis 2002, l'association Cosmébio oeuvre pour guider les consommateurs vers des produits cosmétiques réellement naturels et bio. À date, cela représente plus de 400 sociétés et 12 000 produits labellisés.
"Nous nous sommes rendu compte qu'en France, le label Cosmébio était reconnu des consommateurs et impactait leurs décisions d'achat. C'est donc naturellement, avec nos produits composés d'huile de graines de pin maritime, que nous avons entamé les démarches pour obtenir ce label. De plus, il y a un réel dispositif d'accompagnement des marques par l'association pour continuer à s'améliorer, notamment grâce à des formations. Enfin, Cosmébio organise chaque année le trophée Cosmébio qui invite des consommatrices à tester et élire leurs produits préférés parmi ceux labellisés et nous avons gagné le prix l'année dernière pour notre crème visage", nous confie Marina Berger, fondatrice associée de la marque de cosmétiques Océopin.
Pour les distributeurs aussi ce label compte, preuve en est avec Casino, qui a lancé en octobre dernier une nouvelle gamme de cosmétiques bio sous la marque Ysiance, avec des produits composés au minimum à 97% d'ingrédients d'origine naturelle et qui sont labellisés Cosmebio. "Testées sous contrôle dermatologique, les formules puisent dans la nature des ingrédients qui permettent de répondre aux besoins spécifiques de chacun, comme les eaux florales, l'argile, l'hydrolat de lavande ou encore l'aloe vera", confirme l'équipe de communication de Casino.
Ainsi, explique Marine Pentecôte, chargée de communication pour Cosmebio : " Le label cosmebio présente l'avantage d'être très complet par rapport à d'autres labels éthiques puisqu'il garantit une démarche éthique sur l'ensemble de la chaîne de fabrication du produit : tant dans sa composition que dans le packaging".
Les écolabels : écolabel européen et NF environnement
Créés dans les années 90, ces deux labels garantissent des produits conçus dans un souci de limiter les impacts de production sur l'environnement et la santé, tout en maintenant un bon niveau de performance. Ils concernent de nombreuses catégories de produits du quotidien : bricolage et jardinage, produits d'hygiène, papeterie, des filtres à café ou encore des sacs poubelles etc.
Quatre organismes certificateurs sont habilités à délivrer ces deux labels, en fonction du type de produit :
- le FCBA, pour la marque NF Environnement Ameublement,
- le LNE, pourr la marque NF Environnement sacs poubelles,
- le LCIE, pour la marque Blocs autonomes d'éclairage de sécurité
- et l'AFNOR Certification pour toutes les autres catégories de produits.
" L'écolabel européen est aujourd'hui le seul à garantir un impact limité sur tout le cycle de vie du produit, des forêts à la fin de vie, en passant par
la transformation en cahiers, alors que la plupart des autres labels ne concernent que le papier en tant que matière première. Véritable pionnier, OXFORD a eu l'honneur d'être la première marque de cahiers à obtenir l'Ecolabel européen, le plus exigeant dans le domaine de la transformation du papier. Nous avons à date, plus de 3000 références OXFORD certifiées, ce qui fait de nous un leader en la matière", affirme Christophe Girard, Brand Director OXFORD & ELBA.
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