Mélanie Pennec : « Avec la campagne Celio, le jury récompense une idée simple et efficace »
Le 49ème Grand Prix de la Communication Extérieure, réuni à Annecy le 14 mars et organisé par l'Union de la Publicité Extérieure, a décerné le grand prix à Celio pour sa campagne "Vu dans la rue", signée Buzzman. Retour sur l'événement avec Mélanie Pennec, présidente du jury des publicitaires.
Vous avez présidé le jury du 49e Grand Prix de la Communication Extérieure. Que représente ce prix pour vous et quel est votre sentiment au lendemain des résultats ?
C'est un prix intéressant parce qu'il récompense la publicité populaire, celle que l'on voit dans la rue, là où l'on n'enlève pas les mentions légales par coquetterie. Je trouve que c'est un espace d'équilibre moins sclérosé qu'ailleurs. Et cela fait beaucoup de bien. Cette année n'est pas un cru exceptionnel alors que la communication extérieure est un univers hyper innovant avec une multitude de formats différents, des innovations technologiques, mais parfois dans les exécutions créatives, c'est assez classique. Mais nous avons vu du beau classique !
Celio a remporté le Grand Prix avec son agence Buzzman pour sa campagne « Vu dans la rue », qui hacke Google Street View. Comment justifiez-vous cette récompense ?
Le Grand Prix a été assez discuté en réalité. On avait 3 finalistes. Lacoste, Célio et Canal+.« Impossible encounters » (BETC) de Lacoste, est une campagne qui dans sa pureté, dans la qualité photographique interpelle. La campagne Canal+ Wenbanyama (BETC) est précisément hyper calibrée pour ce festival parce qu'elle joue vraiment avec le format de ce qu'est une affiche. Et avec la campagne Celio « be normal », le jury a voulu récompenser l'audace d'un annonceur qui ose ne pas montrer ses produits de manière esthétique et qui se distingue par son efficacité et sa simplicité. Le jean de tout le monde, on le voit dans la rue. Voilà ce que suggère cette campagne. Je trouve qu'une bonne affiche doit résumer une idée résumable en un instant.
Comment jugez-vous la créativité de ce média ?
C'est un média pour lequel les créatifs sont obligés d'être concis et on peut vite rater son objectif. Une image dans la rue doit arrêter la passant mais parfois ça ne prend pas. Effectivement, quelque chose où il y aurait trop de mots, trop d'idées, très saturé, du coup on n'a pas envie de regarder. Créer une bonne affiche, c'est un juste équilibre très compliqué à trouver. Ce prix se positionne contre la publicité qui n'impacte pas, contre l'affiche banale, je pense. Oui, c'est ça. Et je crois que dans un monde idéal, chaque affiche devrait donner aux gens qui la regardent un peu de poésie, un peu de sourire, enfin, quelque chose, quoi. Il y a trop de papier peint si on résume et pas du très beau papier peint en plus. C'est aussi de la responsabilité des publicitaires de veiller à cet équilibre face à la critique d'un certain public envers l'industrie.
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