Visuel vs vocal
Medium naturel de l'humanité, la voix est sans doute appelée à s'imposer partout si l'on en croit l'introduction de la conférence " Voice first - how voice affects your future brand " : déjà accessibles sur tous les smartphones, les assistants vocaux s'emparent petit à petit de nos salons, en attendant que nos cuisines et nos voitures ne succombent. Ainsi, d'ici à 2020, jusqu'à 1,6 milliard de personnes pourraient utiliser un assistant vocal, et entre 30 et 50% des recherches pourraient se faire via la voix selon les études présentées en introduction de la conférence. Pourtant, " nous sommes en 1995 en matière de performance de la recherche vocale, explique Winston Binch, CDO de Deutsch North America. Il n'y a encore aucune règle, et aucun acteur n'a pris véritablement les devants. Aucun usage n'a été totalement remplacé par la voix, il n'y a pas de " killer app ". En bref, tout reste à faire. "
Une situation qui s'explique selon Adam Shalak, Global Search Lead chez Nestlé, par " l'absence de données propres à la voix, ne serait-ce que ce que les gens demandent le plus à leurs assistants vocaux. Cela permettrait aux marques de savoir sur quels mots clés se positionner et quelle stratégie construire. " Il en appelle au développement du " voice analytics ", avant de se montrer un brin pessimiste : " Je ne crois pas que 30 ou 50% des recherches vocales se fassent par la voix d'ici à deux ans. Sauf en Asie, où les usages sont complètement différents. "
De son côté, Marco Bertozzi, VP of Sales pour Spotify Europe, " 80% du temps, les gens ne regardent pas l'écran quand ils écoutent de la musique. Cela pose la question de la publicité. Il faut un changement dans le processus créatif, et le développement de nouvelles publicités responsives. " Pour lui, les recherches vocales vont aussi évoluer : " Aujourd'hui, tout le monde sait utiliser un moteur de recherche. On adapte sa demande, les mots utilisés, en fonction de ce que l'on recherche. On connaît le fonctionnement du moteur, et l'on s'adapte. Ce sera pareil pour la recherche vocale. " Mais comment faire du shopping par la voix ? Comment décrire ou se faire décrire précisément un produit ? Le besoin d'un écran se fait alors sentir.
Une réflexion que partage avec les panélistes Philipp Schindler, Chief Business Officer de Google. Alors que le géant américain a récemment annoncé l'ouverture de ses plateformes programmatiques à la publicité audio, ce dernier a déclaré, en conclusion de la conférence " What would Google do ? ", qu'il ne croyait pas au développement de formats publicitaires vocaux tant qu'ils ne seraient pas associés à un support visuel.