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Le joaillier engagé Courbet se lance dans la blockchain avec GoodsID

Courbet se veut la première marque de joaillerie écologique de la place Vendôme. Elle s'est associée à GoodsID, spécialiste de la certification d'objets physiques dans la blockchain, afin de dématérialiser les certificats d'authenticité délivrés à ses clients, et d'étendre son champ d'action CRM.

Publié par Clément Fages le - mis à jour à
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Le joaillier engagé Courbet se lance dans la blockchain avec GoodsID

"Nous avons construit notre marque autour de deux piliers : l'écologie et la technologie. Dans la joaillerie, l'or et les diamants sont omniprésents, et c'est justement la technologie, grâce à la création de diamants en laboratoire et au recyclage de l'or présent sur les circuits imprimés des appareils électronique, qui nous permet d'être écologiques", explique Manuel Mallen, président cofondateur du joaillier Courbet, qui s'est rapidement intéressé au potentiel de la blockchain et des cryptomonnaies pour son activité : "Nous avons un terminal de paiement de Lunu, qui permet de payer directement via une vingtaine de cryptomonnaies. Au printemps, nous avons fait une trentaine de ventes, pour des montants allant de 500 à 3000 euros. Quant à GoodsID, la solution nous permet d'entretenir une relation avec le possesseur du bijou plutôt que l'acheteur, et surtout de proposer des services additionnels comme une assurance."

En dématérialisant et en stockant les certificats d'authenticité dans la blockchain, GoodsID permet de vérifier rapidement si un objet proposé à la vente n'est pas volé ou contrefait. Par ailleurs, quand le nouveau possesseur dudit objet entre en possession du certificat, il peut être contacté par la marque, laquelle a la possibilité de paramétrer des notifications via le back-office de la solution. Un moyen de donner au nouveau possesseur de l'objet des informations sur ce dernier, à commencer par des conseils d'entretien ou d'utilisation, de lui faire découvrir vos autres offres, ou enfin, comme c'est le cas pour Courbet, de nouveaux services. La DNVB, qui veut, comme Gustave Courbet en son temps, révolutionner les pratiques de la place Vendôme, est ainsi la première marque de joaillerie à proposer un service d'assurance sur ses produits : "D'abord les bagues de fiançailles, ensuite nous aurons l'occasion d'étendre l'offre à nos autres créations. C'est un bon moyen d'offrir de la réassurance à nos clients, et ensuite de pouvoir joindre le nouveau possesseur du bijou pour lui proposer un nettoyage, une mise à taille..."


La blockchain pour passer du CRM au PRM

De quoi répondre à une vraie problématique du luxe, où "40% des produits achetés sont directement offerts, ce qui empêche ces dernières de créer une vraie relation client", selon Loÿs de la Soudière, CEO de GoodsID. Une problématique qui doit encore prendre de l'importance à l'avenir, avec le développement du marché de l'occasion. "Avec nos certificats, les marques de luxe peuvent passer d'une logique CRM à une approche "PRM" (Product Relationship Management), en proposant des services comme l'assurance et la garantie, qui vont suivre le bien, et seront activables en un clic. C'est aussi un moyen de lutter contre la fraude à la garantie, ou encore de contacter l'ancien propriétaire, qui a priori vient de faire une entrée d'argent !", avance Loÿs de la Soudière, qui insiste sur le fait qu'il utilise la blockchain comme technologie plutôt que comme un écosystème : "Nous n'avons pas de token et de NFT et sommes épargnés par la spéculation. Comme des entreprises comme Veolia, Engie, Volkswagen ou Jaguar, nous utilisons le protocole blockchain IOTA pour sa capacité à certifier et horodater de la donnée."

La startup se rémunère sur chaque certificat émis, puis commercialise un back office et des services (marketing, assurance, etc.) sur abonnement. Lancée en 2017, elle a officiellement commercialisé sa solution en fin d'année 2020. "Nous travaillons avec plusieurs maisons de luxe, dans la joaillerie, mais aussi l'horlogerie ou l'ameublement, et discutons avec des acteurs des vins et spiritueux", indique Loÿs de la Soudière. De son côté, Manuel Mallen indique se pencher sur la solution MailStone, qui permet d'inscrire des emails et leur pièce-jointe dans la blockchain : "Nous travaillons beaucoup sur de la création sur mesure : déposer une enveloppe Soleau est une pratique qui peut prendre du temps et coûter cher en frais d'avocat, alors que la blockchain offre instantanément une preuve horodatée."


Ce contenu est issu du dossier spécial blockchain du numéro 230 de Marketing.

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