NFT, vêtements virtuels... Le Printemps poursuit sa mue digitale
À l'occasion du lancement de sa nouvelle identité de marque, le Printemps met l'accent sur son caractère innovant en utilisant les NFTs et les vêtements virtuels pour promouvoir son store virtuel et ses nouvelles expériences phygitales.
Le Printemps se lance dans les NFTs et le "métavers" ! Mais à la différence de nombreuses marques, le grand magasin ne compte pas révolutionner son secteur ou celui du Web3. "Nous n'en sommes qu'au début de nos réflexions. Nous manquons de recul sur ces sujets qui sont très spéculatifs, et il faut du temps pour acculturer nos salariés, mais aussi notre clientèle. Nos différentes initiatives permettent de tester leur appétence, sans avoir à mener des investissements lourds et engageants", explique Morgane Lopes, directrice du marketing digital du Printemps, qui a notamment pris en charge le développement du magasin virtuel du Printemps et de la collection NFT marquant son lancement. "L'enjeu est de proposer de nouvelles expériences, à la fois en ligne, mais aussi en magasin, et de permettre à nos clients de vivre des premières fois", ajoute Julie Ehrmann, responsable commercial du Printemps qui a mené le développement d'un partenariat avec la start-up américaine Dress X.
À l'occasion du lancement de sa nouvelle identité de marque le 20 mars, jour de l'équinoxe du printemps, le Printemps a déroulé le fil rouge de la "première fois", véritable leitmotiv de sa campagne, pour appuyer un peu plus le caractère innovant et le développement digital de son offre. D'où le lancement d'un "virtual store", imaginé avec User Agent et permettant d'intéragir en ligne avec 30 des 500 produits exclusifs lancés par le Printemps et ses partenaires pour l'occasion, ou encore d'un pop-up store vendant des vêtements virtuels développés par Dress X, et mis en place dans l'une des entrées principales du Printemps Haussmann.
30 NFTs à gagner jusqu'à fin avril
Les internautes qui réaliseront un achat sur la boutique virtuelle auront une chance d'être tiré au sort pour remporter l'un des 30 NFTs imaginés par l'artiste Romain Froquet, qui réalise ainsi sa première collection de crypto-art. Ils pourront ainsi peut-être ouvrir leur premier "wallet" et faire leurs premiers pas sur la blockchain avec l'aide d'Arianee, le partenaire du Printemps. 5 NFTs seront dévoilés chaque semaine du 21 mars au 30 avril. "En cherchant à offrir à nos clients une “première fois” en ligne, nous avons vite imaginé leur proposer une expérience “Web3”. De nombreuses marques se sont déjà emparées du gaming ou des NFTs, mais il y avait encore peu d'initiatives menées par des acteurs multimarques. Offrir ces oeuvres digitales plutôt que de les vendre est plus engageant pour notre clientèle. Le fait qu'Arianee mint les NFTs évite également à nos clients de payer les frais de gas et de devoir faire l'acquisition de cryptomonnaies", explique Morgane Lopes, qui indique par ailleurs que le Printemps ne prélevera aucun pourcentage sur d'éventuelles reventes de ces NFTs. Au bout des six semaines de l'opération, le possesseur d'un des 30 NFTs sera tiré au sort pour gagner une oeuvre physique originale de Romain Froquet. À l'avenir, les possesseurs des NFTs pourront aussi bénéficer d'avantages, de services ou d'accès exclusifs à des offres ou événements du Printemps.
De leur côté, les visiteurs du Printemps qui s'arrêteront devant le pop-up store pourront échanger avec des personnes formées aux enjeux du "métavers", et peut-être faire l'acquisition d'un des cinq vêtements exclusifs imaginés dans le cadre de la nouvelle identité du grand magasin. "Nous devons régulièrement sourcer les nouvelles tendances. Quand nous avons dû réfléchir à une "première fois", nous nous sommes orentiés sur les mondes virtuels, qui accueillent de plus en plus de fashion show ou de marques de mode. C'est par ce biais que nous avons découvert Dress X. La start-up développe des vêtements virtuels et a déjà collaboré avec des designers émergents et des maisons de mode notoire, mais jamais avec un grand magasin", explique Julie Ehrmann. Le pop-up store permettra aux passants d'essayer virtuellement les tenues imaginées pour l'occasion, créant ainsi un terrain de jeu interactif proprice à l'UGC (user generated content). Ceux qui voudront transformer l'essai n'auront qu'à se prendre en photo, laquelle sera renvoyée par Dress X en affichant sur la personne la tenue virtuelle achetée. À terme, Dress X permettra d'essayer et de commander des tenues virtuelles sous la forme de NFTs, afin d'habiller son avatar, ou encore des vêtements physiques.
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Ce n'est sans doute qu'un début pour le Printemps, qui, sous l'impulsion de son nouveau président Jean-Marc Bellaiche, ancien directeur général des partenariats et de la stratégie de la licorne française Contentsquare, s'ouvre petit à petit aux nouveaux business model digitaux, et pourrait à terme vendre des produits digitaux en NFT ou utiliser la blockchain dans le cadre de programmes de fidélité ou de ses offres de seconde main.
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