Meuse, Normandie... Pourquoi les territoires investissent en marketing ?
Les stratégies marketing ne sont pas réservées aux marques et enseignes. Les territoires sont également attirés par ce mécanisme leur permettant - entre autres - de renforcer leur attractivité. Illustration avec la Meuse, la Normandie et la ville d'Issy-les-Moulineaux.
Les entreprises exploitent, depuis longtemps, les mécanismes de la publicité et de la communication dans le but de renforcer leur notoriété ou leur attractivité auprès des consommateurs. Dans le même esprit, de plus en plus de territoires - villes, départements ou régions - lancent des campagnes afin d'attirer des touristes ou encore des investisseurs. Ces derniers profitent de l'essor de nouvelles technologies - réalité virtuelle et augmentée, métavers, intelligence artificielle - pour s'emparer de nouveaux enjeux - à l'instar de la protection de l'environnement.
Le premier enjeu reste tout de même l'attractivité touristique. Et pour se démarquer, certains territoires se donnent à fond, à l'image du département de la Meuse et de l'agence de développement Meuse Attractivité. Ces derniers ont dévoilé, au début du mois d'avril, "Meuse Rider", un jeu vidéo d'immersion ludique exploitant la technologie de réalité virtuelle.
Destiné à "promouvoir le territoire rural de la Meuse et ses atouts en tant que destination pour le tourisme et de patrimoine", celui-ci invite les joueurs à attraper un maximum de produits phares du département - tels que des madeleines de Commercy ou des Dragées de Verdun - lors d'une balade virtuelle à vélo sur les sites les plus emblématiques du territoire.
Un moyen de "dépoussiérer l'image du département"
Outre cet aspect ludique, le jeu vidéo présente une dimension instructive à travers la diffusion d'explications historiques permettant de découvrir plus en détail les lieux iconiques de la Meuse au cours de la promenade. Avec le lancement de Meuse Ride, l'ambition est simple : attirer une nouvelle cible de touristes, plus jeune, au sein du département : "Nous connaissons bien la Meuse pour Verdun, pour le tourisme mémoriel. Mais depuis la crise sanitaire, le département s'est découvert un nouveau levier d'attraction touristique, avec son côté nature et grand air à seulement une heure de TGV de Paris. L'idée est donc d'attirer une population plus jeune ou familiale, qui n'a presque jamais entendu parler de la Meuse et qui souhaite passer quelques jours au grand air", explique Guillaume Gigant, directeur adjoint chez Meuse Attractivité. Et quoi de mieux qu'un jeu vidéo immersif et ludique pour attirer la jeune génération ?
Parallèlement, l'idée de faire son entrée dans le métavers et dans l'univers de la réalité virtuelle à travers le lancement de "Meuse Rider" répond à un enjeu de modernisation de l'image du département. Et ce, auprès des touristes mais également auprès des habitants du Grand Est : "Avec notre jeu vidéo, nous souhaitions aussi apporter de la fierté aux Meusiens et aux Meusiennes, en prouvant que notre département s'intéresse aux nouvelles technologies et à l'innovation. Nous sommes d'ailleurs le premier département à avoir développé un jeu vidéo de ce type", assure, pour sa part, Christel Rigolot, chargée de communication chez Meuse Attractivité. "Meuse Rider" sera, dès le mois d'avril, déployé auprès de partenaires "ambassadeurs" de l'agence (institutions, associations ou entreprises) et disponible au téléchargement via la plateforme SideQuest.
La Normandie mise sur le vert pour attirer les jeunes actifs
À l'ouest du pays, les territoires réalisent également des investissements pour travailler leur notoriété et leur attractivité. C'est notamment le cas de la région de Normandie et de son agence Normandie Attractivité, qui ont récemment dévoilé leur nouveau positionnement marketing - intitulé "Choisir la Normandie, pour un monde meilleur" - visant à attirer les jeunes actifs sur le territoire normand. Pour cela, la région s'est notamment engagée à réduire son empreinte environnementale et à "créer des dynamiques économiques et sociales positives". La Normandie a ainsi décidé d'accompagner les industriels vers une économie plus durable. Le site internet choisirlanormandie.fr a été lancé pour mettre en valeur les différentes actions mises en place à cet effet.
De même, à l'occasion de la Journée mondiale du bonheur et du bien-être (20 mars), Normandie Attractivité a diffusé un spot sur ses réseaux sociaux, illustrant le nouveau positionnement de la région. En s'appuyant sur ses 1 200 partenaires et ses 11 000 ambassadeurs, l'agence est parvenue à toucher plus de 150 000 internautes français, à travers sa campagne de marketing territorial : "La Normandie avance sur de nombreux points depuis la réunification (Ndlr : depuis le 1er janvier 2016). Et son image grandit positivement. Mais les jeunes actifs aujourd'hui, notamment à Paris, ne savent pas qu'ils peuvent y faire carrière. Pour cela, nous avons besoin de tous nous mobiliser pour leur prouver qu'il y a des métiers d'avenir qui ont du sens et un vrai mouvement collectif pour avancer vers une économie décarbonée", affirme Vianney de Chalus, président de Normandie Attractivité, dans un communiqué.
La ville d'Issy-les-Moulineaux à la rescousse de ses restaurateurs
À l'instar des annonceurs, les villes ou les régions peuvent aussi surfer sur l'actualité pour valoriser leur territoire ou soutenir les commerçants locaux. Anticipant une augmentation du télétravail pendant les JO de Paris, la ville d'Issy-les-Moulineaux a, par exemple, lancé la campagne "En télétravail, la pause déj' c'est Issy !", combinant affichage urbain, reportages vidéo sur Issy.TV ou encore présence sur les réseaux sociaux.
Déployée depuis le 11 mars et jusqu'à la fin de l'été, celle-ci a été pensée pour dynamiser l'activité des restaurateurs de la ville en encourageant les résidents qui travaillent de chez eux à privilégier les restaurants locaux lors de leurs pauses déjeuner. Trois exemples qui dressent un panorama non exhaustif des différents motifs poussant les pouvoirs publics à exploiter le marketing territorial.
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