Soldes d'hiver 2025 : un démarrage dans un contexte incertain
Pour bien commencer cette année 2025, les soldes d'hiver démarrent le 8 janvier, suscitant leur lot d'interrogations quant à l'engouement de cette période promotionnelle. Selon un sondage réalisé par le SDI, syndicat qui représente 25 000 très petites entreprises en France dont de nombreux commerçants, 58 % des plus petits commerçants déclarent s'inquiéter des répercussions de la crise politique sur leur activité.
Un contexte peu propice
Black Friday, seconde main, ventes privées, sites d'ultra fast fashion... Les consommateurs se voient aujourd'hui proposer des articles de mode à faible coût toute l'année. La perception du prix est donc différente, ce qui semble conduire à une rationalisation du comportement des consommateurs.
Auprès de l'AFP, Gildas Minvielle, directeur de l'Observatoire économique de l'IFM précise que dans ce contexte, les consommateurs achètent en cas de besoin et "ne cèdent plus à l'achat coup de coeur, qui semble presque être une notion du passé." Cela signifie, selon lui, que les clients ne prévoient pas "de folies pendant les soldes".
De plus, les soldes d'hiver, qui s'achèveront le 4 février, pourraient pâtir du contexte politique. L'absence de budget 2025 alimente l'incertitude des ménages, or l'habillement est un poste de dépenses qui "n'est pas la priorité des consommateurs quand il y a un environnement économique peu favorable, instable, avec très peu de visibilité", souligne l'expert.
Des fédérations plus optimistes
Les fédérations, elles, se veulent plus optimistes. "On n'est pas sur des montants aussi élevés que lorsqu'on achète un canapé ou une maison". Acheter un vêtement est "quand même moins engageant" pour le consommateur, donc le secteur de la mode est moins exposé aux "soubresauts politiques", explique à l'AFP Yohann Petiot, directeur de l'Alliance du Commerce, qui reconnaît néanmoins un "climat qui reste extrêmement fragile".
Pour Laure Brunet-Ruinart de Brimont, déléguée générale de la Confédération des commerçants de France (CDF), qui regroupe 23 fédérations de commerces indépendants, les commerçants peuvent être optimistes. En effet, le ralentissement de l'inflation pourrait stimuler la consommation. Dans le secteur de la mode notamment, les prix n'ont progressé que de 1% en 2024, contre 3% en 2023 et 6% en 2022, selon l'Observatoire économique de l'Institut français de la mode (IFM). "Aujourd'hui, le pire est derrière nous, estime Yohann Petiot. L'inflation a diminué, les taxes sur l'électricité vont se réduire, donc il y a un peu plus de marge de manoeuvre pour que les consommateurs se fassent plaisir".
Reporter la période ?
Si les soldes sont loin d'être devenues désuètes pour Yann Rivoallan, président de la fédération du prêt-à-porter féminin, qui affirme qu'il y a toujours une "attente forte" des commerçants, il avait déclaré vouloir le démarrage de la période promotionnelle à la fin de l'hiver. Jugeant cette date trop proche de Noël, "financièrement lourd pour les foyers", et trop prématurée pour déstocker, la CDF a également appelé dans un communiqué à "reporter le début des soldes d'hiver au dernier mercredi de janvier pour préserver l'attractivité du commerce".
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